PANA, 18 avril 2011

Dar-es-Salaam, Tanzanie - Le président de la Tanzanie, Jakaya Msiro Kikwete, a demandé lundi à Dar-es-Salaam aux institutions financières des pays de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) à mettre des ressources financières à la disposition des entrepreneurs locaux, qui cherchent à monter des entreprises ayant vocation à servir le marché régional.

"Il nous faut des institutions financières qui puissent aider nos industriels locaux à créer des entreprises qui présentent plusieurs intérêts et perspectives, sans quoi nos pays resteront des commissionnaires des industries étrangères", a-t-il déclaré lors de la cérémonie d'ouverture du neuvième Forum africain de l'investissement.

L’organisation regroupe le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Burundi et le Rwanda, rappelle-t-on.

Bien que les cinq pays membres de l'EAC aient mis en place des principes économiques et sociaux solides favorisant l'investissement dans la région, M. Kikwete a souligné que l'entreprise locale restait fragile.

Des industriels, des décideurs et des dirigeants d'institutions publiques et privées participent à ce forum de deux jours pour discuter des moyens de créer de nouvelles entreprises et d'attirer des investissements dans les secteurs de l'énergie et des infrastructures.

Sponsorisé par le Conseil des entreprises du Commonwealth, ce forum entre dans le cadre des efforts de l'Union africaine (UA) pour rendre l'Afrique plus attractive pour l'Investissement étranger direct et finalement créer un marché libre panafricain.

Le précédent forum s'était tenu l'année dernière à Accra, la capitale du Ghana.

"Il ne peut y avoir de croissance économique dans aucun pays de la région sans investissement. C'est la raison pour laquelle la promotion de la croissance est une préoccupation quotidienne de tous les gouvernements de l'EAC. Nous consacrons d'importantes sommes d'argent à l'attraction d'investissements dans l’organisation régionale", a déclaré M. Kikwete.

En soulignant que la région avait jusqu'ici découvert des gisements importants de pétrole (en Ouganda), de ressources minières et de gaz naturel, le président a insisté sur la nécessité pour les experts et les hommes d'affaires d'être plus innovants afin d'attirer de nouveaux investissements dans d'autres secteurs que ceux précités.

"Nous devons diversifier les investissements et les marchés, en particulier à travers des joint-ventures avec les géants économiques émergents d'Asie et d'Amérique Latine. Il y a un marché croissant de consommateurs des classes moyennes et aisées que nous pourrions cibler pour nos produits", a-t-il ajouté.

Selon lui, les investisseurs africains devaient s'efforcer d'obtenir les informations commerciales sur les ressources disponibles dans leurs pays.

Le président tanzanien a également préconisé une harmonisation des politiques économiques de tous les pays africains afin d'éviter des entraves excessives à la circulation des personnes et des biens.

En envisageant de faire de la région de l'EAC un centre pour l'investissement et le commerce sur le continent, les pays membres de l’organisation ont entrepris de mettre en place un marché commun et des négociations sont en cours pour établir une union monétaire.

Le président Kikwete a révélé que les négociations sur cette union monétaire pourraient être conclues d'ici à la fin de 2012.

Peuplés de 130 millions d'habitants, les pays membre de l’EAC ont déjà créé une union douanière.

En s'adressant au forum, le président du Burundi, Pierre Nkurunziza, a invité les Africains de l'Est à s'engager dans l'intégration régionale, soulignant que la communauté a mis en place un cadre juridique pour protéger les entreprises et les investissements transfrontaliers.

"Tout ce qui est nécessaire a été mis en place pour s'assurer de la progression vers une intégration complète", a-t-il déclaré en mentionnant la stabilité politique et la tenue d'élections libres et transparentes dans les pays membres de l’organisation.

Le président du Kenya, Mwai Kibaki, le Premier ministre du Rwanda, Bernard Makuza et le commissaire aux Affaires politiques de l'UA, Julie Joiner, participent au Forum consacré à l'investissement.