@rib News, 18/07/2016 – Source Xinhua La population burundaise pourrait "doubler" d'ici 2030, a déclaré lundi Faustin Ndikumana, représentant légal de l'ONG burundaise "Parole et Action pour le Réveil des Consciences et Changement des Mentalités"(PARCEM). "Si rien n'est fait en urgence, notamment en termes de changement de mentalités, pour arrêter la courbe ascendante de croissance démographique au Burundi ; la situation risque d'être ingérable, car la population burundaise doublera d'ici 15 ans en passant de 8 millions à 16,5 millions d'habitants", a prévenu lundi M.Ndikumana au cours d'une interview accordée à Xinhua.
Actuellement, a-t-il déploré, le Burundi fait face à la persistance d'une "culture nataliste" matérialisée par un taux de fécondité de 6,7 enfants par femme. Se référant aux statiques de l'ISTEEBU (Institut des Statistiques et des Etudes Economiques du Burundi), M. Ndikumana a indiqué qu'agir sur cette croissance "trop élévée" de la population burundaise, se révèle comme une nécessité impérative face un taux de pauvreté estimé aujourd'hui à 80% dans plusieurs provinces du pays. Pour ce faire, il a plaidé pour des actions concomitantes en aval et en amont à travers la réduction du nombre d'enfants par femme et l'augmentation du niveau d'instruction de la population en vue d'une meilleure adhésion au processus de changement de mentalités. Si les choses restent en l'état, a-t-il averti, pour un petit pays réparti sur une superficie de 27.834 kilomètres carrés, d'ici 2030, la surface cultivable sera réduite de moitié en passant de 0,24 hectares à 0,12 hectares. Il a attiré l'attention sur le fait que la croissance rapide de la population burundaise au cours des 15 prochaines années, influera inévitablement sur l'augmentation de la facture budgétaire des besoins de santé et d'éducation. "Dans un environnement socio-économique caractérisé par la modicité des ressources budgétaires, il faut craindre de faire face à une impasse dans la gestion d'une situation d'explosion démographique avec des moyens limités", a-t-il souligné. Si le Burundi ne parvient à freiner le rythme de croissance démographique d'ici 2030, M.Ndikumana a recommandé au gouvernement burundais, de "s'y adapter au moins" en focalisant le maximum d'attention sur le "doublement" de la production, pour établir un équilibre proportionnel. Dans ce cadre, il a suggéré que la production des légumineuses, passe de 430.392 tonnes à 857.628 tonnes d'ici 2030. |