Vatican News, 05 décembre 2023 Sur demande de l’Association des Conférences Episcopales de l’Afrique Centrale, l’ACEAC en sigle, regroupant les évêques catholiques du Burundi, de la RD-Congo et du Rwanda, une journée de prière pour la paix dans la région des Grands Lacs a été organisée, dimanche 3 décembre, dans les paroisses de tous les diocèses. Dans la ville de Bujumbura, la célébration d'ampleur diocésaine s’est déroulée au sanctuaire marial de Schoenstatt Reine de la Paix et de la Réconciliation au Mont Sion Gikungu.
Face aux multiples conflits qui menacent la paix dans la région des Grands Lacs, les évêques membres de l’Association des Conférences Episcopales de l’Afrique Centrale (ACEAC), ont appelé les fidèles à intensifier la prière en faveur de la paix dans cette zone. Des affrontements persistent à l’est de la RDC entre les forces armées de la RDC et le M23 Les évêques de l’ACEAC, dans leurs efforts inlassables de contribuer à la construction de la paix ont, au cours de leur Assemblée plénière extraordinaire tenue du 15 au 18 mai 2002, consacré le 1er dimanche de l’Avent à la prière et à la réflexion sur le pardon, la réconciliation et la paix. Au cours de leur rencontre à Rome, du 16 au 18 octobre dernier, ils ont réaffirmé leur engagement pour la paix dans la région. En effet, la situation sécuritaire reste très fragile. Les affrontements continuent entre les Forces Armées de la RDC (FARDC), et le Mouvement rebelle M23. Le Rwanda est accusé par les Nations unies de soutenir ce mouvement. La Force Régionale de la Communauté est-africaine (EACRF), après une année de présence est accusée de n’avoir pas répondu à sa mission de contrer le M23. Plutôt que de renouveler son mandat, le gouvernement congolais exige son départ immédiat et accéléré avant le 9 décembre pour être remplacée par une force de la Communauté de Développement des États d’Afrique australe (SADC). Les forces kenyanes de l’EACRF ont commencé à quitter les positions qu’elles occupaient et à rentrer chez elles ce lundi 4 décembre au petit matin. Face au désespoir de la population, les évêques ont tenu ferme leur engagement pour la paix, notamment par la prière, maintenant que le pays se prépare aux très prochaines élections. Près de 10 000 fidèles en prière pour la paix Comme dans d’autres diocèses du Burundi, à Bujumbura une prière a été organisée et présidée par l'archevêque de Bujumbura, Mgr Gervais Banshimiyubusa. Autour de lui, une dizaine de milliers de fidèles en procession d’environ une heure, montaient en prière pour la paix, vers le Sanctuaire marial Reine de la Paix et de la Réconciliation au Mont Sion Gikungu. Venant de toutes les paroisses de la Ville, ils récitaient des dizaines d’Ave Maria ponctués d’intentions de prière pour l’Église des trois pays, les dirigeants de ces 3 États, les victimes des conflits et des guerres qui ont secoué la région. Après cette procession, Mgr Banshimiyubusa a célébré l’Eucharistie du premier dimanche de l’Avent. Selon lui, comme Église et hommes et femmes de foi, les fidèles de Bujumbura ont une contribution à donner pour la paix. C’est la prière parce que «Jésus, sait que nous avons besoin de la paix. Il est le Prince de la Paix, il faut l’implorer». Dans tous diocèses et paroisses du pays, une telle procession a été organisée, défiant dans certaines régions, des pluies violentes. Ainsi, dans le diocèse de Bururi, Mgr Salvator est revenu sur les pays en guerre tels la RDC, la Russie, l’Ukraine, la Palestine, Israël, des situations qui interpellent la prise de conscience pour que ces conflits cessent, car la vie humaine est sacrée. Il a invité les fidèles présents à participer de bon cœur et avec un esprit de prière à cet événement pour intercéder afin que la paix règne dans les pays en conflits armés et dans le monde entier. Invitations aux belligérants d’arrêter la guerre Selon l’archevêque de Bujumbura, la guerre oppose toujours des gens, qui ont un différend personnel entre eux, qui se connaissent mais qui ne se présentent jamais personnellement sur le champ de bataille. Ils exploitent des populations innocentes qui n’ont aucun problème entre eux, qui ne se connaissent pas, pour qu’ils s’entretuent. L’archevêque invite les promoteurs de cette guerre à réaliser et à assumer leur responsabilité dans le conflit et surtout à accepter de s’asseoir ensemble pour retrouver le chemin de la paix. Toutefois, le message est lancé non seulement aux acteurs en conflit, mais surtout à tous les croyants, pour qu’ils soient «des hommes et des femmes de paix», car s’ils sont épris de paix, alors, même dans leur vie quotidienne et leurs partis politiques, ils pourront agir comme des bâtisseurs de la paix. Pour lui, la recherche de la paix est un combat qui concerne tout le monde sans exception, raison pour laquelle la paix doit commencer au niveau des cœurs, des familles et des communautés. Il a par ailleurs appelé les Burundais, les Rwandais et les Congolais à œuvrer pour la paix surtout en cette période de l’Avent. Cette initiative n’est pas isolée, les évêques de l’ACEAC organisent le 28 janvier prochain, à Goma une prière pour la paix dans la région, comme le précise le Président de l’ACEAC dans un message envoyé à tous les fidèles des trois pays. Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican avec Dieudonné Niyibizi, Bujumbura |