TV5MONDE, 12 mai 2024 Le Rwanda nie toute aide aux rebelles burundais, accusés par les autorités burundaises de récentes attaques à la grenade. L’une d’elles, qui a eu lieu vendredi 10 mai, a fait 38 blessés à Bujumbura. Le gouvernement du Burundi a accusé, samedi 11 mai, la faction armée RED-Tabara d'avoir perpétré de récents attentats, dont deux ont frappé Bujumbura, vendredi 10 mai. Il a également affirmé que, d'après les enquêtes et les déclarations de plusieurs suspects interpellés, "ces terroristes sont recrutés et formés, équipés même en armement au Rwanda, par le Rwanda."
Le Rwanda "n'a aucun lien" avec les récentes explosions à la grenade à Bujumbura "ni aucune raison d'être impliqué", a rétorqué le bureau du porte-parole du gouvernement rwandais sur X. "Il est clair que le Burundi est aux prises avec d'importants problèmes internes pour que son gouvernement accuse le Rwanda", estime le bureau. Il appelle son voisin est-africain à "résoudre" ces problèmes "sans associer le Rwanda à de tels incidents abjects." RED-Tabara (Mouvement de la résistance pour un État de droit au Burundi) a "démenti catégoriquement" les accusations sur X et rappelé "qu'il ne s'en prend pas à des civils innocents." "RED-Tabara rejette les mensonges du ministère #burundi-ais en charge de la sécurité publique selon lesquels il serait l'auteur des explosions de grenades survenues le 10 mai 2024 à Bujumbura", a écrit le mouvement. Il dénonce des "déclarations à la va-vite" du gouvernement, "sans aucune enquête", et évoque "un exercice de diversion" face aux "problèmes de fond qui hantent le peuple." Relations tumultueuses RED-Tabara, apparu en 2011, est accusé d'avoir mené des violences meurtrières au Burundi depuis 2015. Mais il n'y a pas été actif depuis plusieurs attaques en 2021, dont une contre l'aéroport de Bujumbura. Il demeure le plus manifeste des mouvements rebelles du Burundi, avec un effectif estimé entre 500 et 800 combattants. Les relations entre le Burundi et le Rwanda sont souvent tumultueuses. Ce n'est pas la première fois que le Burundi porte de telles accusations tandis que le Rwanda les dément. La frontière entre les deux pays est restée fermée de 2015 à 2022. Les deux bords s'accusaient mutuellement de soutien à des groupes rebelles. Elle a été refermée en janvier 2024 par le Burundi, après une attaque qui a fait 20 morts, attribuée par les autorités à RED-Tabara. |