@rib News, 29/12/2009 Perpétuer la Mémoire de leur Innocence. Témoignage sur les évènements « dits de 1969 » au Burundi. Transmission de Mémoire et Contribution à la Commission Vérité. Par Rose Ntwenga, le 22 décembre 2009, à Montpellier (France) Témoignage Bujumbura, année scolaire 1969-1970. Je me souviens : (…) Au Lycée, voyeurisme et perfidies. Au premier trimestre de la classe de cinquième en 1969, j’apprenais que mon père était à nouveau en prison. A l’internat du Lycée Clarté Notre Dame à Bujumbura, la nouvelle avait fait le tour des filles. Christine M. m’avait expliqué : « Les amis de ton père préparaient un complot et il a tout raconté. C’est un traître ! » J’étais peinée de le savoir à nouveau en prison.
Traître ! Cela m’était bien égal. Ses séjours prolongés en prison m’avaient traumatisée. Tout ce que les filles pouvaient insinuer, toute la gravité contenue dans les accusations ne m’atteignaient pas. Malgré cette volonté de détachement, le soir, je m’étais retrouvée avec le groupe de jeunes filles avec qui je partageais les moments de détente. En leur compagnie, j’avais ressenti le besoin d’en parler. J’avais confié ma douleur et ma crainte de sa probable disparition. « - C’est la troisième fois qu’il va en prison, vous entendez, je commence à craindre…» J’avais éclaté en sanglots. Puis, soudainement, pendant que je geignais, je réalisais qu’aucune des filles de mon groupe n’avait eu un mot de réconfort. Subitement, je m’étais souvenue d’Angélina, la grande sœur de Joséphine, le jour de la première arrestation en 1964. - Rose, « On » veut te voir éplorée et mal en point… C’est ce que l’ « On » cherche, m’avait-t-elle dit sur un ton autoritaire. Aussitôt, je séchais mes larmes comme l’averse s’arrête alors que sa violence apparaissait indomptable. Ma vie se poursuivait par le quotidien agréable du Lycée. Et, un matin, j’avais aperçu au loin, une de mes voisines plus jeune de la Cité de Kamenge, en pleurs, devant l’entrée de la résidence des Sœurs. C’était Suavis. La nouvelle de l’emprisonnement de son père lui était arrivée de si bonne heure. Les autres filles m’avaient encouragée à aller l’aider à contrôler ses sanglots. Je m’étais approchée. Si elle pouvait se calmer un peu, ce serait une bonne résolution. Mon père était en prison depuis quelques jours. Je m’étais presque déjà habituée. Je n’avais pas eu le temps de terminer ma pensée… Elle m’avait rejetée dans une rage de douleur. « - Mon père n’est pas aussi mal vu que le tien. » Mon esprit s’était figé. Je retournais penaude d’où je venais. Aux questions de curiosité du groupe des filles, mon air égaré leur avait suffit. Elles avaient obtenu le spectacle qu’elles recherchaient. A la maison, pesanteur de femme placée… Pour la permission du weekend, mon père était absent. Aucun changement notable dans le Campement du secteur C à Kamenge. Automatiquement, en l’absence de mon père, Daniel et Léocadie étaient responsables de l’organisation de notre cellule famille. Ils n’avaient pas évoqué l’incarcération. Ma mère m’avait prise à part un court instant, pour m’expliquer les raisons de l’emprisonnement de mon père. Elle avait raconté d’une traite, enthousiaste, comme s’il s’était agi d’un gag amusant. - Rappelle-toi ! Le « Monsieur burundais», tu sais celui qui avait « acheté » les costumes de ton père lors des spoliations à l’Office des Cités africaines (l’Ocaf) en 1967, il l’avait invité en ville pour boire un verre. C’était en fait un piège. En réalité, ton père s’était retrouvé avec d’autres personnes comme dans une réunion politique. Le « Monsieur » avait comme improvisé un débat. Quand son tour de parole était arrivé, ton père s’était plaint d’avoir été emprisonné à trois reprises injustement et d’avoir subi des maltraitances. Au cours de cette rencontre, d’autres sujets importants avaient été évoqués. Ensuite, ton père avait raconté cette scène à Daniel Mfanuguhora, (mon tuteur), et à plusieurs autres personnes de passage au Campement du secteur C, les propos échangés au petit rassemblement. - Maman ! J’ai l’impression que tu n’es pas mécontente de ce qui lui arrive, lui avais-je répondu. Légende : Marceline Ndikumana, femme placée. Bof ! Elle avait fait une moue d’indifférence. Dans un murmure presque indistinct, elle avait rajouté : - On va en prison pour des paroles entendues. Il risque de ne plus rentrer... Valère, Honorata et moi, étions tristes en silence. A nouveau, la signature de Daniel était nécessaire pour les autorisations de sortie exigées par les sœurs, les Dames de Marie. A la maison, la vie reprend le dessus. Mon père avait fini par être libéré. Dès sa sortie, il avait enfourché sa Honda 50, dans le souci de prouver sa libération. Il était aussitôt venu au Lycée. Comme j’étais alitée pour une anémie, les Sœurs lui avaient expliqué que cette visite serait une perturbation inutile. Attendre la permission du weekend suivant leur semblait être un moment approprié pour les retrouvailles. Quant à moi, dans ma chambre, le bruit d’une moto m’avait sortie du lit. J’étais descendue dans les escaliers. A travers les ouvertures du mur, je l’avais vu entrer chez les Sœurs. J’avais attendu qu’elles viennent me prévenir pour aller au parloir. Mon père était ressorti comme il était venu, avec sa moto. Les Sœurs ne m’avaient rien dit. De l’avoir vu marcher, m’avait guérie des vertiges dont je taisais la fréquence. Malgré ma joie de vivre, j’avais une série de petits désagréments, un peu mal partout, un jour, puis rien après. Et ainsi, de suite. Le weekend de permission, j’étais sortie en coup de vent du bus qui me déposait à Kamenge. J’avais couru très vite vers le Campement. Au passage, j’étais accompagnée par les appels des voisins. Chacun, à son tour, clamait qu’il était sorti de prison depuis une semaine. Mon impatience et ma joie de le revoir s’étaient vite estompés par la vision d’une forme allongée visiblement malade sur une chaise longue. Pour le saluer, j’avais dû me plier pour être à sa hauteur. Le simple geste des bras tendus de l’accolade de salutation lui était pénible. Seule, sa tête bougeait de droite à gauche. Je ne comprenais rien. Le soir, un infirmier et un des membres de son personnel accompagnés par les observations des thérapeutes animistes, l’isolaient devant la quatrième annexe. Je suivais la scène du regard. Ma mère complétait : - Ce sont les conséquences des coups de bâton assénés sur les jambes à la prison de Mpimba. Ils viennent le soigner. Ils lui massent les jambes. Je songeais pétrifiée. Des coups de bâtons ! Peut-on battre quelqu’un au point de ne plus marcher ? Je préférais ne pas trop y penser. Le retour à l’internat me permettait de laisser ces questionnements au Campement. Au cours des autres permissions, il avait si bien récupéré, que ce séjour très pénible en prison avait quitté mon esprit. A peine remis de l’inconfort de la prison de Mpimba, il passait son temps libre à terminer la finition du deuxième Campement au secteur D. Quand nous habitions l’Ocaf quartier 5, avec ses amis les Bâtisseurs, ensemble, ils avaient rêvé et escompté réaliser un grand nombre de projets. Mon père avait entrepris par l’intermédiaire du maçon angolais, le père de Joachim Peirera, la construction d’une maison au secteur D du quartier de Kamenge. Elle serait le lieu de détente des gens du quartier. Ces années, sous la Tutelle belge, leur avaient donné envie de lieux de loisirs à leur image. En cette période, les Indigènes qu’ils étaient par le statut, n’avaient pas ce droit dans le centre ville. Monsieur Peirera avait commencé les travaux en 1964. Les deux séjours en prison avaient stoppé toutes les activités de construction. Cinq années après, il se remettait au travail. Je voyais mon père vivre au rythme des livraisons du bois du Congo, de vérification du travail des artisans au Centre de formation artisanale (C.F.A), l’arrivage du ciment… Le 22 juillet 1969, Valentin Sebusa, le géomètre était arrivé enthousiaste dans la parcelle. Il s’exclamait : « - Ca y est ! Ils l’ont fait ! Ils ont marché sur la Lune. Vous avez suivi, n’est ce pas ? Qu’ils nous envoient. J’irai arpenter, délimiter les parcelles. Nous bâtirons ! » Ils sont incroyables, avait dit mon père, qui n’en revenait pas toujours pas de la retransmission en direct à la radio. Marcher sur