Le Figaro, 7 novembre 2024 DÉCRYPTAGE - Le 30 octobre, la justice britannique a inculpé pour terrorisme un jeune issu d’une famille rwandaise, suspecté d’avoir perpétré un massacre d’enfants qui a bouleversé le Royaume-Uni cet été. Après un Burundais en France et un Rwandais en Belgique, c’est la troisième fois qu’un individu lié à l’Afrique des Grands Lacs, a priori loin de la matrice djihadiste, est mis en cause dans un dossier islamiste en Europe.
Rebondissement dans l'affaire Rudakubana, qui a déclenché cet été des émeutes anti-immigration dans plusieurs villes anglaises et nord-irlandaises. Un dossier très sensible à la double dimension. Strictement britannique, la première tient à l'enquête et aux tensions politiques après le massacre, le 29 juillet dernier, de petites filles. Le suspect, Axel Muganwa Rudakubana, 17 ans au moment des faits, est né à Cardiff d'une famille d'origine rwandaise. La seconde intéresse bien sûr le Royaume-Uni mais aussi l'Europe tout entière après l'inculpation pour terrorisme, le 30 octobre, de Rudakubana, accusé de fabrication de ricine et de possession d'un manuel d'al-Qaida. Il s'agit en effet, en l'espace de moins de dix ans, du troisième dossier terroriste islamiste où l'on retrouve, en France, en Belgique et donc au Royaume-Uni, des suspects originaires de l'Afrique des Grands Lacs (Burundi et Rwanda) et séduits par l'idéologie djihadiste. Trois affaires qui, loin bien sûr de constituer un phénomène… Par Jean Chichizola |