@rib News, 28/05/2010 – Source AFP

Le parti au pouvoir au Burundi, le CNDD-FDD du président Pierre Nkurunziza, a largement remporté les élections communales du 24 mai avec 64,03% des voix, selon des résultats complets et provisoires annoncés vendredi par la Commission électorale burundaise (Ceni).

Selon des "résultats provisoires au niveau national (...) le parti qui est arrivé premier est le CNDD-FDD, qui a obtenu 64,03% des suffrages exprimés", a déclaré le responsable de la communication au sein de la Ceni, Prosper Ntahorwamiye, précisant que le taux de participation s'élevait à 90,67%.

Ces résultats portant sur l'ensemble du territoire doivent encore être officiellement publiés après le traitement d'éventuels recours pour être considérés comme définitifs.

L'ex-rébellion hutu des Forces nationales de libération (FNL) arrive en seconde position, avec 14,15% des voix, a poursuivi M. Ntahorwamiye.

L'Uprona, l'ancien parti unique (majoritairement tutsi), a rassemblé 6,25% des suffrages, le Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu) 5,43%, le Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD) 3,75% et l'Union pour la paix et le développement (UPD) 2,21%, suivi par le Frodebu-Nyakuri 1,36, le CNDD 1,26 et le MRC 0,62, toujours selon la Ceni.

Au total, 25 partis politiques ont participé à ces communales au cours desquelles 3,5 millions d'électeurs burundais étaient appelés à désigner près de 2.000 conseillers dans les 129 communes du pays.

"Pour les gens qui avaient parlé de surplus sur le nombre de votants, sachez que 3.219.729 personnes ont pris part au vote, sur un total de 3.551.129 inscrits, soit un taux de participation de 90,67%", a précisé M. Ntahorwamiye.

"Tous ces chiffres peuvent être vérifiés dans nos bureaux à n'importe quel moment", a souligné le responsable de la Ceni.

"Les partis politiques qui ont des réclamations ont quatre jours pour présenter leur recours (...)" aux représentations provinciales de la Ceni, qui statueront dans les six jours, a-t-il ajouté.

Ces communales marquaient le début d'un marathon électoral, avec une présidentielle le 28 juin et des législatives le 23 juillet, censé consolider une paix fragile au sortir d'une guerre civile meurtrière (1993-2006).

L'ancienne rébellion hutu du Conseil national pour la défense de la démocratie - Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), dirige le pays depuis des élections générales en 2005 qui ont abouti à la désignation de son chef Pierre Nkurunziza par le parlement comme président.

L'opposition, dont les FNL, a dénoncé des "fraudes massives orchestrées par le parti au pouvoir". Elle a réclamé l'annulation du scrutin et demandé à la Ceni de nouvelles élections communales couplées avec la présidentielle du 28 juin.

La mission d'observation électorale de l'Union européenne (UE) a salué le "bon déroulement" du scrutin, qui a eu lieu "de manière générale en accord avec les normes internationales en matière d'élections démocratiques".