la Lune, même dans un rêve, qui aurait imaginé un événement pareil ! Pour honorer l’exploit, par la suite, les congoman avaient crée une nouvelle danse, l’Apollo. Valentin, s’était souvenu que, nous, les enfants ne partagions pratiquement jamais les mêmes opinions qu’eux. « - Je vous connais ! Vous, les enfants, je suis sûr que votre souci, est de savoir ce que sont devenus la jeune fille et le lapin*. » Il n’avait pas attendu notre réponse. - Personne sur la Lune. Personne, juste une étendue de matières sur lesquelles … « - Si, la radio a dit que les cosmonautes les rechercheraient ! » La conversation s’était poursuivie sans nous, l’état de leurs chantiers, les projets de demande de permis de construire, des propos d’adulte…qui ne nous intéressaient pas. Valentin Sebusa venait régulièrement au Campement du secteur C. Parmi le groupe des Bâtisseurs qui fréquentait la maison du quartier 5 de l’Ocaf, il était le seul que je reconnaissais de cette époque. Je pense qu’il était le plus jeune du groupe des Bâtisseurs. Il ne désespérait pas de nous le faire comprendre. Il n’était pas de leur époque. Lui, était né à la période où des dispensaires fonctionnaient. Sa mère avait été opérée à sa naissance. Alors que mon père et ses amis, les autres Bâtisseurs, étaient arrivés à une époque où les saisons climatiques, les circonstances des récoltes, … étaient les repères du temps au passé. Ainsi, l’invasion des criquets, les famines, les maladies des plantes, les raids esclavagistes, l’arrivée des Blancs, les exploits des Chefs, …servaient d’indicateur et de calendrier. - C’était drôle ! Nos réactions n’allaient pas dans son sens. Après quelques instants de conversation du dimanche matin, avec mon père, ils passaient au Campement du secteur D. Comme certains dimanches, mon père faisait le tour de ses connaissances de l’Ocaf avec ce genre de phrases téméraires : - Peur de qui ? Peur de quoi… Du haut de sa très grande taille, le Vieux rwandais l’avait accosté. Il avait impérativement imposé quelques instants d’attention. - Toi, tu ne me connais pas. Tes enfants se souviendront certainement de moi. Ils m’ont caché dans leurs jambes. Quand on lui parlait de ses enfants, mon père était toujours comme sur ses gardes. « - Grâce à eux, j’ai échappé au camion à destination de Mushiha. Ils m’ont donné mon ticket pour la liberté. Ce que j’ai à te dire, est de te donner des ordres. Ne reviens plus par ici. » Mon père le regardait interloqué. (…) Deuxième conversation (ter) : Révélations sur le meurtre de Pierre Ngendandumwe « - Ne reviens plus dans ces lieux. Il risque de t’arriver ce qui est arrivé à votre ami Ngendanduwme. Celui qui a tiré sur lui a été récompensé. C’est Monsieur Mwafrika. Il vit tranquillement. L’autre désigné est un leurre. Plein de paroles, plein d’accusations, aucune charge n’a pu être retenue contre lui. Les circonstances de la disparition de votre ami sont imprécises, le souvenir de votre ami en est devenu flou aussi. (…) M. Kajugiro avait été consulté à nouveau. (…). Il avait confirmé les déclarations. Ensuite, tous ces détails avaient été confiés à Karaver (Pierre-Claver Nuwimkware) ministre de la Justice en 1965. Cette révélation sur la personnalité et les agissements de M. Mwafrika les avait bouleversés profondément. Daniel et mon père avaient cessé d’aller à la messe du dimanche. Un des employés de la briqueterie (l’animiste converti) passait tous les dimanches raconter l’homélie du prêtre des différentes paroisses. Après, il parlait de M. Mwafrika. Différents détails étaient décrits… Ils étaient tous incrédules de la réussite du forfait. L’animiste converti leur rappelait que ces longs mois de détention leur avaient fait perdre la compréhension de plusieurs problèmes restés en suspens. Mais, Valentin Sebusa était le plus sceptique de tous pour ne pas avoir subi aucune incarcération. Il se souvenait d’avoir aperçu M. Mwafrika dans sa famille, ses voisins du quartier 3 et ne le sentait pas capable d’un tel sang froid. Deuxième conversation (ter) : Révélation confirmée à Uvira (Zaïre), 10 ans plus tard. Au cours l’année scolaire 1979-1980, j’enseignais à l’Institut