@rib News, 26/05/2020 – Source Agence Anadolu Rescapé des massacres, maquisard, ancien adjoint du chef d’état-major de l’armée, ancien ministre, le général Evariste Ndayishimiye (photo) a été déclaré vainqueur de la présidentielle burundaise du 20 mai avec 68,72 % des voix.
En août prochain, il sera investi nouveau président de la République du Burundi. Surnommé ‘’Never’’, ‘’jamais’’ en français, Evariste Ndayishimiye, 52 ans, est originaire du centre du pays, commune Giheta, province Gitega, à environ 100 km de Bujumbura. Officiellement choisi, le 26 janvier 2020, pour être candidat du parti au pouvoir, le Conseil National pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (Cndd-Fdd), lors d’un congrès extraordinaire, il fait partie du cercle fermé des généraux qui ‘’dirigent’’ le pays depuis 2005. Il est discret. ‘’Alors que beaucoup de ses compagnons de lutte sont évoqués dans les dossiers de tueries, de corruption, Evariste Ndayishimiye est parvenu à protéger son nom. Il ne traîne pas des casseroles derrière lui’’, soutient un politologue burundais préférant garder l'anonymat. Et au moment où certains poids-lourds de son parti tiraient à boulets rouges sur les occidentaux, lui, il a su peser ses mots dans ses déclarations. « J’espère que les relations avec ces pays vont se rétablir sous son régime », analyse ce politologue, qui pense aussi à la reprise des bonnes relations avec le Rwanda, voisin. Ndayishimiye a occupé plusieurs postes de haute responsabilité dans le pays. Après la signature de l’Accord global du cessez-le-feu en 2003, par le Cndd-Fdd, les anciens maquisards rentraient au pays. Evariste Ndayishimiye sera nommé chef adjoint de l’état-major. De 2006-2007, il devient ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, avant d’être nommé chef de cabinet militaire à la présidence de la République. Un poste qu’il va occuper jusqu’en 2014. Et quand éclata la crise électorale de 2015 liée au 3ème mandat du président Nkurunziza, Evariste Ndayishimiye était le chef du cabinet civil chez le Président. Avec la signature de l’accord de cessez-le-feu, en 2008, entre Gitega et Palipehutu-FNL, dernier mouvement rebelle, Evariste Ndayishimiye a été désigné comme représentant du gouvernement dans le Mécanisme conjoint de vérification et de suivi (MCVS). Depuis le 26 août 2016, il devient secrétaire général du parti Cndd-Fdd en remplacement de Pascal Nyabenda, actuel président de l’Assemblée nationale. Evariste Ndayishimiye est décrit par ses compagnons de lutte comme un des leaders. C’est après la purge des étudiants hutus, menée à l’Université du Burundi, en 1995, qu’Evariste Ndayishimiye a rejoint les rangs des FDD (Forces de la Défense de la Démocratie), un groupe rebelle hutu né après l’assassinat du premier président démocratiquement élu, feu Melchior Ndadaye en 1993. A cette époque, il était en 2ème candidature dans la faculté de Droit. Selon ses anciens compagnons de lutte, il s’est vite démarqué. Il sera, d’ailleurs, désigné comme chargé de la conception et de la planification de la politique de la lutte. D’une famille moyenne, il est catholique fervent. "Dieu a multiplié les signes qui annoncent ce qui vient de se passer. (…). Je suis le serviteur de Dieu", avait-il déclaré, le 26 janvier, suite à sa désignation comme dauphin du président sortant.
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