@rib News, 22/05/2015

● Diplomatie

- Alors que le secrétaire général de l’EAC est en visite au Burundi, il a annoncé que les élections doivent se tenir dans un climat apaisé et serein. Richard Sezibera se réjouit du fait que les élections ont été repoussées mais trouve que cette période de 10 jours est insuffisant surtout pour que ceux qui se sont enfuis reviennent pour voter dans la tranquillité. Il a aussi annoncé que les ministres de cette communauté vont dans les prochains jours visiter les réfugiés burundais éparpillés surtout au Rwanda et en Tanzanie. Il assure en outre que la question du mandat du président Nkurunziza sera débattue par les chefs d’Etats de cette communauté dans les prochains jours et que la position de cette communauté sera rendue publique.

● Politique

- Le président de la coalition indépendante « Amizero y’Abarundi » se dit inquiet de l’arrestation des personnes qui apportaient le matériel de campagne de cette coalition dans la province de Bururi. Rwasa Agathon affirme que ces personnes ont été arrêtées et conduites au cachot de la documentation à Bujumbura. Il estime qu’il s’agit d’une entrave à la bonne organisation et déroulement des élections transparentes au Burundi. Le porte-parole de la documentation nationale dément ces informations. Télésphore Bigirimana affirme en outre que c’est une femme du nom de Nyamayingwe qui a été arrêtée alors qu’elle essayait de sensibiliser la population pour qu’elle fasse des manifestations contre le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza.

- Les manifestations contre la 3ème candidature du président Nkurunziza ont continué ce vendredi dans le pays. Dans la commune urbaine de Cibitoke, les manifestants ont bloqué toutes les routes qui passent dans cette commune alors que les militaires et les policiers étaient là pour les débloquer. Des accrochages entre ces deux groupes ont ainsi eu lieu surtout sur la route séparant Cibitoke et Mutakura et plus de 10 manifestants ont été blessés à la 8ème avenue. Cela étant, les manifestants ont continué à bloquer toutes les routes qui restent impraticables jusque ce soir. Les manifestants n’ont pas cessé de chanter et défiler contre le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza.

- Dans la commune urbaine de Ngagara, la situation était trop tendue. En effet, les manifestants, mécontents d’un des leurs tué ce jeudi par un tir policier, se sont rassemblés très tôt le matin avec l’objectif d’empêcher la police d’entrer dans les quartiers de cette commune. Ainsi, ils ont barricadé toutes les routes de cette commune et les militaires ont dû intervenir afin de dégarer les débloquer. Des tirs ont aussi été entendus depuis le matin jusque même en fin d’après-midi au moment où les manifestants ne cessaient de circuler dans les routes en chantant. Plus de 5 personnes ont été blessées.

- Dans la commune urbaine de Musaga, les manifestants qui étaient en train de défiler se sont affrontés avec les forces de l’ordre qui ont tiré en l’air pour les disperser. Ils avaient en outre bloqué toutes les routes de Kinanira et Musaga. Une grenade lancée contre un véhicule des militaires en a blessé un et la police accuse les manifestants d’avoir lancé cette grenade alors que ces derniers affirment qu’ils n’ont pas d’armes à feu sur eux.

- Dans la commune urbaine de Kanyosha, les manifestants ont circulé dans les quartiers de cette commune sans toutefois atteindre la route Rumonge qui est restée praticable. Les routes de l’intérieur étaient toutes barricadées et la police n’a même pas tenté d’intervenir. Vers la fin d’après-midi, les manifestants ont pourtant bloqué la route Rumonge et la police aidée par les militaires est intervenue pour dégager les barrages.

- Dans la commune urbaine de Kinindo, les manifestants avaient bloqué toutes les routes comme d’habitude et ont brûlé un véhicule appartenant à un membre du parti CNDD-FDD. Deux personnes ont été blessées au moment où la police dispersait les manifestations.