Azuhuri à Uvira (Q. Kasenga) Congo (R.D). Les dépositaires de Pierre Ngendandumwe ont demandé à P. Mundeke N’koy, le père naturel de mes deux fils Ahuka et Hervé, de m’indiquer la maison de M. Mwafrika tout près du bâtiment administratif de la sous-région côté Lac. Nous nous y sommes rendus en compagnie de L. Messo Wa N’tumba, un de mes voisins de la Cité de Kamenge. Pour les « Gardiens de la Mémoire », il fallait que je voie cet endroit. C’était très important. Deuxième conversation (quarto) : Révélation confirmée Lorsque la fille aînée de Pierre Ngendandumwe a réussi ses études de Médecine, un dépositaire de Ngendandumwe est venu m’en parler. Espérance intégrait l’un des services de l’hôpital Roi Khaled. A cette même période au milieu des années 80, le fils de Noël (le pasteur) et d’Angélina est venu informer «mon demi-frère Félix Junior (Djuni N’guyen), que toutes les peines, vexations et humiliations subies par son père étaient consécutives à l’assassinat du premier ministre Pierre Ngendandumwe. Le fils de Noël et d’Angélina était prêt à le conduire à Uvira au Congo pour lui montrer l’habitation de l’auteur du tir. J’ai dissuadé avec autorité mon demi-frère de se mêler de ces histoires d’adultes. Aussitôt, je me suis empressée d’aller voir Espérance à l’hôpital pour l’informer des circonstances peu connues de l’assassinat de son père. C’était à elle de défendre son père. Au moment où je suis arrivée à son bureau, la coïncidence a fait qu’elle en sortait. J’ai aperçu une fille souriante qui hélait une autre personne dans le couloir. Le flot de paroles prévu est resté dans ma bouche. Elle aurait à soigner toute sa vie tous les maux des autres. Le mal qui a été fait, je l’ai pris sur moi. Puis, l’oubli s’est installé peu à peu. Aux autres dépositaires et autres témoins de compléter (surtout les récits en Kirundi sur la façon dont le leurre s’est construit). Les propos de Gonzalve Muyenzi (l’auteur « officiel » du tir) sur les motifs de son incarcération à la prison de Makindye (Ouganda) avant sa disparition dans d’étranges circonstances en 1980, sont aussi à prendre en considération. Je rappelle que les « peuples » de la Cité désignaient M. Mwafrika par le surnom de « Wa shaba. » alibabaré espri. Compléments et rappels d’information. - Faits réels et exposé officiel des fausses accusations - Les lignes ci-après sont un extrait de la chronologie de la revue l’Année Africaine de 1969. (Auteur non-indiqué) (…) 4 octobre : - Article du journal La Libre Belgique annonçant une tentative de coup d’Etat au Burundi, publié à Bruxelles. 7 octobre : - Appel de la Conférence Mondiale du Travail (ex-Confédération Internationale des Syndicats chrétiens) à la conscience mondiale et aux Nations Unies pour que cesse au Burundi, le génocide de l’ethnie Hutu. 8 octobre : - Annonce officielle à Bujumbura, par le Président de la République, d’une tentative de renversement du gouvernement et des institutions établies. 11 octobre : - Déclaration de M. Lazare Ntawurishira, ministre des Affaires Etrangères du Burundi, à propos de la tentative de coup d’Etat, à Bujumbura. Le complot : - Il a été financé par une ambassade à Bujumbura ainsi que l’ont confirmé les conjurés arrêtés. Les personnalités mises en cause : La conjuration était conduite par M. Charles Karorero, chef du bureau logistique de l’état-major général de l’armée burundaise et par le capitaine Katarihe (Katariho), commandant de l’Ecole militaire de Bujumbura. - Sont également impliqués : M. Barnabé Kanyaruguru, ministre du Plan et de l’Economie ; son directeur de cabinet M. Grégoire Nicimbikije ; M. Joseph Cimpaye, ancien Premier ministre du gouvernement de tutelle, actuellement représentant général de la Compagnie Nationale Belge au Burundi, et Ferdinand Bitariho, ancien président de la Banque Nationale du Burundi, actuellement vice-président des brasseries du Burundi. - Toutes ces personnalités appartiennent à l’ethnie Hutu. ( …) 15 octobre : - Accusation d’avoir publié des informations calomnieuses sur la situation au Burundi portée par le Syndicat unique, l’Union des Travailleurs Barundi, à l’encontre de la Confédération Mondiale du Travail, à Bujumbura. 