PANA, 27 janvier 2016

Addis-Abeba, Ethiopie - Les ministres des Affaires étrangères du Conseil exécutif de l'Union africaine se sont réunis, mercredi, pour préparer l'agenda principal du prochain Sommet de l'UA lors d'une réunion ministérielle marquée par la nécessité de trouver une solution aux conflits qui ont rendu l'Afrique peu attractive pour les investissements étrangers.

La présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma a estimé, à cette occasion, qu'il est urgent de faire face à la menace terroriste et extrémiste afin que les populations africaines puissent vivre en paix.

La patronne de l'UA a également critiqué l'ONU pour son incapacité à agir sur la question du Sahara Occidental, car le droit de ce peuple à l'autodétermination était nié depuis trop longtemps.

Pour la présidente de l'UA, il est aussi nécessaire de s'attaquer à la chute des cours de matières premières, notamment le pétrole et les minerais, pour permettre aux communautés les plus affectées d'y faire face.

Toutefois, durant la réunion du Conseil exécutif, aucune mention n'a été faite du conflit au Burundi.

"La guerre confère des avantages à des individus, mais aussi des gains qui peuvent motiver les gens à combattre", a déclaré le Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA), Carlos Lopes, lors de la session d'ouverture de ladite réunion ministérielle consacrée également à la situation des droits de l'homme et des femmes en Afrique.

M. Lopes a dénoncé l'absence d'égalité et d'équité dans la distribution des ressources, l'exercice inéquitable des droits politiques et économiques et l'absence de système en mesure de corriger ces défaillances en tant qu'éléments clés à la base de davantage de conflits en Afrique.

"C'est le cas à trois niveaux qui se renforcent mutuellement, économique, social et politique. Les groupes relativement défavorisés sont persuadés par leurs leaders de chercher à se faire justice. Les groupes privilégiés cherchent ou sont déterminés à se battre pour protéger leurs privilèges", a expliqué M. Lopes.

Les ministres sont réunis à Addis-Abeba, à la veille de l'Assemblée des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA prévue cette semaine. Les ministres devront discuter et approuver le budget révisé pour l'année 2016. Ils se pencheront aussi sur les défis que rencontre l'UA, particulièrement face au refus de beaucoup de pays de ratifier les traités approuvés.

L'élection des membres du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA aura lieu durant cette réunion ministérielle.

Selon le chef de la diplomatie zimbabwéenne, Simbarashe Mumbengegwi, Simbarashe Mumbengegwi, les ministres discuteront également du projet de restructuration de la Commission de l'UA et d'autres institutions de l'organisation.

Dans le cadre des réformes proposées lors de ce sommet, les dirigeants africains tiendront des réunions à huis clos régulièrement avant d'entamer les sessions ouvertes, a dit M. Mumbengegwi à ses pairs.

Le Conseil des ministres discutera aussi d'une nouvelle échelle des contributions financières, ce qui, selon le ministre zimbabwéen, président en exercice du Conseil exécutif, serait un fardeau plus lourd sur les épaules des Etats africains.

"Ceci devrait mettre fin à la nécessité de faire appel à des financements externes. C'est aussi un moyen de s'assurer que nous contrôlons les programmes de l'UA. Nous devons aussi payer nos contributions à temps et cesser de s'appuyer sur des financements externes".

Actuellement, le budget de l'UA est supérieur à 500 millions de dollars, financé essentiellement par des donateurs étrangers. L'Afrique du Sud, le Nigeria, l'Egypte et l'Algérie sont les plus gros contributeurs africains.

Toutefois, les contributions de la région nord africaine ont été affectées par la suspension de l'Egypte et l'instabilité causée par le printemps arabe, à l'origine d'une baisse des revenus de l'UA.

Pour le président du Conseil exécutif, l'UA doit aussi faire face au terrorisme et à l'instabilité politique.