RFI, 12/05/2024 Le Burundi accuse le Rwanda d'être à l'origine de trois attaques à la grenade à Bujumbura Lors d’un point de presse, samedi 11 mai, le porte-parole du ministère de l’Intérieur du Burundi a accusé le voisin rwandais d'être à l’origine de trois attaques terroristes à la grenade à Bujumbura. Le dernier en date a eu lieu hier soir dans une gare routière en plein cœur de la ville. Le bilan est de 38 blessés dont cinq graves, tous évacués vers des centres de santé.
C'est d'une voix calme que le communiquant du ministère burundais de l'Intérieur égraine la série d'attentats perpétrée à Bujumbura, au Burundi. Aux côtés de Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère de la Sécurité, se tiennent six personnes âgées de 28 à 56 ans, présentées à la presse. Elles sont accusées d'être impliquées dans les jets de grenade qui ont frappé la capitale économique burundaise depuis le 25 avril. Selon les autorités, elles font partie d'un réseau de déstabilisation du pays soutenu par l'étranger. « Ces terroristes sont recrutés et formés, équipés même en armement au Rwanda, par le Rwanda », accuse le porte-parole du ministère de l'Intérieur qui appelle à la vigilance et à dénoncer toute personne suspecte. Les autorités assurent également avoir déjoué d'autres attentats à la grenade. Ces accusations burundaises contre le Rwanda sont récurrentes ces derniers mois dans un contexte de fortes tensions sous-régionales. Kigali dément régulièrement toute implication et pointe le fait que des rebelles burundais attaquent le territoire du Burundi non pas à partir du Rwanda, mais à partir du Sud-Kivu en RDC. Le Rwanda proteste face aux accusations Dans un communiqué publié dimanche, les autorités rwandaises protestent contre les accusations portées par le Burundi sur sa prétendue implication dans des attentats à la grenade survenus à Bujumbura. « Nous appelons le Burundi à résoudre ses propres problèmes et à ne plus associer le Rwanda à des questions aussi ignoble » a annoncé le porte-parole du gouvernement rwandais sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué, le groupe rebelle RED-Tabara a démenti lui aussi toute implication dans ces événements, ajoutant « ne jamais s'en prendre à des civils innocents ». |