RFI, 28-01-2020 Au Burundi, le parti présidentiel a annoncé ce week-end le nom de son candidat pour l'élection présidentielle du 20 mai 2020. Ce sera donc le secrétaire général du CNDD FDD, Évariste Ndayishimiye. Mais beaucoup doutent que l’actuel chef de l’État, Pierre Nkurunziza lui laisse réellement les rênes du pays.
La décision de Pierre Nkurunziza de ne pas briguer un nouveau mandat en 2020 crée une certaine surprise et soulève beaucoup de suspicion au sein de l'opposition burundaise. De l'avis de tous, c'est « la pression populaire » qui a poussé le chef de l'État à se mettre en retrait. « Il voit que la route est barrée pour lui, il va passer par la petite porte en espérant qu’il va encore agir sous l’ombre de son général qu’il a servi depuis longtemps. Je crois que c’est une étape pour le peuple burundais, mais il faut continuer à la mobilisation », estime Aimé Magera, le représentant à l'étranger du Congrès national pour la liberté de l’opposant Agathon Rwasa. « Pour nous, rien ne change » Même si les lignes bougent, seules des élections crédibles et transparentes, pilotées par la communauté internationale, pourront sortir le pays de la crise, selon François Nyamoya, le secrétaire général du Mouvement pour la solidarité et la démocratie (MSD) : « Le peuple n’a plus la possibilité d’exprimer son choix librement à travers des élections crédibles qui répondent aux standards internationaux, qui ne sont pas contrôlées par le CNDD. Pour nous, rien ne change. » De son côté, Nancy-Ninette Moutoni, la porte-parole du parti présidentiel assure qu'il s'agit d'une « décision personnelle » de Pierre Nkurunziza pour chercher « le consensus » et « préparer l'avenir du pays » : « Il reste une figure centrale du parti CNDD FDD, et même une figure centrale au Burundi comme le champion de la souveraineté nationale. » Le président sortant va continuer à « aider le parti dans d'autres tâches », précise-t-elle. |