- Dans la commune urbaine de Nyakabiga, les manifestants ont bloqué toutes les routes et se sont rencontrés avec ceux de Bwiza et Jabe. Ils ont bloqué l’avenue de l’université avec un conteneur géant que les forces de l’ordre et de sécurité n’ont pas pu déplacer. Les policiers ont aussi dispersé les manifestants dont deux ont été blessés par balles. Les routes sont restées inaccessibles malgré l’intervention massive des militaires. Les policiers eux étaient restés coincés sur les grands axes. La route principale de Nyakabiga était pourtant ouverte même si auncun bus de transport en commun n’était en train de circuler.

- Une trêve de deux jours a été décidée ce vendredi par les organisateurs de ces manifestations. Cela va sans doute permettre à la population de se rendre aisément dans tel ou tel autre quartier. Mais, selon ces organisateurs, les manifestants doivent rester sur leur garde durant cette période.

- Sur le terrain de la campagne électorale, les choses continuent leur cours normal.

● Sécurité

- Des personnes non encore identifiées ont attaqué un véhicule de la CENI qui transportait le matériel électoral destiné à la commune de Kanyosha de la province Bujumbura. Selon le porte-parole de la CENI, tout le matériel électoral composé d’isoloirs et d’urnes a été brûlé par ces personnes. Prosper Ntahorwamiye précise que le véhicule a été brûlé alors qu’il arrivait au niveau de Mayuyu de la commune Mukike en direction de Kanyosha. Il assure que personne n’a été blessé et trouve que le matériel brûlé sera remplacé. Il demande pourtant que cela ne se reproduise pas puis que la situation risque d’être préjudiciable à la CENI. Il a ajouté que les enquêtes ont commencé puis que le véhicule était convoyé par deux militaires. Tout en se réjouissant de la décision prise de repporter les élections communales et légisilatives, il a profité de cette occasion pour assurer que dès la semaine prochaine, les cartes d’électeurs vont commencer à être distribuées.

● Justice

- Le directeur de la radiotélévision renaissance a été convoqué ce vendredi au parquet de la République en mairie de Bujumbura. Innocent Muhozi a comparu sans que sa convocation en mentionne le motif. Il a assuré avant d’entrer qu’il ne se repproche de rien et qu’il a même bien dormi cette nuit et n’a pas peur puis que même d’autres innocents croupissent dans les prisons burundaises. Durant plus de 4heures, il a été auditionné par le substitut du procureur de la République en mairie de Bujumbura en compagnie de son avocat. A la sortie, il a annoncé que les questions lui posées tournaient autour de l’allocution du général Godefroid Niyombare déclarant qu’il destituait le président Nkurunziza laquelle allocution a été diffusée sur les ondes de la RTR. Il a assuré qu’il a répondu que la RTR n’a fait que son métier qui est de chercher et diffuser des informations. Il a ajouté aussi que dans ce pays, tout le monde a peur puis que nous vivons une situation incertaine. Signalons que hormis le directeur de la radiotélévision Rema FM, aucun autre responsable des médias privés n’était venu le soutenir puisqu’ils vivent en clandestinité ou même en exil dans ces derniers jours.

● Société

- Le parti CNDD-FDD se dit préoccupé par le fait que les médias privés ne sont pas en train de fonctionner pour qu’il y ait diffusion des informations concernant ce qui se passe ces derniers jours. Il trouve que la maison de la presse peut être une solution provisoire de rechange pour que les journalistes puissent travailler et donner des informations à la population.

- De son côté, l’Ombudsman burundais estime que les médias qui ont été attaqués doivent être soutenus pour qu’ils commencent à émettre dans les tous prochains jours. Mohamed Rukara dit cela après qu’une commission qu’il avait mise en place ait produit un rapport à ce sujet. Il demande ainsi au gouvernement et à ses bailleurs de se concerter pour que ces médias rediffusent le plus rapidement possible. Selon lui, un pays sans médias est envahi par des rumeurs qui ne font qu’aggraver la situation. Il demande aussi à tous les contestataires de faire connaître leurs revendications dans le strict respect des droits des autres personnes.