@rib News, 17/09/2008 – Source AFP Les services du procureur général sud-africain ont annoncé mercredi qu'ils allaient faire appel de l'invalidation des poursuites contre le favori à l'élection présidentielle de 2009, Jacob Zuma, dans une affaire de corruption. "Nous avons décidé de faire appel de la décision" rendue vendredi par le juge Chris Nicholson du tribunal de Pietermaritzburg (sud-est), a indiqué Tlali Tlali, porte-parole du procureur général, dans un communiqué.
Le juge avait accepté la requête en non lieu de la défense de Jacob Zuma, président du Congrès national africain (ANC, au pouvoir), au motif que les services du procureur n'avaient pas suivi la procédure en l'inculpant sans entendre ses arguments. Cette décision lui laisse la voie libre pour décrocher la présidence de l'Afrique du Sud lors des élections générales de l'an prochain. "L'interprétation par le tribunal de la Constitution et du règlement de l'Autorité du procureur national (NPA), au sujet de l'obligation de consulter avant d'inculper, est incorrecte", assure M. Tlali. "Le jugement (...) a des implications légales graves sur le fonctionnement opérationnel des services du procureur", ajoute-t-il pour justifier l'appel. Une fois leur appel "finalisé", les services du procureur se prononceront sur une éventuelle nouvelle inculpation de Jacob Zuma, soupçonné d'avoir accepté, alors qu'il était vice-président du pays (1999-2005), des pots-de-vin d'une filiale du groupe français d'armement Thales. Dans ce cadre, il avait été inculpé de corruption, racket, fraude et blanchiment d'argent en décembre, dix jours après avoir arraché la présidence de l'ANC au chef de l'Etat Thabo Mbeki. Vendredi, le juge Nicholson a également mis en cause des interférences politiques dans la procédure contre M. Zuma, alimentant la thèse des partisans du tribun zoulou qui clament depuis des mois qu'il est victime d'une conspiration politique orchestrée par le président Mbeki. La décision des services du procureur de faire appel a d'ailleurs été accueillie avec colère par ses fidèles. "Le fait que la NPA veuille poursuivre le dossier (...) est une déclaration de guerre contre notre peuple", a ainsi déclaré Zet Luzipho, secrétaire du Congrès des syndicats sud-africains (Cosatu) pour la province du KwaZulu-Natal, cité par l'agence Sapa. Ses partisans, communistes, syndicalistes et mouvements de la jeunesse, ont réclamé ce week-end la démission du président Mbeki avant la fin de son mandat et des élections anticipées. Le comité exécutif national de l'ANC doit se réunir de vendredi à dimanche et évoquera à cette occasion "le jugement du juge Chris Nicholson, ses implications générales et l'intérêt de l'ANC", a déclaré le secrétaire général du parti Gwede Mantashe dans un communiqué, en refusant de prendre position auparavant. |