@rib News, 18/09/2008 - Source AFP Le scandale du lait en poudre frelaté, qui a déjà entraîné en Chine la mort de trois nourrissons et touché plus de 6.200 bébés, selon un nouveau bilan publié mercredi, a provoqué un afflux dans les hôpitaux et soulevé les interrogations inquiètes des parents. Les autorités chinoises ont admis que deux des compagnies laitières incriminées exportaient leurs produits dans de nombreux pays -- comme le Burundi, Gabon, Bangladesh, Birmanie et Yemen -- et que des yaourts contaminés avaient été trouvés à Hong Kong.
Le dernier bilan faisait état de trois morts -- outre les deux décès déjà connus, deux bébés du Gansu (nord-ouest), un autre a succombé dans le Zhejiang (est) -- et de 6.244 enfants affectés, a annoncé mercredi le ministre de la Santé Chen Zhu. Parmi ces derniers, 1.327 sont toujours hospitalisés, dont 158 "avec de graves défaillances rénales". Toutefois, 94 enfants sur les 158 cas graves "sont dans un état stable", a ajouté M. Chen. A Pékin, des dizaines de familles se pressaient mercredi à l'Institut de recherches pédiatriques, l'un des grands établissements de la capitale. "Nous sommes tous inquiets", explique An Fengyun, une mère de 34 ans, qui tient sa fille de deux ans dans ses bras. L'enfant pleure, car elle n'a pas pu manger. Dans les magasins et grandes surfaces, les produits en cause ont été retirés des rayons. La veille, la télévision a annoncé que 22 fabricants de lait en poudre étaient impliqués, et non un seul, et que le scandale touchait désormais tout le territoire. Les quotidiens du matin ont publié intégralement la liste des fabricants et des 69 lots infectés par la mélamine, une substance chimique ajoutée frauduleusement pour faire apparaître le taux de protéines du lait plus élevé. Dans l'assemblée des parents à Pékin, la liste passe de main en main et une mère suggère de passer au lait frais. "Comment savoir si le lait frais lui-même n'est pas contaminé? C'est toujours en cours d'enquête, on ne peut pas être sûr!", lui lance une retraitée, Mme Ma, venue avec sa petite fille de dix mois. Dans tout le pays, c'est la psychose. Au Gansu, province pauvre d'où est parti le scandale avec le lait Sanlu, Qi Yunzhong, enseignant à la campagne, revient de l'hôpital, également assailli par les parents. "Mon fils a un petit calcul rénal de 2 mm, mais les médecins m'ont dit que ce n'était pas la peine de le soigner, il faut qu'il boive beaucoup d'eau", ajoute le père de famille. "Au fur et à mesure que les résultats de l'enquête sont connus, de plus en plus de parents viennent à l'hôpital pour faire examiner leurs enfants, les urgences font faire face à une augmentation rapide des consultations en peu de temps", a souligné le ministre de la Santé. "La priorité pour les services de soins est d'aider les patients à recouvrer la santé, le ministère aura une attitude responsable vis-à-vis du peuple", a lancé Chen Zhu. Les autorités centrales ont également annoncé une campagne d'inspection de toute la filière. Yang Chongyong, le gouverneur adjoint du Hebei, province voisine de Pékin, a pointé du doigt les autorités de la ville de Shijiazhuang, siège du groupe Sanlu. Alertées par la société dès le 2 août, elles n'ont rien fait. Des responsables locaux ont déjà été limogés, a-t-il expliqué. Dans cette même province, quatre personnes ont été déférées devant la justice. Les premiers résultats de l'enquête ont montré que deux sont des courtiers en lait, qui ont revendu leur stock à Sanlu après avoir ajouté de la mélamine, selon l'agence Chine Nouvelle, citant la police. La directrice générale de Sanlu, Tian Wenhua, dont le limogeage avait été annoncée mardi soir, a été arrêtée par la police, ont annoncé mercredi les médias chinois. |