@rib News, 16/11/2015 ● Sécurité - Un bistro et une station d'essence situés dans le quartier Bwiza ont été attaqués ce dimanche soir. Le tenant du bar dit ignorer les auteurs et le mobile de cette attaque. Robert Nyantaba demande au gouvernement de poster au moins trois policiers à chaque taverne afin de limiter les attaques qui sont devenues monnaie courante ces derniers temps. Il estime même que le gouvernement perd beaucoup quand les bars sont attaqués. Car s'ils ferment, l'État reçoit moins de taxes et impôts. Le bilan de cette attaque est d'une personne tuée et de sept blessés dont un enfant.
- Des habitants du quartier VI de la zone Ngagara, en particulier ceux du bloc 15 et des maisons voisines ont été sérieusement battus par des agents de la garde présidentielle et des jeunes ce lundi. On leur a intimé l'ordre de sortir de chez eux, de se coucher par terre avant de recevoir des coups. Des coups infligés par des agents de l'API (Appui à la Protection des Institutions) et des jeunes gens que certaines victimes ont identifiés comme étant des Imbonerakure de la zone de Kamenge. Le chef de quartier a lui aussi été malmené par des policiers et des Imbonerakure en tentant d'empêcher ce qu'il a qualifié de traitement inhumain pour les administrés du quartier VI. Ce dernier aurait été embarqué vers une destination inconnue. - Des grenades ont été lancées par des hommes à moto au bureau de la zone Kamenge, au quartier Kavumu et à la Gare du nord dans la zone de Kamenge. Des tirs qui ont suivi ont provoqué une panique. Des éléments de la garde présidentielle ont ensuite investi le quartier VI de la zone de Ngagara à la recherche des auteurs de ces explosions. Ils ont forcé les portes et volé sous la menace d'armes dans les ménages. Des témoins affirment que ces éléments de l'API ont démoli les portes, fait coucher par terre les occupants des maisons et pris tout qu’ils pouvaient prendre et transporter tels que les téléphones, argent, bijoux... Un témoin précise qu’ils ont mis le canon d'une arme dans la bouche de son petit frère avant de lui arracher sa chaînette, en disant “allez sales chiens de Tutsi". Toute la journée, les gens de ce quartier sont restés terrés chez eux. - La police a dressé ce matin un bilan des tirs et explosions de la nuit dernière dans presque toute la ville de Bujumbura. Selon le porte-parole de la police, un policier tué et un blessé à Musaga au moment où trois criminels ont tués à Bwiza. Pierre Nkurikiye ajoute que quatre policiers ont été blessés à Mutakura tout en faisant savoir que trois grenades ont été lancées ce matin dans différents endroits de Musaga. Selon la police, elles n'ont pas causé de dégâts. A Kamenge, une grenade a blessé trois policiers tandis qu'à Buyenzi, l'explosion d'une grenade n'a pas fait de victime tout cela le matin de ce lundi. - Pourtant, selon la version de la population, quatre personnes ont été tuées dans la zone urbaine de Bwiza ce dimanche dans la nuit. Trois ont été assassinées dans une boîte de nuit appelée Escotis à la cinquième avenue, un autre individu a été retrouvé mort dans sa boutique et quatre autre personnes ont été blessées comme le rapportent les témoins sur place. Probablement que les trois "criminels" dont parle Nkurikiye sont les trois tués dans cette boîte de nuit! - Le domicile du maire de la ville de Bujumbura a été la cible d'une attaque ce dimanche soir. Il n'y a pas eu de blessés mais la résidence a été criblée de balles et d’éclats de grenade. En effet, deux grenades ont endommagé sa propriété et une roquette qui n'a pas explosé y a été également retrouvée. La résidence du maire est située dans le quartier INSS de la zone urbaine de Rohero. - Éric Havyarimana, élève à l'école fondamentale de Muyombwe a été tué très tôt ce matin dans l'explosion d'une grenade près de chez lui à Bukemba. Selon des informations recueillies sur place, des individus en tenu policière non identifiés circulaient la veille dans la localité. C'est vers une heure du matin que les parents d'Éric ont entendu une explosion tout prêt de leur maison. Lorsqu'ils sont sortis, ils ont retrouvé leur fils déchiqueté. - Un commerçant du nom d’Herman Niyontanguro a été arrêté par le chef du Service National de Renseignement à Makamba ce dimanche soir vers 20 heures. Le policier l'a accusé de détenir une grenade dans sa voiture. Le commerçant a protesté vigoureusement en jurant qu'il n'y avait aucune arme dans sa voiture. Le chef local de la documentation a alors exhibé une grenade en affirmant l'avoir trouvée dans la voiture du commerçant. Des commerçants de Makamba accusent la documentation de les arrêter injustement dans le but de les racketter. Il s'agit du deuxième commerçant interpellé en moins de deux semaines après celui de Mabanda qui était un changeur de monnaie et qui a avait été libéré après avoir remis une rançon de plus de 500.000FBu. Les commerçants de Makamba avaient assiégés les bureaux du parquet de Makamba ce lundi pour demander des éclaircissements à ce sujet. ● Justice / Droits de l’Homme - C’est à 9 heures passées de quelques minutes que le Directeur du Groupe de Presse Iwacu, est arrivé au Parquet général. C’était pour répondre à une convocation de l’officier du ministère public, Barbatus Ntakarusho pour le dossier RMPG N°697/MA relatif au coup d’Etat manqué du 13 mai dernier. En costume bleu marine, Antoine Kaburahe était accompagné par deux avocats : Me Lambert Nsabimana et Me Fabien Segatwa et les journalistes ont été priés de vider la salle d’audience. Avant d’entrer, il a eu le temps d’échanger avec quelques diplomates venus pour le soutenir. Il y avait notamment des représentants de l’Union Européenne, de l’ambassade du Royaume de Belgique, des Etats-Unis, ils ont fait le déplacement pour s’enquérir de la situation. Plusieurs professionnels des médias dont ceux du Groupe de Presse Iwacu et l’ancien directeur de la radio Isanganiro, Vincent Nkeshimana, étaient sur place. Antoine Kaburahe était serein, il a même répondu à quelques questions des journalistes d’Al Jazeera et du Kenya alors présents devant la salle: «Je n’ai pas peur, je ne me reproche de rien. C’est pour la toute première fois dans ma vie que je réponds à une convocation.». Dans un communiqué, Iwacu avait indiqué ce dimanche que son directeur répondra à cette injonction parce que le groupe de presse qu'il dirige a toujours respecté l’État de droit et les lois en vigueur au Burundi. Il y était aussi précisé que depuis huit ans, Iwacu s’est toujours conformé à l’éthique et la déontologie professionnelle. |