@rib News, 06/05/2015

● Education

- La ministre de l’Enseignement primaire et secondaire fait savoir que le Concours national prévu ce jeudi devra avoir lieux même si certains parents avaient demandé qu’il soit relayé à une autre date suite aux incidents qui frappent le pays et surtout la ville de Bujumbura et ses environs. Rose Gahiru demande aux plutôt manifestants de donner un temps mort pour ces élèves surtout de la ville de Bujumbura afin qu’ils fassent ce test comme les autres. Elle promet que des solutions ont été envisagées dans le but de permettre à un plus grand nombre de ces élèves de se mesurer. Ainsi, ceux qui ont fui vers l’intérieur du pays peuvent se présenter aux centres de passation les plus proches de chez eux afin qu’ils puissent passer ce concours. Ceux qui sont loin ou à l’étranger doivent attendre dans les jours qui viennent tout en promettant que comme ces  élèves ne sont pas à l’origine de ces problèmes, ils devront être régularisés à leur retour au pays.

● Politique–Sécurité

- Les manifestations contre le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza à la tête du pays cont continué ce mercredi. Le rang des manifestants continue de se gonfler du jour au lendemain. D’autres régions sont de plus en plus affectées par les revendications. Il s’agit en ce jour de la localité de Muramvya et celle de Kanyosha rural.

- En effet, dans cette dernière localité, les manifestants avaient bloqué toutes les routes menant au chef-lieu de la commune Kanyosha en passant par le quartier Kiriri tout près du campus Kiriri. Dans cette localité vers Muyira, 7 Imbonerakure ont été arrêtés par les manifestants et possédaient leurs photos prises alors qu’ils étaient armés. Les manifestants ont même brûlé une maison appartenant à l’un de ces Imbonerakure estimant que cette dernière sert de cache d’armes. Ces jeunes dont une femme ont été sérieusement tabassés et remis par la suite aux militaires sur place. Les manifestants affirment qu’ils vont continuer à manifester jusqu’à ce que Pierre Nkurunziza cède sa candidature. Ils affirment aussi que c’est un certain Kazungu qui amène ces Imbonerakure pour perturber les manifestations et déclarent qu’ils s’en prendront à lui s’il est encore une fois vu dans cette localité.

- Les manifestants contre un troisième mandat de Pierre Nkurunziza ont aussi défilé au chef-lieu de la province Muramvya. Du siège de la BANCOBU agence Muramvya, ils se sont dirigés vers le chef-lieu de la commune Muramvya. Mais, leur trajet a été perturbé par la police qui les a dispersés à coups de gaz lacrymogène. Elle a aussi arrêtés 6 manifestants.

- Les manifestants des communes Mugongomanga et Mukike de la province Bujumbura ont eux aussi continué à défiler contre la candidature de Pierre Nkurunziza comme ils l’ont fait depusi ce lundi. Ils se sont rencontrés comme d’habitude au centre d’Ijenda où ils ont bloqué la route RN7. Ils assurent qu’ils se révoltent contre le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza et la fermeture des radios privées telles que RPA qui est fermée dans tout le pays ainsi que Isanganiro et Bonesha qui n’émettent plus à l’intérieur du pays. Ils annoncent aussi qu’ils n’ont pas peur de la répression policière puis qu’ils sont convaincus de la légalité de leurs revendications.

- Dans la mairie de Bujumbura, les manifestations ont continué comme d’habitude. Dans la commune Kanyosha, les manifestants se sont réunis à la 7ème avenue pour commencer leur marche. C’est ainsi que des Imbonerakure venus de la zone Ruziba de la même commune ont lancé 9 grenades dont 8 dans le quartier Kajiji et ces grenades ont fait seulement 3 blessés. Après, les militaires sont arrivés et ont pu calmer la situation alors que les manifestants voulaient attraper ces Imbonerakure pour se faire justice. Ces manifestants accusent même l’administrateur communal de Kanyosha d’être parmi ceux qui leur lançaient des grenades et des pierres. Mais Aoudou Bampoye nie ces accusations et fait savoir que ceux qui affirment cela ont d’autres visées.

- Dans la commune de Musaga, les gens des collines environnantes étaient venus gonfler le rang des manifestants comme ils le font depuis ce lundi. La police était là et assistait aux manifestations sans rien faire à part qu’elle avait bloqué la route menant au centre-ville alors que les manifestants voulaient s’y rendre. Pas d’accrochage entre les manifestants et la police.

