Deutsche Welle, 02.12.2021 A 19 ans, la coureuse est une des jeunes femmes à suivre dans ce sport qui a le vent en pouple en Afrique de l'Est. Le vélo coule dans les veines d'Adelphine Nimfasha. Native de Gihanga dans le nord-ouest du Burundi, la jeune coureuse a, depuis l'enfance, été encouragée par son père et ses frères, férus de cyclisme, à pédaler.
Dans sa commune, pas question d'interdire aux femmes de pratiquer le vélo, comme c'est le cas parfois dans le reste de la région. Dans sa famille, en particulier, le moyen de transport est omniprésent chez les femmes comme chez les hommes. Une jeunesse passée sur le vélo pour le plaisir... et le travail "Depuis mon enfance, mon père faisait du vélo. Je suis le huitième enfant de ma famille et mes frères aînés aiment aussi faire du vélo donc ils m'ont bien appris. Je dirais que cela ne m'a pas pris beaucoup de temps pour apprendre car, depuis toute petite, j'étais fascinée par les vélos autour de moi", confesse la coureuse. Si Adelphine doit son bon coup de pédale à son entourage, elle ne doit qu'à elle-même son incroyable force et son endurance. Adolescente, elle pouvait transporter sur son vélo 120 kilos de riz à chaque trajet lors de la saison des récoltes. Une sorte d'entraînement avant l'heure. Des ressources financières limitées dans le cyclisme burundais Aujourd'hui, Adelphine est étudiante et se consacre pleinement au cyclisme en dehors de ses cours. Mais les ressources au Burundi, malgré un véritable intérêt de la jeune génération pour le sport, restent limitées. "Le principal défi, ce sont les faux matériaux que l'on trouve ici car les vélos que nous utilisons ne conviennent pas aux cyclistes. Un autre défi, ce sont les moyens financiers limités", explique son entraîneur Prosper Ngenzirabona. "Par exemple, à chaque fois que nous organisons une tournée, la formation demande des moyens financiers énormes pour accueillir et prendre en charge les participants pendant trois ou quatre mois". Une jeune femme ambitieuse malgré le manque de moyens Adelphine concède que les obstacles sont nombreux pour arriver à un véritable statut professionnel, comme certains de ses compatriotes. Mais elle ne compte pas baisser les bras. Preuve de sa ténacité, elle a déjà obtenu de bons résultats en se plaçant sur le podium de compétitions organisées en Egypte et au Nigéria. Fin novembre, lors de la première course internationale réservée aux femmes sur le continent, organisée au Burundi, elle n’a terminé qu’à la 6è place en raison d’une chute, mais a remporté le prix de la combativité. |