Deutsche Welle, 09.07.2021 Notre rubrique "graines d’espoir" nous emmène au Burundi avec Christine Ntahe qui prend soin des enfants orphelins. Christine Ntahe est une ancienne journaliste, retraitée et écrivaine. Une femme exceptionnelle qui s’occupe des enfants orphelins et en situation de rue. Depuis 26 ans, elle les accueille tous les dimanches pour déjeuner. Une initiative qui lui a même valu le titre de "Maman dimanche". Et Christine Ntahe est aussi une source d’espoir pour tous ces enfants.
"Dimanche c’est devenu une tradition. J’accueille les enfants vulnérables et en situation de rue dont les orphelins pour le repas dominical. C’est ma façon de rendre grâce à Dieu, de faire oublier à ces enfants de fouiller dans les immondices. Ils sont au nombre de deux cents. C’est eux qui m’ont appelée maman dimanche. Donc maman dimanche c’est ça c’est le nom partagé " explique t-elle. Une source d'espoir Il est midi et demi à Bujumbura, nous sommes chez Christine Ntahe au nord de la ville. Et ici ce ne sont pas quelques enfants seulement... Ils sont une centaine ! Garçons et filles se lavent les mains avant de manger. Une tradition que connait bien Adrien Sibomana, étudiant en génie logiciel, il vient depuis l’enfance chez "Maman dimanche". Un parcours qui débute mal... Et qui se termine bien ! C'est ce qui s'est passé déjà pour Jeannette Kezimana. Orpheline, elle vient depuis 23 ans chez "Maman dimanche". Et va se marier bientôt ! Une histoire qu'elle raconte les larmes aux yeux. "Je vois l’espoir en elle. Grâce à elle, je suis économiste de carrière. C’est une conseillère, c’est une amie à moi, c’est ma mère donc, elle est tout pour moi " explique la jeune fille qui précise que si elle n’avait pas rencontré maman dimanche elle serait dans la rue parce qu'elle n’avait pas de parents. Des histoires qui redonnent le sourire à Christine Ntahe. La présidente de l’association " Bon Geste " en faveur des orphelins a surmonter bien des épreuves suite à la crise politico-éthnique de 1993 au Burundi. "Je suis de l’ethnie Tutsie. J’ai été menacée. La plupart de ceux qui venaient vers moi m’accusait d’hypocrisie parce que disaient-ils, il n y a pas une personne d’ethnie Tutsie qui peut penser faire du bien aux enfants de l’ethnie Hutue. Et les Tutsi me disaient mais qu’est ce qui ne va pas dans ta tête ? Ces enfants si on leur dit de couper, les têtes c’est bien ta tête qui sera coupée la première " raconte t-elle. Pas de quoi la décourager. Elle a accueilli des milliers d'enfants depuis 1994. Et ne compte pas s'arrêter-là ! Et pour continuer son travail Christine Ntahe a besoin d'argent. Elle demande d'ailleurs de l'aide, aux humanitaires notamment.
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