@rib News, 01/08/2008 – Source AFP Le favori pour la présidence en 2009 en Afrique du Sud, Jacob ZUMA, a perdu jeudi un dernier recours avant son procès pour corruption qui s'ouvre lundi, la Cour constitutionnelle ayant refusé d'invalider des documents à charge. Jacob ZUMA, président depuis décembre du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), contestait des perquisitions effectuées en 2001 et 2005 jusqu'à l'île Maurice et qui avaient permis de saisir des documents clés pour l'accusation.
"Tous les recours contre les perquisitions sont rejetés", a déclaré jeudi le président de la Cour constitutionnelle, Pius LANGA, en lisant le jugement prononcé à la majorité. "En conséquence, la décision de la Cour suprême d'appel (qui avait jugé légales, en novembre, les perquisitions) est validée", a-t-il ajouté, en référence. Jacob ZUMA, qui sera le candidat de l'ultramajoritaire ANC aux élections de 2009 à moins d'être condamné avant le scrutin, avait obtenu victoire en première instance, mais la Cour suprême d'appel avait jugé en novembre que les perquisitions étaient légales. Ce retournement avait permis au procureur général de l'inculper le 28 décembre pour fraude et corruption, notamment, dans le cadre d'une enquête impliquant le groupe d'armement français Thales. Lors de l'audience devant la Cour constitutionnelle en mars, son avocat avait estimé qu'un mandat de perquisition émis en août 2005, qui avait permis de saisir 93.000 documents, avait violé les droits à la dignité et à la vie privée de son client parce qu'il n'était pas assez précis. Mais selon la Cour constitutionnelle, dans des "cas complexes de fraude et de corruption", il est difficile de savoir exactement quels documents seront pertinents dans le développement de l'enquête. Pour elle, la mission constitutionnelle des enquêteurs de "protéger la société contre les crimes sérieux que sont la corruption et la fraude" est à privilégier. M. ZUMA, 66 ans, a toujours clamé son innocence. Il se trouvait jeudi au Mozambique et n'était pas joignable pour commenter la décision. De leurs côtés, ses partisans assurent qu'il est victime d'un "complot" politique orchestré par le clan du président Thabo MBEKI, lui-même membre de l'ANC, pour écarter son rival. Jeudi, l'ANC a "réaffirmé son soutien" à son leader Jacob ZUMA et estimé, dans un communiqué, que la manière dont son dossier avait été traité "renforçait l'impression qu'il est persécuté plutôt que poursuivi" par la justice. L'ANC compte mobiliser ses troupes pour l'ouverture du procès lundi à Pietermaritzburg (sud-est). Ses avocats ont prévu de déposer une requête dès l'ouverture, et l'audience devrait être reportée à une date ultérieure. "L'Etat est prêt à le juger", a de son côté déclaré le porte-parole des services du procureur général, Tlali Tlali, qui s'est félicité du jugement de la Cour. "Cela marque la fin d'un chapitre d'une bataille légale prolongée", a-t-il ajouté. L'enquête visant Jacob ZUMA remonte à 1999 et a été marquée par des années de procédures. En 2005, il avait été limogé de la vice-présidence du pays après la condamnation à 15 ans de prison de son conseiller financier Schabir SHAIK. Il avait alors été inculpé une première fois, mais les poursuites avaient dû être suspendues faute de preuves. Jacob ZUMA est soupçonné d'avoir sollicité, via Schabir SHAIK, des pots-de-vin d'un montant de 500.000 rands (aujourd'hui environ 40.000 euros) par an, auprès de la succursale sud-africaine de Thales, Thint, pour empêcher que l'entreprise soit inquiétée dans une enquête sur un contrat d'armement. Figure aussi controversée que populaire, il avait déjà été jugé en 2006 pour viol. Le tribun zoulou avait assuré que la plaignante était consentante, et il avait été acquitté faute de preuves. NdlR : Pour rappel, c'est l'Afrique du Sud qui conduit la médiation régionale dans la processus de paix au Burundi. Avant son limogeage en 2005 de la vice-présidence sud-africaine, Jacob ZUMA était le principal représentant de la médiation. |