16 octobre : - Décisions prise par le gouvernement à Bujumbura de déclarer l’ambassadeur de Belgique, le général Henniquiau, persona non grata. Raison : - l’ambassadeur est accusé d’avoir soutenu le complot qui visait à renverser le gouvernement et les institutions établies de la République du Burundi. - Rejet par le ministre belge des Affaires étrangères des accusations portées par le gouvernement burundais. (…) 18 octobre : - Démenti du gouvernement barundais [burundais] en ce qui concerne l’attitude de la Belgique lors de la tentative de coup d’Etat du mois de septembre, publié à Bujumbura. Le démenti : « Le gouvernement de la République du Burundi n’a jamais accusé la Belgique ou tout autre Etat d’avoir trempé dans la tentative de coup d’Etat de septembre dernier. » 20 novembre – 17 décembre : - Procès des auteurs du coup d’Etat manqué de Bujumbura devant un tribunal de guerre. Verdict : Vingt-cinq condamnés à mort dont trois ministres. M.M. Barnabé Kanyaruguru (Plan), André Kabura (Economie). Deux condamnations à la détention à vie. - Trente-quatre condamnations à vingt ans de prison. - Quatre condamnations à deux et cinq ans de prison - Deux acquittements. 22 décembre : - Exécution de vingt-trois condamnés à mort accusés d’avoir tenté de renverser le régime du Président Micombero. (…) Je soutiens le Collectif CSD 69 qui a apporté des éléments de défense en faveur de nos parents, amis et connaissances accusés à tort de participation à ce complot politique totalement imaginaire, décrit le 11 octobre 1969 par Lazare Ntawurishira, et à nouveau le 17 août 2009 par Gabriel Mpozagara. Que l’engagement du Collectif CSD 69 ne relâche pas. C’est, aussi, pour moi l’occasion de perpétuer la Mémoire de leur Innocence. Rose Ntwenga. Montpellier, le 22 décembre 2009.
C’était sur le même ton que ce genre de gag que seuls les gens du quartier savent bien conter entre fiction et caricature. Front de Force, Front de Bendera : Défense fortifiée de l’ennemi, près de la route Albertville (Kalémie) – Lulimba. et une centrale hydroélectrique. Lulimba : localité sur la route Albertville (Kalémie) – Bukavu ; de là, part une route en direction de Kabambare. Mudandi : commandant d’origine rwandaise ; à la tête d’un groupe d’un groupe de Rwandais qui opérait à Front de Force(le 29 et 30 juin 1965) Extrait tiré de Journal du Congo, notes d’Ernesto Che Guevara, (deuxième édition cubaine). Editions Mille et une nuits. Mai 2009 Les circonstances peu connues de l’assassinat de Pierre Ngendandumwe dans : - De l’exil au pouvoir, le destin croisé des réfugiés burundais et rwandais dans la région des Grands Lacs africains depuis 1959. – Thèse de IIIème cycle en géographie, Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Mars 2006. Voici quelques extraits : (…) En décembre 1964, au cours de la visite dans la province de Cibitoke (Burundi) de la “Commission Réfugiée” de l’OUA, une vive altercation eut lieu entre d’un côté P. Gatwa et F. Rukeba et de l’autre J.-B. Kayunga et M. Kayihura (…) (…) Mais, au-delà d’une divergence d’opinions sur le possible déplacement de réfugiés en dehors du Burundi, se dissimulait aussi une lutte de pouvoir entre F. Rukeba et J.-B. Kayunga pour le contrôle de l’« Association sociale des réfugiés rwandais ». En effet, après la démission de son président C. Robero, le Mwami Kigeri V avait, semble-t-il, autorisé J.-B. Kayunga à diriger la dite association. Aux mains de F. Rukeba, cette dernière était devenue en effet un instrument de pression sur les réfugiés qui devaient soit se soumettre, soit disparaître. Plusieurs exemples en ce sens sont cités par le représentant du HCR alors en fonction au Burundi. (…) Toutefois, l’un des exemples les plus probants du caractère policier de l’association reste, sans aucun doute, l’assassinat de J.-B. [Jean Bosco] Kayunga trois jours après la rencontre de Cibitoke. Si plusieurs hypothèses furent avancées quant à cet attentat, le fait que son auteur présumé ait tué quelques semaines plus tard le Premier ministre burundais, Pierre Ngendandumwe, semble indiquer que F. Rukeba n’y était pas étranger. (…) |