RFI, 24-03-2019 L’équipe du Burundi disputera la première Coupe d’Afrique des nations de son histoire lors de la CAN 2019 en Egypte. Quelques heures après un match nul 1-1 décisif face au Gabon, Saido Berahino, l’attaquant-vedette des « Hirondelles », peinait à contenir son émotion, lui qui défendait les couleurs de l’Angleterre il y a encore quelques mois.
RFI : Saido Berahino, le Burundi vient de décrocher la première qualification de son histoire pour la Coupe d’Afrique des nations. Que ressentez-vous ? Saido Berahino : C’est incroyable ! Je ne trouve même pas les mots… Je ne rêve que de m’isoler un instant pour réussir à réaliser. Parce que je n’ai pas encore vraiment pu le faire, pour le moment. Ça a été fou de bout en bout : de l’instant où on s’est rendu au stade au moment où on l’a quitté. C’est totalement inimaginable. Je ne peux que remercier Dieu du fait que ce que j’ai toujours souhaité, à savoir représenter une équipe durant un grand tournoi, je puisse le faire avec ma patrie de naissance. C’est parfait. C’est un rêve qui se réalise. Vous avez défendu les couleurs des équipes d’Angleterre de jeunes. Lorsque vous avez accepté de rejoindre la sélection burundaise en août 2018, est-ce que ça vous semblait vraiment possible que les « Hirondelles » se qualifient pour la première Coupe d’Afrique des nations de leur histoire ? Oui, à 100 %. Nous savions que les règles avaient changé [1]. Ça nous a davantage motivés et ça nous a davantage donné la rage nécessaire au fait d’inscrire notre nom à cette Coupe d’Afrique des nations. Ça n’a pas été une tâche simple. Mais nous sommes un groupe très uni, avec un effectif très jeune. Nous avons réussi grâce à notre unité et aux ressources que nous avons déployées du premier match jusqu’à celui-ci. Je suis très heureux pour tous mes coéquipiers. La sélection burundaise est jeune. Or, vous jouiez contre le Gabon, une équipe beaucoup plus expérimentée. Aviez-vous peur de cette différence entre vos deux équipes ? Non, nous n’avions pas peur parce que nous avions très bien joué au match aller, au Gabon. Nous avions réussi à décrocher un match nul là-bas. Nous avions fait 1-1. C’était mon tout premier match et mon tout premier but avec le Burundi. C’est là où j’ai vraiment cru en mes coéquipiers et en l’encadrement. […] Pensez-vous que le Burundi a été sous-estimé par ses adversaires ? Oui, à 100 %. Personne n’avait vu la qualification du Burundi venir. Même les Burundais avaient parfois du mal à croire que nous allions y arriver. Parce que nous ne nous étions jamais qualifiés. Être les tout premiers à se qualifier pour la CAN, c’est quelque chose qu’on ne nous retirera jamais. Je suis tellement heureux pour tous ceux qui ont été impliqués dans cette aventure : l’équipe, l’encadrement, les entraîneurs, notre président, les gens de la Fédération… C’est indescriptible… Propos recueillis par David Kalfa et Thomas de Saint-Léger, [1] En juillet 2017, la Confédération africaine de football (CAF) a décidé d’augmenter le nombre d’équipes qualifiées pour la CAN, passant de 16 à 24 participants.
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