Quelques extraits de l’oraison funèbre prononcée par Pierre NGENDANDUMWE « (…) Conseiller Général, sage dynamique et écouté, il ne ménageait jamais ses forces pour se consacrer jours et nuits aux nombreuses audiences de tout genre. Grands et petits, malheureux et désolés, tous étaient reçus à bras ouverts et trouvaient en sa personne aide, encouragement et consolation. Majesté, votre fils est mort assassiné, il a perdu la vie au front. Il combattait les ennemis de votre peuple. Il est et reste le grand ennemi de l’injustice, de la bassesse, de la corruption. Voilà la raison de son assassinat.
Il a dit non à l’injustice, montré la voie du peuple murundi. Il est mort parce que qu’il voulait l’unité. Ceux qui l’ont assassiné désiraient la désunion, la haine et au bout du processus le sang des innocents. Le plan nous est familier. On supprime d’abord la personne qui gêne, puis on plonge le peuple dans le sang. Que ces malheurs n’arrivent jamais à votre peuple (…) » « (…) Son amour pour le Burundi était tel que nos ennemis ne pouvaient pas le lui pardonner, ils devaient le tuer tôt ou tard (…) » « (…) Lui voulait le Burundi libre et grand. Eux voulaient l’asservir, le déshonorer, le souiller (…) » « (…) Prince mort pour le Burundi, vous victime et martyr de notre Patrie, jamais nous n’oublierons le principe de votre vie que résume merveilleusement votre recommandation : PAIX. Allez en paix, Prince, que la Paix que vous avez tant prêchée reste dans le Burundi, ce pays auquel vous vous êtes offert en holocauste. » C’était Pierre NGENDANDUMWE qui s’exprimait ainsi et c’est le même qui allait être assassiné quatre années plus tard, le 15 janvier 1965. « On supprime d’abord la personne qui gêne, puis on plonge le peuple dans le sang ». Quelles paroles prophétiques ! |