Vatican News, 27 déc. 2018 Message de Noël des évêques burundais : "luttez contre les divisions, d’où qu’elles proviennent" Dans leur message de Noël, la Conférence des Evêques Catholiques du Burundi appelle, les burundais à lutter contre les divisions, d’où qu’elles proviennent : que ce soit de la religion, des partis politiques, de la région, de l’ethnie ou des clans.
« Animés par notre espérance, aidons nos frères et sœurs à vivre ensemble dans l’unité et dans la paix.» C’est le titre du message de Noël de la Conférence des Evêques Catholiques du Burundi. Pour Noël, les évêques veulent que soient ravivés en chaque burundais l’amour de l’Eglise et la fierté. Que la fête de noël, écrivent les évêques, puisse « ranimer en vous une espérance telle qu’elle vous pousse à vous donner corps et âme afin que s’accomplisse la mission de l’Eglise de réconcilier l’humanité avec Dieu et d’œuvrer pour son unité. » Des espoirs brisés Le processus de réconciliation au Burundi a atteint une avancée louable. Mais au regard de la situation qui prévaut dans le pays, les évêques estiment que le chemin à parcourir est encore long. Ils ne manquent pas de faire part de leurs inquiétudes, sur les espoirs qu’avaient suscité ce processus. Le regret de la conférence épiscopal du Burundi est bien visible. Malgré, « les synodes diocésains sur la réconciliation, la procédure de la Commission Vérité et Réconciliation, la mise en application de plusieurs dispositions de l’Accord d’Arusha signé en 2000, notamment de celle qui concerne l’instauration et la consolidation d’un régime démocratique, le rapatriement libre et volontaire de beaucoup de réfugiés qui avaient fui le pays », En cette fête de Noël et à l’approche de la nouvelle année: « trouvez-vous que l’espoir qui animait les fidèles chrétiens lors de la préparation et de la célébration des synodes diocésains est encore le même ? La Commission Vérité et Réconciliation elle-même, reste-t-elle encore fidèle à sa mission première de réconcilier tous les Burundais ? », se demandent les évêques qui s’interrogent également sur l’effectivité de la diversité religieuse, la volonté de la classe politique d’œuvrer ensemble pour le bien de la nation. Accueillir le Roi de la Paix Alors que tout porte à croire que la situation du Burundi est sans issue, la Conférence Episcopale entrevoit des lueurs de paix, car « Noël est le jour où nous commémorons la naissance du Roi de la Paix ». Les évêques souhaitent donc la paix que « donne ce Roi de la paix qui est Dieu en personne venu habiter parmi nous ». Et en tant que « Dieu venu habiter parmi nous, il ne peut se tromper ni nous tromper, et il nous invite à devenir membres de la famille des enfants de Dieu, artisans de paix ». Un acte que tous les fils et filles du Burundi pourront accomplir que dans la mesure où ils s’efforcent « de vivre en harmonie avec les autres et de construire ensemble notre patrie, en fils et filles d’un même père », dans la mesure où ils s’engagent à se conformer « au commandement de l’amour qui nous exige de respecter et de faire respecter tout être humain. » Luttez contre les divisions La Conférence des évêques catholiques du Burundi appelle les burundais à lutter contre les divisions, d’où qu’elles proviennent : que ce soit de la religion, des partis politiques, de la région, de l’ethnie ou des clans. Une lutte qui passe par le témoignage d’une vraie unité en vivant comme une seule famille dans une même foi. « Obéissez à l’Eglise notre Mère, en vous conformant à ses enseignements et aux conseils qu’elle vous prodigue. Or, comme vous l’avez appris, l’obéissance à l’Eglise passe par la persévérance dans l’obéissance aux Evêques en communion avec le Pape », ajoutent les évêques. La Conférence des évêques catholiques du Burundi appelle également les chrétiens burundais à ne pas se perdre dans leurs croyances et à ne pas prier des idoles. Ils les appellent à ne pas perdre leur foi pour des raisons politiques. Les évêques concluent leurs messages en souhaitant une Heureuse Année 2019. Une année de paix et de réconciliation dans les cœurs, dans les familles, dans les communautés et dans tout le pays. Cédric Mouzou, SJ – Cité du Vatican
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