- Dans la commune urbaine de Kinindo, la principale route était bloquée comme hier et les manifestants ne permettaient qu’un autre véhicule qui leur est inconnu sauf celui des militaires ou de la croix rouge n’entre dans les quartiers de Kinindo et Kibenga. Dans le quartier Kabondo tout près du musée vivant, les manifestans ont brûlé des pneus dans la route, mais la police les a vite dispersés et dégagé la route bloquée.

- Dans les communes de Nyakabiga et Bwiza ainsi que dans le quartier Jabe, la police a usé des gaz lacrymogène et des balles réelles au moment où les manifestants voulaient se rendre au centre-ville. Les manifestants se sont donc contentés de défiler au sein des quartiers de ces communes. Ils affirment aussi que des jeunes Imbonerakure ont été remarqués habillés en tenue militaires et armés à côté des militaires. Ainsi, ils estiment qu’ils doivent être prudents pour ne pas tomber dans ce piège tendu par ces jeunes qui sont pourtant identifiables. Ils assurent que malgré cela, le mouvement de revendication doit continuer même pour les générations futures si les choses ne changent pas et que Pierre Nkurunziza accepte de céder.

- Dans la commune de Ngagara, les manifestants avaient barricadé toutes les routes qui passent à l’intérieur de ce quartier. Selon eux, que la cour constitutionnelle valide ou pas la candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle de juin prochain, cela ne leur dit rien. L’essentiel pour eux est que ce dernier se retire de la course.

- Dans la commune urbaine de Gihosha, les populations du quartier dit Gihosha rural ont organisé eux aussi des manifestations pour dire non au 3ème mandat de Pierre Nkuruziza. Ils ont défilé dans ce quartier alors qu’aucun policier ou militaire n’était présent.

- Les manifestants de la commune de Buterere ont quant à eux barricadé la route menant à l’aéroport international de Bujumbura et qui passe dans cette commune. Ils ont même déposé un conteneur dans cette route à l’endroit dit Kw’isamariro où ne pouvait passer que celui à qui ils ouvrent le chemin. Ils affirment que les choses peuvent aller en s’aggravant si le président Nkurunziza le lâche pas ce mandat inconstitutionnel.

- La Conférence épiscopale catholique du Burundi a sorti un communiqué dans lequel elle demande au  gouvernement du Burundi à initier un dialogue qui aboutira aux élections paisibles et transparentes. Le président de cette conférence estime que les autorités doivent faire tout leur possible pour que ceux qui ont fui le pays retournent. Mgr Gervais Banshimiyubusa trouve aussi que les élèves doivent retourner à l’école sans oublier que les armes qui seraient dispersées parmi les jeunes affiliés aux partis politiques doivent être retirées afin que les élections se passent sans crainte. Ils trouvent aussi que la loi de la jungle doit être évitée à tout prix puis que ce sont les accords d’Arusha et le respect de la loi qui doivent être priorisés. Il constate également que les journaux sont d’une importance capitale et pour ce, devraient rester fonctionnels dans l’intérêt de tous. Il termine en rapellant que les bergers des confessions religieuses ne devraient pas être pris comme des ennemis quant ils donnent ou expriment leur point de vue sur une quelconque question qui hante le pays.

- Le fondateur d’IMBONO-Carisme a été arrêté par la police l’après-midi de ce mercredi. Audiphax Ndabitoreye a été conduit immédiatement au cachot de la documentation nationale alors qu’il était tout près du lieu où se tenait une réunion des ministres de la diplomatie des Etats de la communauté est-africaine à laquelle le ministre Kavakure n’a pas participé. Sur le mandat d’arrêté était marqué qu’il est poursuivi pour insurrection. Rappelons à toutes fins utiles qu’il était le candidat à la présidentielle de juin prochain pour le compte de sa fondation et qu’il était actif dans les manifestations contre la candidature de Pierre Nkurunziza surtout dans la commune Nyakabiga. Ajoutons aussi que sa femme avait failli être arrêtée ce mardi n’eût été l’intervention d’un policier qui l’a aidée à s’échapper.

- Le militaire qui a été tué  vendredi de la semaine dernière par un agent de la documentation à Musaga a été enterré dignement ce mercredi. Le caporal-chef Hatungimana Epraïm a été inhumé après une messe d’adieux qui s’est déroulé à la paroisse Nyakabiga. Des milliers de jeunes avec des pancartes disant non au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza et au sang déjà versé ont participé à cette messe. Le président Ntibantunganya qui était lui aussi présent a imploré le Seigneur pour que personne ne soit plus tué alors qu’il défend les accords d’Arusha. Plusieurs autres jeunes ont accompagné la dépouille à pied jusqu’au lieu communément appelé CHANIC.