@rib News, 17/01/2020 – Source Agence Anadolu

Le correspondant de la radio Isanganiro (privée), Blaise-Pascal Kararumiye, dans la province de Karusi, dans le centre du pays, a été arrêté dans la soirée de jeudi 16 janvier 2020, a confié Anadolu le responsable de ce média.

« Il a été conduit au cachot juste après une audition par le procureur de la République à Karusi en rapport avec un reportage sur la gestion des financements des coopératives Sangwe dans cette province », a précisé Sylvère Ntakarutimana, directeur de la radio Isanganiro, joint ce vendredi.

« Nous espérons qu’il sera relâché », a-t-il ajouté, annonçant que cette radio a déjà saisi la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (Cnidh) pour une éventuelle intervention dans ce dossier.

Le reportage en question porte sur une réunion organisée par Calinie Mbarushimana, gouverneur de cette province, pour conseiller les administrateurs de ne pas s’ingérer dans les affaires des coopératives de développement communautaire dénommés ‘’Sangwe’’.

Dans ce reportage, cette autorité provinciale a exprimé son refus de l’intervention de certains administratifs dans la gestion des dix millions de francs burundais (environ 5800 dollars) accordés à chaque coopérative.

C’est le cinquième journaliste arrêté au Burundi en l’espace de trois mois.

En effet, quatre reporters de l’hebdomadaire indépendant Iwacu sont aux arrêts depuis à Bubanza, ouest du pays, alors que Jean-Bigirimana, un autre journaliste d’Iwacu est porté disparu, il y a plus de trois ans.

Après ces arrestations, beaucoup d’organisations ont appelé les autorités burundaises à libérer les journalistes.

La dernière en date est celle émise par Parlement européen qui a voté ce jeudi une Résolution demandant la libération des quatre reporters d’Iwacu, dénonçant également des restrictions des libertés publiques à l’approche des présidentielles de mai 2020.

Depuis avril 2015, le Burundi n’a cessé de régresser en ce qui concerne la liberté d’expression. Selon le classement de Reporters Sans Frontières (RSF) en ce qui est de la liberté de la presse, en 2018 et 2019, le Burundi arrive 159ème position alors qu’en 2014, il était à la 142ème position.