PANA, 02 février 2016

Bujumbura, Burundi  – Le président du Sénat burundais, Réverien Ndikuriyo, a appelé le gouvernement à renforcer la sécurité nationale, après la décision du 26ème sommet de l’Union africaine (UA) de sursoir pour le moment au projet de déploiement d’une Mission de prévention et de protection au Burundi (MAPROBU) de 5.000 militaires et policiers pour enrayer la spirale de violences dans laquelle ce pays est plongé depuis plus de neuf mois.

Cette décision de l’UA, saluée mardi par le président du Sénat burundais, à l’ouverture de la session parlementaire ordinaire du mois de février, est liée en grande partie à la farouche opposition du gouvernement burundais qui y voit une violation de la souveraineté du pays.

Le président du Sénat a toutefois exprimé sa préoccupation face aux actes de "terrorisme" au Burundi, appelant à redoubler de vigilance au niveau de la sécurité nationale.

Ces actes de terrorisme – attaques de plusieurs casernes et raids contre les positions de la police – ont fait quelque 78 morts parmi les assaillants et huit policiers et soldats tués.

La décision de l’UA de suspendre l’envoi de troupes au Burundi est diversement appréciée dans ce pays.

Le président de la Coalition pour une opposition constructive (COPA, proche de la mouvance présidentielle), Jean de Dieu Mutabazi, s’en félicité, estimant qu’il n’existe pas à ce jour au Burundi de situation de "belligérance" connue et appelant à une dialogue entre le pouvoir et l’opposition « pacifique ».

Par contre, du côté du Conseil national pour la défense de l’accord d’Arusha et la restauration de l’Etat de droit (CNARED), on considère que l’UA a ignoré les aspirations profondes à la paix et la sécurité d’un "peuple en danger de mort", selon un porte-parole de cette principale plate forme de l’opposition burundaise, Pancrace Cimpaye.

Le président de la plate forme, "Halte au troisième mandat présidentiel", Vital Nshimirimana, a abondé dans le même sens.