@rib News, 28/02/2010 – Source AFP

Un parti d'opposition au Burundi fondé par l'ancien journaliste Alexis Sinduhije a organisé dimanche des primaires pour désigner son candidat à la présidentielle prévues en mai prochain, malgré l'interdiction du pouvoir.

Le Mouvement pour la solidarité et la développement (MSD) a organisé ces primaires malgré la décision du ministre burundais de l'Intérieur, Edouard Nduwimana, annoncée la veille au soir, d'interdire cette élection interne.

"Le MSD a appelé tous les citoyens burundais à répondre massivement à l'élection de son candidat à la présidentielle, (...). Il s'agit d'une violation de la loi car selon le code électoral seul le président de la République est habilité à convoquer les électeurs", a fait valoir M. Nduwimana.

A la demande du ministre, les gouverneurs des régions de Ngozi (Nord) et Mwaro (centre) ont interdit l'organisation des primaires dimanche, a-t-on appris de sources administratives sur place.

"Si le ministre interdit (ces primaires) il s'agit d'un abus de pouvoir que nous n'accepterons", a déclaré dimanche M. Sinduhije.

"J'ai rencontré le ministre hier (samedi) matin et on s'était mis d'accord pour qu'on annonce que cette primaire concerne les seuls militants du MSD et c'est ce que nous avons fait", a-t-il ajouté.

Deux candidats, Protais Karikurubu, président communal du MSD à Kinyinya (Est) et Alexandre Ndayiragije, avocat, ont présenté leurs candidatures à côté de M. Sinduhije, fondateur et principal animateur de ce parti.

M. Sinduhije avait été arrêté le 3 novembre 2008 et poursuivi pour outrage au chef de l'Etat, avant d'être relaxé et remis en liberté le 11 mars suivant à la suite notamment de nombreuses pressions exercées sur Bujumbura par la communauté internationale.

Le MSD a été agréé en juin 2009, près de deux ans après en avoir introduit la demande.

Le Burundi organise cette année des élections présidentielles, législatives et sénatoriales.

M. Sinduhije, 42 ans, est l'un des plus célèbres journalistes burundais. Il a lancé son parti après avoir renoncé fin 2007 à diriger l'une des stations privées les plus écoutées du pays, la Radio publique africaine (RPA).