RCF, 16 octobre 2018 [Synode] Mgr Nzeyimana: "au Burundi, beaucoup de jeunes veulent se consacrer à Dieu" Certaines voix durant le synode se sont élevées sur le fait que l’Église était parfois trop occidentale. Pourtant, des évêques du monde entier sont actuellement à Rome. C’est le cas de Mgr Blaise Nzeyimana, évêque du diocèse de Ruyigi, au Burundi. Il revient sur ses impressions sur le synode, à mi-parcours de ce rendez-vous de l’Église universelle, au micro d’Elise Le Mer, envoyée spéciale de RCF à Rome.
"Le travail est bien avancé. Maintenant nous allons penser à quelque chose de pratique pour faire avancer les choses. La plupart des jeunes ont répondu aux questionnaires que l’on a envoyés en préparation à toutes les conférences épiscopales. Ils ont exprimé ce qu’ils ressentent. D’abord un sentiment de joie car l’Église pense à s’asseoir et à traiter la question des jeunes. Ils ont ensuite manifesté des inquiétudes. Mais ce n’est pas que négatif car à voir ce que vivent les jeunes au Burundi, il y a chaque année un forum qui rassemble tous les jeunes pendant une semaine. Cela donne des espérances qui encouragent les jeunes à aller au-delà des difficultés qui sont manifestes" explique Mgr Blaise Nzeyimana, évêque du diocèse de Ruyigi, au Burundi. Vu d’ici, on a parfois l’impression que la vitalité de la jeunesse catholique en Afrique n’est pas la même qu’en Europe. "Il est difficile de le dire, car pour le dire aisément il faudrait vivre la situation en Afrique, et en Europe. Mais quand un européen parle, on sent bien les problèmes qu’il se pose. Même chose pour un africain. Et on voit bien que cela ne se rencontre pas nécessairement. Ce qui m’enchante plus, c’est le dynamisme et la volonté d’engagement que je vois chez les jeunes. On voit bien des gens qui se donnent aisément avec bon cœur malgré les difficultés" ajoute Mgr Nzeyimana. "Au Burundi, nous avons la joie de connaître un essor vocationnel. Beaucoup de jeunes veulent se consacrer à Dieu. Nous avons beaucoup de séminaristes qui sont dans les séminaires et les noviciats. Ils répondent aisément. Nous avons la joie. Nous avons connu des périodes très maigres à ce niveau, mais maintenant nous rendons grâce à Dieu" conclut l'évêque du diocèse de Ruyigi. Par Jean-Baptiste Le Roux RCF, RADIO CHRÉTIENNE FRANCOPHONE
Vatican News, 16 octobre 2018 Synode : Cette rencontre apportera un plus à l’expérience des jeunes du Burundi, a affirmé Mgr Blaise Nzeyimana La vie de la jeunesse chrétienne burundaise est marquée par son dynamisme à travers les activités organisées dans les différents diocèses du Burundi. Minée par le chômage, les jeunes de ce pays peinent à trouver de l’emploi après leurs études, déplore l’évêque du diocèse de Ruyigi, Mgr Blaise Nzeyimana. « Les jeunes sont très enthousiastes à travers les activités qu’ils mènent, que ce soit à partir des groupes de jeunes et mouvements d’actions catholiques, ou des organisations qui sont faites au niveau de l’administration. On voit bien du dynamisme, à travers les grands rassemblements que l’on organise chaque année, au niveau national et diocésain, et parfois même paroissial. C’est ce que nous appelons les ‘FORA’. Il y a un forum national organisé chaque année. Les jeunes venant de tous les diocèses se rencontrent, et même des pays voisins à savoir : le Congo, le Rwanda, parfois la Tanzanie et le Kenya », explique Mgr Nzeyimana. La rencontre qui se déroule dans un climat de partage et d’enseignements, connait la participation des pasteurs, des évêques, des prêtres, et aussi des laïcs qui suivent de près les jeunes. Le chômage, un véritable casse-tête pour les jeunes Parmi les inquiétudes qui habitent les jeunes du Burundi, figure le chômage. Certains parmi eux ne se laissant pas abattre par la situation, s’adonnent à d’autres activités pour subvenir à leurs besoins. «Ces inquiétudes