Deutsche Welle, 21.05.2020
La Commission électorale burundaise appelle à la patience, alors que les premières accusations de bourrage d’urnes pendant les élections générales du 20 mai se font de plus en plus insistantes. Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) du Burundi a tenté de rassurer "ceux qui s’impatientent" après la journée électorale du mercredi 20 mai qui a combiné scrutin présidentiel, législatif et communal. [Photo : Pierre-Claver Kazihis, président de la CENI.]
Dans une interview accordée à des médias burundais, Pierre-Claver Kazihise a assuré ce jeudi 21 mai que les résultats des quelque 15.000 bureaux répartis dans près de 4.000 centres de vote étaient en cours d'acheminement dans les centres de la Céni, qui sont eux-mêmes répartis au niveau des 119 communes du pays. "Cela va prendre du temps" a déclaré M. Kazihise, qui compte publier simultanément les résultats des trois scrutins, a priori lundi ou mardi de la semaine prochaine. Le résultat le plus attendu est évidement celui de l’élection présidentielle, car elle est censée marquer la fin de l’ère Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005 et dont le troisième mandat en 2015 avait replongé le pays dans une grave crise politique, faisant au moins 1.200 morts et poussant 400.000 Burundais à l’exile. Black-out des réseaux sociaux Sept candidats sont en lice pour lui succéder, avec notamment un duel entre le dauphin désigné de Pierre Nkurunziza et candidat du parti au pouvoir CNDD-FDD, le général Évariste Ndayishimiye. Son principal challenger est Agathon Rwasa, le chef de l’opposition et président du Conseil national pour la liberté (CNL). Bien que la journée électorale a été calme, M. Rwasa a d’ores et déjà dénoncé des bourrages d’urnes, des fraudes et des pressions exercées sur les observateurs de son camp dans les bureaux de vote. En attendant, le président de la Céni a mis en garde ceux qui compteraient diffuser des résultats partiels de certains bureaux de vote sur les réseaux sociaux. Pour Pierre-Claver Kazihise, "les chiffres intermédiaires des bureaux de vote ne démontrent rien du tout, ce sont les résultats officiels proclamés après le comptage au niveau de la commune qu'il faut communiquer à la population". Reste que ce jeudi, les réseaux sociaux les plus populaires dans le pays restaient toujours inaccessibles.
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