@rib News, 30/04/2015

● Politique - Sécurité 

- Les manifestations contre la candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle de juin prochain ont continué dans la ville de Bujumbura ce jeudi. En ce 5ème jour, les choses étaient comme dans les jours passés sauf que trois véhicules ont été incendiés. Dans la commune urbaine de Musaga, les manifestants ont emprunté le matin la route menant en ville en passant par la route Rumonge. Arrivés au niveau du quartier Kinanira III au kiosque dit Sangwe, ils ont été bloqués par la police qui les a dispersés à coup de gaz lacrymogène. Dans la suite, ils ont rencontré un véhicule de type Carina dit TI dont un passager avait un fusil de type pistolet. Ils ont ensuite brûlé ce véhicule affirmant qu’il s’agit d’un véhicule de la documentation et que même ceux des généraux Adoplhe Nshimirimana, Ndakugarika et celui de Kazungu subiront le même sort s’ils passent encore une fois dans ce quartier.

- Le chef de la documentation dans les communes de Musaga et Kanyosha surnommé Joe Dassin a tiré ce soir sur un militaire dans la commune urbaine de Musaga. La population qui était encore en train de manifester a été prise de colère et a capturé cette personne et son groupe avec lequel il était dans son véhicule. De plus, ils ont brûlé sur place le véhicule qui les transportait et les militaires sont intervenus et ont désarmé et ont arrêté ce groupe et avant de l’enfermer quelque part. Ils estiment que cet acte contre un des leurs est insupportable à leur égard.

- Dans la même foulée, la population a brûlé un autre véhicule appartenant à un agent du service national de renseignement qui venait d’arriver dans ce même quartier de Musaga.

- Une grenade a explosé le soir de ce jeudi sur le parking des véhicules à destination des quartiers du nord de la capitale vers 17h à côté de l’ancien marché central de Bujumbura. Heureusement, il n’y a pas eu de morts ni de blessés sauf les vitres et les coussins de ce véhicule qui ont été endommagés.

- Dans les autres quartiers, les choses étaient comme dans les jours passés. La police continue d’affronter les manifestants qui veulent marcher sur le centre-ville de la capitale Bujumbura. Aujourd’hui, les Imbonerakure de la commune Kanyosha avaient bloqué la route vers Rumonge au niveau du pont Kanyosha séparant les communes Musaga et Kanyosha et ne permettaient pas que des personnes à pied traversent vers Kanyosha. Ils disaient qu’ils ne veulent pas que les manifestants entrent dans cette commune. Dans cette même commune, les choses n’étaient pas si faciles puis qu’une personne a été blessée par balle alors que des rassemblements se faisaient gonfler.

- Dans les communes Nyakabiga et Bwiza surtout dans le quartier Jabe, le mouvement de contestation avait gagné de l’ampleur. Aucun axe n’était praticable et la police essayait de dégager ces axes mais n’a pas voulu intervenir par force contre les manifestations dans ce quartier. Ces manifestants trouvent que cette situation a été due à la présence de l’armée dans ces quartiers. Les manifestants de Nyakabiga eux étaient nombreux dans les quartiers et la police en les dispersant les poursuivait jusque même dans les rues de l’intérieur du quartier.

- Dans la commune urbaine de Kinindo, les manifestants avaient bloqué l’avenue du large par des planches et des pneus brûlés. Ainsi, même la plupart des avenues qui entrent dans les quartiers étaient impraticables. Des jeunes Imbonerakure ont été déployés pour débloquer ses axes.

- Plus de 1.000 étudiants de l’Université du Burundi se sont réfugiés devanr l’ambassade des Etats Unis à Bujumbura après qu’ils aient été chassés de l’université du Burundi ce jeudi matin. Ils estiment que comme le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique le leur a signifié, l’Etat du Burundi qui a affirmé qu’il n’est plus à mesure d’assurer leur sécurité à l’intérieur du campus, ne peut pas le faire quand ils sont éparpillés dans le pays. Ainsi, ils ont jugé bon de se convier à l’ambassade des Etats Unis pour demande de l’asile. Ils ont été reçus par les responsables de cette ambassade et ils leur ont demandé d’écrire une lettre de ce qu’ils demandent et de dresser une liste de ceux qui sont présents sur les lieux. Ils passent ainsi leur première nuit devant les locaux de cette ambassade.

- Le président de l’APRODH affirme que la raison qui a poussé les autorités de l’université du Burundi à chasser ces étudiants est la volonté que les homes universitaires abritent par la suite les Imbonerakure et les Interahamwe qui ont été recrutés pour combattre contre les manifestants. Pierre Claver Mbonimpa ajoute que c’est la raison pour laquelle on a demandé aux étudiants de laisser leurs chambres ouvertes. Il déplore ce comportement des autorités universitaires et demande que ces étudiants regagnent les auditoires afin qu’ils puissent continuer à étudier.

- Alors que le président de la République devrait prononcer le discours de circonstance en rapport avec la célébration de la fête du travail qui sera célébrée ce vendredi, les journalistes des médias privés ont été empêchés de suivre cette allocution par les services de la présidence de la République du Burundi. Les raisons de cette interdiction n’ont pas été portées à la connaissance des concernés qui y trouvent une discrimination à leur égard.

- L’Association Burundaise des Journalistes (ABJ) dénonce le fait que certains journalistes sont séquestrés par la police, certains agents de la documentation ou même les Imbonerakure quand ils sont en train de chercher des informations sur les manifestations. Le président de cette association professionnelle des journalistes voit que ces dérapages peuvent être nuisibles pour le futur des personnes qui s’en rendront coupables. Il demande au président de la République d’assurer la sécurité des personnes qui ne font que leur métier. Alexandre Niyungeko demande également la réouverture de la radio RPA sur toute l’étendue du territoire et celle des radios Bonesha FM et Isanganiro à l’intérieur du pays afin que la population continue d’être informée sur ce qui se fait.