PANA, 15 mai 2016

Bujumbura, Burundi  - Quelque 796 ressortissants burundais sont arrivés au cours de ces trois derniers jours, dans le nord du Burundi, après avoir été expulsés du Rwanda voisin pour des raisons non encore clairement connues, a rapporté dimanche la radio nationale.

Les expulsés (photo), pour l’essentiel des "émigrés économiques", ont préféré rentrer plutôt que de rejoindre un camp de réfugiés burundais que leur proposaient les autorités rwandaises, d’après la même source.

Le Rwanda abrite plus de 70.000 réfugiés burundais d’une crise sociopolitique persistante depuis plus d’un an dans le pays d’origine.

Le pouvoir burundais accuse celui du Rwanda de fermer les yeux sur des entraînements militaires présumés auxquels se livrent de jeunes réfugiés burundais pour revenir déstabiliser la mère patrie, ce dont se défendent les autorités rwandaises.

Le ministre de l’Intérieur, Pascal Baradagiye, était samedi sur place à Kirundo, une province du nord du Burundi, frontalière du Rwanda, pour s’enquérir des conditions d’accueil des expulsés, d’après toujours la radio nationale.

Une ration de riz et de haricot leur a été proposée, en attendant la réinsertion durable dans le milieu d’origine, selon la même source qui a par ailleurs rapporté des propos du ministre burundais, qualifiant le Rwanda de « mauvais voisin ».

Ce nouveau développement coïncide avec la sortie d’un Mémorandum officiel qui répertorie, en 26 pages, les « Actes d’agression du Rwanda contre le Burundi ».

Certains chapitres du mémorandum donnent à lire que le Burundi est, depuis les années 1950, le "Cyclone de guerres civiles à l’ombre du Rwanda".

Aucune réaction n’est encore tombée du côté de Kigali à la fois pour les raisons d’expulsions des ressortissants burundais que sur le mémorandum qui accuse encore le voisin du nord de faire obstacle au retour volontaire des réfugiés burundais pour montrer que rien ne va toujours dans le pays d’origine.