@rib News, 03/09/2008 - Source AFP Des milliers de Zambiens ont rendu mercredi un dernier hommage au président Levy Mwanawasa, qualifié de "leader visionnaire" et de "vrai Africain", dont les obsèques nationales se sont déroulées à Lusaka en présence de plusieurs chefs d'Etat de la région. Levy Mwanawasa "était un leader visionnaire. Il travaillait sans relâche pour promouvoir les droits de l'Homme et la démocratie en Afrique. Il disait toujours ce qu'il pensait", a déclaré devant quelque 5.000 personnes le président tanzanien Jakaya Kikwete, à la tête de l'Union africaine (UA).
Le chef de l'Etat zambien, décédé en août des suites d'une attaque cérébrale, s'était distingué des autres dirigeants régionaux en critiquant ouvertement son voisin zimbabwéen. Mercredi, le président zimbabwéen Robert Mugabe et son rival, le leader de l'opposition Morgan Tsvangirai, ont mis de côté leurs différences pour assister à ces obsèques. La veille, M. Mugabe avait loué le "courage" et la "franchise" de celui qui avait notamment comparé le Zimbabwe à un "Titanic en train de sombrer" et dénoncé le "silence scandaleux" de l'Afrique australe. Le président Mwanawasa, au pouvoir depuis 2002, avait également gagné les faveurs de l'Occident en menant une politique économique orthodoxe. Il avait fait son cheval de bataille de la lutte contre la corruption et le contrôle de l'inflation. Le chef de l'Etat sud-africain Thabo Mbeki a salué lors de la cérémonie religieuse dans une église baptiste son homologue zambien et en particulier sa "contribution pour l'émancipation de l'Afrique". "Il croyait en la démocratie dans la région. C'était un vrai Africain qui pensait que des solutions africaines pouvaient répondre aux divers défis du continent", a-t-il poursuivi devant d'autres chefs d'Etat et de gouvernement de la région, le leader ghanéen John Kufuor ainsi que des délégations américaines et britanniques. Au delà de ces louanges se pose aujourd'hui la question de l'héritage de ce "champion de la démocratie", comme l'a qualifié le président américain George W. Bush au lendemain de son décès. L'avenir politique de la Zambie apparaît incertain après l'interim assuré par le vice-président Rupiah Banda jusqu'à l'organisation d'une nouvelle élection dans les trois mois suivant la mort du président. Quatorze membres de son parti, le Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD), se sont déjà portés candidats mais aucune personnalité ne se détache clairement pour lui succéder à la tête de ce pays de près de 12 millions d'habitants, dont 64% vit sous le seuil de pauvreté. "Monsieur le président, vous étiez un joyau pour l'Afrique, vos ennemis sont aujourd'hui devenus mes ennemis", a lancé la veuve du président zambien, Maureen, huée durant l'oraison funèbre. Elle avait récemment provoqué une vague de protestations en déclarant que le ministre de la Justice Mandu Magandi devrait succéder à son mari, plutôt que l'actuel vice-président. Fin août, elle avait empêché le leader de l'opposition Michael Sata d'assister à une procession funéraire en hommage à son mari. Levy Mwanawasa a été enterré mercredi, jour de son 60e anniversaire, au parc Embassy près de la présidence. Ce père de six enfants s'était éteint le 19 août dans un hôpital parisien après avoir subi une attaque cérébrale fin juin en marge d'un sommet de l'UA en Egypte. |