@rib News, 18/11/2014 - Source Xinhua

Le système statistique burundais est déficient dans la mesure où il ne dispose pas de capacités à répondre adéquatement au suivi du CSLP (Cadre Stratégique de Croissance et de Lutte contre la Pauvreté) au Burundi, a affirmé mardi le directeur général de l'Institut de Statistiques et d'Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU), Nicolas Ndayishimiye.

"Le CSLP que le Burundi suit est multidimensionnelle avec des indicateurs dressés par axe et il y a des domaines pour lesquels nous n'arrivons pas à avoir des indicateurs", a expliqué M. Ndayishimiye, avant d'ajouter que seulement trois ministères sur une vingtaine sont dotés de services statistiques.

Ce n'est que maintenant que des services en charge des statistiques sont en train d'être créés au sein des ministères pour faire suite à une recommandation du Conseil National de la Statistique (CNI), a-t-il fait savoir lors d'une interview accordée à Xinhua en marge de l'ouverture des travaux d'un atelier de validation du diagnostic du Système Statistique National (SSN).

"C'est illogique que l'ISTEEBU existe au plan institutionnel depuis sept ans au niveau du ministère burundais de la Planification du Développement Economique, mais sans qu'il soit conséquemment pourvu de moyens", a-t-il indiqué. "Si les financements étaient disponibles, le Burundi pourrait se doter facilement de ressources humaines qualifiées à travers la formation des cadres nationaux à l'étranger dans des écoles spécialisées en statistiques ou dans le pays via la redynamisation de la formation statistique à l'Université du Burundi", a-t-il noté.

En dehors de la modicité des moyens budgétaires, le directeur général a indiqué que l'autre défi est la mise en oeuvre de la loi portant organisation du système statistique au Burundi. Pour lui, le manque d'un cadre légal sur la statistique au Burundi risque de paralyser les activités de ce secteur. "En effet, la loi portant organisation du système statistique au Burundi date de 2007. Il en ressort que son opérationnalisation devient difficile dans la mesure où les services qui sont censés travailler pour sa mise en oeuvre, sont virtuels", a-t-il commenté.

En outre, M. Ndayishimiye a fait remarquer que les statistiques fiables pour l'actualisation du fichier démographique au Burundi pourraient manquer suite à la destruction des archives d'état- civil au cours de la dernière guerre civile.

Pour lui, le Burundi devrait axer ses efforts sur la recherche des réponses aux nombreux défis existant encore au niveau de la coordination et la cohérence du système statistique national afin que celui-ci puisse constituer un véritable outil de planification macroéconomique pour les futurs CSLP post-2015.

Au niveau des projections, l'ISTEEBU a fait des projections ( hypothèses) démographiques et sociales jusqu'en 2030 pour le Burundi à partir du dernier recensement de la population burundaise organisée en 2008.