PANA, 18 juillet 2018

Bujumbura, Burundi - Le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, a procédé, mercredi, au lancement officiel de la Journée dédiée à la solidarité nationale, une « valeur d’entraide» qui caractérisait nos ancêtres et qui méritait d’être réhabilitée, a-t-il justifié la décision gouvernementale.

La structure gouvernementale actuelle comprenait déjà un ministère de la Solidarité nationale ayant pour mission principale de «concevoir des stratégies de réintégration durable de tous les groupes vulnérables, notamment les déplacés de guerre, les rapatriés, les personnes sinistrées et les démobilisés de guerre».

Il est prévu que la Journée nationale de solidarité soit célébrée le dernier samedi du mois de juillet de chaque année, avec la possibilité d'organiser la collecte des aides locales, en nature ou en espèces, au gré des urgences.

Cette décision gouvernementale vient s’ajouter à celle portant contribution citoyenne à l’autofinancement des prochaines élections générales de 2020.

Les ménages sont tenus de cotiser annuellement à hauteur de 2.000 francs burundais (un peu plus d’un dollar américain) et cela jusqu’aux prochaines élections dont les besoins de financement sont estimés à 70 milliards de francs burundais (39,6 millions de dollars américains).

Les fonctionnaires de l’Etat sont retenus à la source du salaire mensuel depuis le début de l’année, en vertu d’une ordonnance conjointe des ministères de l’Intérieur et des Finances.

Les élèves et étudiants en âge de voter ne sont pas en reste et doivent cotiser annuellement une somme de 1.000 francs burundais (0,5 dollar).

Le Burundi apprend à compter sur ses propres forces depuis que la Communauté internationale lui a tourné le dos suite à la crise politique et des droits humains autour des élections controversées et émaillées de violences de 2015, notent les observateurs à Bujumbura.

La nouvelle crise socio-politique et les catastrophes naturelles récurrentes, comme la sécheresse et les inondations liées au changement climatique mondial, ont mis dans le besoin urgent plus de 3,5 millions de Burundais, selon le Plan de contingence 2018 de l’Office des Nations unies pour les affaires humanitaires (OCHA).