@rib News, 14/01/2015 ● Justice - L’APRODH affirme que près de 1.000 personnes toutes accusées d’atteinte à la sûreté de l’Etat sont incarcérées dans différentes prisons et cachots dans tout le pays. Le président de cette organisation de la société civile burundaise trouve que ces personnes sont pour la plupart des opposants au pouvoir en place. Pierre Claver Mbonimpa affirme que le pouvoir les garde en prison pour le seul motif qu’ils gênent les activités du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, et trouve même qu’ils ne peuvent pas bénéficier des facilités normalement offertes aux autres prisonniers comme la grâce présidentielle ou l’amnistie. Il affirme que ce qui se fait dans le pays est contraire à la normale.
Selon lui, un pays où le président est toujours dans des croisades de prière, un pays où la première dame est un pasteur, un pays où la plupart des ministres et autres hautes autorités sont toujours en prière ou en croisades, ne devrait pas avoir des personnes incarcérées injustement. Il interpelle donc les autorités de ce pays de ne pas prendre un opposant comme une personne sujette à des injustices. [bonesha] - Il affirme cela au moment où 7 membres du parti FNL fidèles à Rwasa Agathon dont le représentant provincial de ce parti dans cette même province sont incarcérés dans le cachot du commissariat de la police judiciaire dans la province de Gitega depuis samedi de la semaine dernière. En effet, ils ont été arrêtés samedi dernier dans la commune de Bukirasazi et accusés de tenir des réunions illégales. Mais, arrivés dans le cachot de la police judicaire ce lundi, le chef d’accusation à leur encontre a été modifié et sont actuellement accusés d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. Les organisations de la société civile dans la province de Gitega trouvent qu’il s’agit d’un montage et qu’il y aurait un plan de les déstabiliser dans leurs activités politiques. [bonesha] ● Sécurité - Un corps sans vie d’une personne a été retrouvé le matin de ce mercredi devant son domicile sur la colline Maramvya de la commune Burambi dans la province Bururi. Selon des administratifs à la base, le corps présentait des signes de blessures faisant croire que la victime aurait été tuée à coups de couteaux. La police indique que les circonstances et les auteurs de ce crime ne sont pas encore connus mais précise que des enquêtes ont commencé dans le but de découvrir la vérité à ce sujet. [rtnb/isanganiro] ● Politique - Un expert en processus électoral estime que les fautes commises lors de l’opération d’enrôlement des électeurs de 2015 n’ont pas été corrigées et ne peuvent pas l’être par la prolongation de la période d’enrôlement. Donatien Niyonsaba trouve plutôt que la prolongation de cette période ne fera qu’allonger la liste des cas d’irrégularités comme dans l’opération précédente. Il trouve en effet que la distribution problématique des cartes d’identité n’a pour autre motif que les fraudes lors des élections puisque, selon lui, aucune autre explication ne peut valablement et légitimement être donnée à ce sujet. Celui qui a déjà été inscrit pour plus de deux fois ne sera pas connu par la reprise de cette opération, ajoute-t-il. Pour lui, donc, le seul moyen de corriger ces irrégularités est l’annulation pure et simple des résultats de ce recensement et la reprise de l’opération d’enrôlement des électeurs. Il estime tout de même que le gouvernement ne devrait pas avoir peur des missions d’observation des élections même si elles ont la mission de validation ou de certification des élections. Selon lui, les techniques peuvent différer selon les accords entre le pays concerné et les Nations Unies, mais dans tous les cas, la mission d’observation peut émettre des observations même en ce qui est de la régularité ou non du scrutin . [isanganiro/rpa/bonesha/rtr] - L’ADC-Ikibiri dans la commune de Rumonge trouve que plusieurs personnes se sont rendues dans ces derniers jours au chef-lieu de la commune pour chercher la carte nationale d’identité afin de se faire inscrire pendant la période de prolongation, mais que l’administrateur de cette commune leur a signifié que les fiches ne sont pas disponibles. Selon le président du parti Sahwanya-Frodebu dans cette commune, cela constitue des magouilles pour que les plus de 800 membres de ce parti n’ayant pas encore reçu ce document ne participent pas aux élections de 2015. Léopold Ndayisaba voit que l’administrateur communal de Rumonge use des manoeuvres dilatoires pour ne pas octroyer la carte d’identité à ces membres. L’administrateur de Rumonge de sa part réfute toutes ces allégations. Gérard Ndikumana précise que si les fiches sont disponibles, tous les demandeurs de cette pièce seront servis. [isanganiro/rpa/bonesha/rtr/rtnb] - L’ADC-Ikibiri salut la mise en place de la MENUB au Burundi pour l’observation du déroulement des élections de cette année. Selon le président de cette organisation des partis politiques de l’opposition, ils sont confiants que les élections vont bien se dérouler ou du moins vont avoir un témoin neutre qui se prononcera sur le régularité ou non des élections. Léonce Ngendakumana ajoute qu’ils avaient souhaité que le BINUB reste encore pour un certain temps suite aux fraudes électorales qui se dessinaient à l’horizon, mais que cela n’a pas été possible. Néanmoins, il trouve que maintenant que la MENUB est mise en place, il s’agit d’un organe qui va observer ce qui se passe et espère que des conseils seront donnés ou des solutions prises. Il dénonce tout de même le boycott des cérémonies de lancement des activités ce cette mission par le parti au pouvoir, le gouvernement et pire encore la CENI. Selon lui, cette dernière a montré bien qu’elle se range du côté du gouvernement et du parti au pouvoir et que donc son indépendance est mise en doute. [rtr/rpa/bonesha] - Le parti Frodebu-Nyakuri dénonce lui aussi le boycott des activités de lancement de la MENUB par la CENI et le gouvernement. Selon le président de ce parti, cela montre à suffisance qu’ils ne veulent pas que cette mission spéciale des Nations Unies suive de près le processus électoral engagé au Burundi. Jean Minani trouve plutôt que cette mission doit tout suivre à partir de la validité du fichier électoral jusque dans les résultats définitifs des élections. Il estime par ailleurs que le gouvernement et la CENI doivent avoir des choses qu’ils préparent ensemble et qu’ils ne veulent pas que cela soit mis au grand jour. Il demande ainsi au gouvernement de laisser cette mission tranquille afin qu’elle accomplisse noblement le travail que les Nations unies lui ont confié. [bonesha/rpa/isanganiro/rtr] |