@rib News, 06/04/2010 – Source Reuters

Les deux assassins présumés du dirigeant sud-africain d'extrême droite Eugène Terreblanche ont comparu mardi devant un tribunal où ils ont été inculpés de meurtre.

L'affaire a été renvoyée au 14 avril pour permettre aux deux jeunes ouvriers agricoles noirs de plaider coupable ou non coupable et de demander éventuellement à bénéficier d'une libération sous caution.

La classe politique, dont le président Jacob Zuma, a lancé un appel au calme après l'assassinat d'Eugène Terreblanche, partisan déclaré de la suprématie de la minorité blanche et chef de file du Mouvement de résistance afrikaner (AWB).

Ce meurtre, samedi, a attisé les craintes d'une explosion raciale dans la "nation arc-en-ciel" à deux mois du coup d'envoi, le 11 juin, de la Coupe du Monde de football.

La police pense qu'Eugène Terreblanche a été victime d'un simple différend salarial avec ses deux assassins présumés.

L'AWB a promis de ne pas chercher à venger la mort de son chef de file, qui était âgé de 69 ans et ne jouait plus qu'un rôle politique marginal dans l'Afrique du Sud post-apartheid.

L'audience, qui s'est tenue à Ventersdorp, à une centaine de km de Johannesburg, a été mouvementée en raison de la présence de partisans de l'AWB, qui ont entonné l'hymne sud-africain de l'époque de l'apartheid, et de militants noirs qui ont chanté le nouvel hymne, "Nkosi Sikelele Africa", issu de la lutte de l'ANC.

La police a réussi à séparer les manifestants rassemblés devant le palais de justice après le jet d'une bouteille d'eau par une femme blanche.

Les deux assassins présumés, âgés de 15 et 21 ans, ont été inculpés pour meurtre, vol, cambriolage et atteinte à l'intégrité corporelle de la victime. Selon le parquet, ils ont agressé le défunt, puis ont baissé son pantalon pour exposer ses parties intimes. Le procès se tient à huis clos étant donné que l'un des inculpés est mineur.