sont surtout liés au chômage que les jeunes connaissent à la fin des études. Ils arrivent très difficilement à trouver du travail, on voit certains engagés dans des écoles, parce qu’ils sont un peu bloqués. Mais il y a de l’espérance », constate l’évêque du diocèse de Ruyigi. Au Burundi, des jeunes bénéficiant du soutien de certains adultes, trouvent le moyen de s’en sortir malgré les difficultés. Une bravoure remarquée dans la réalisation de certains travaux, notamment dans les champs, l’agriculture, mais aussi dans la fabrication des briques, et d’autres activités, qu’ils arrivent à organiser ensemble, au niveau des associations. « Cela porte à l’espérance, donc tout n’est pas perdu. La force qu’ils ont, n’est pas tout à fait anéantie », s’en réjouit tout de même Mgr Nzeyimana. La crise économique au Burundi est aussi liée au chômage dans le pays, selon l’évêque du diocèse de Ruyigi. Qu’en est-il du système éducatif au Burundi L’éducation pour tous, tel est le projet initié par le gouvernement burundais. L’invitation à construire plus d’écoles dans le pays, a été faite aux différentes communautés, et cela se remarque dans la promotion des écoles. « Ces derniers temps, on a multiplié les écoles, au niveau des communautés, elles sont encouragées. Elles construisent, et l’Etat leur fourni un soutien, en leur donnant des tôles et autres matériaux de construction. Ces écoles ont été multipliées au niveau du primaire, qu’on appelle écoles fondamentales. Au niveau du secondaire, il y a de plus en plus d’écoles dans les administrations locales, dans les communes. Ces écoles ont favorisé la scolarisation des jeunes de façon plus proche. A ce niveau, l’éducation est en train d’être évaluée positivement», s’en félicite Mgr Nzeyimana. La jeunesse burundaise face à la situation sociopolitique Pour l’évêque de Ruyigi, la situation sociopolitique a un impact sur les jeunes, parce qu’il y en a qui sont engagés au niveau politique, d’autres non. Donc, l’impact est réel. Mais cet impact est moins visible, par rapport aux espérances des jeunes. S’ils ont du travail ou pas, cela se remarque facilement au niveau des comportements, beaucoup plus que leur participation à des activités sociopolitiques. Apport des jeunes burundais à ce synode Ayant pris connaissance du thème sur le synode : les jeunes, la foi, le discernement vocationnel, l’Eglise du Burundi a invité les jeunes et toute la communauté chrétienne catholique de ce pays, à méditer sur ce thème. Pour l’évêque du diocèse de Ruyigi, la question liée à la solidité de la foi doit être posée. « Pour que des vocations soient réelles et solides, il faut que la foi soit aussi enracinée. Nos jeunes nous posent des questions profondes, concernant leur existence, leur vie, leur participation dans la société, dans la communauté, mais aussi leur part d’action au niveau social, et niveau de l’Eglise », affirme Mgr Nzeyimana. Le synode, une expérience en plus « Le synode apportera beaucoup. A entendre les expériences des uns et des autres parmi les membres synodaux et les participants, on voit bien qu’il y a une préoccupation focalisée sur les jeunes. Leur existence, les expériences qu’ils ont. Les aspirations profondes qui les habitent, et la manière de tendre vers l’avenir. Ce que nous sommes en train de vivre ici pourra certainement passer à l’action dans la vie de tous les jours, dans ce que nous faisons et organisons au niveau des jeunes. Chez nous, c’est une motivation de plus que de vivre avec les jeunes, les différents « FORA » qui sont organisés avec eux à différents niveaux : national, diocésain, paroissial, et aussi promouvoir les mouvements d’action catholique, dans lesquels leur engagement est visible et réel », soutient l’évêque du diocèse de Ruyigi. Jean-Pierre Bodjoko, SJ – Cité du Vatican
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