PANA, 23/10/2008 Bujumbura, Burundi - Plus de 90% de médecins burundais qui partent pour une formation spécialisée à l'étranger ne retournent pas au bercail depuis un certain temps, pour échapper aux misérables conditions de travail à domicile, a déploré le président du Syndicat libre des médecins du Burundi (SYMEBU), Dr Dr Pierre-Claver Hajayandi, qui a estimé à 180, en 2003, le nombre de médecins burundais évoluant à l'étranger, sur l'effectif de 350 professionnels de la santé dont disposait le pays. La tendance lourde reste la fuite des cerveaux du secteur et seul un nouveau statut spécial des professionnels de la santé sera à même de stabiliser plus confortablement à domicile le corps médical burundais, a dit le responsable syndical.
Le nouveau statut devrait entre autres, permettre de réduire les écarts salariaux avec leurs homologues de la sous-région qui toucheraient jusqu'à vingt fois plus que les médecins burundais, pourtant dans des conditions de travail presque similaires, a estimé Dr Hajayandi. Un médecin débutant au Burundi perçoit aujourd'hui encore moins de 70 dollars américains, selon la même source qui commentait, devant la presse, l'échec du dialogue social de ces derniers jours avec le gouvernement. Les deux parties s'étaient séparées la veille, sans aucun compromis sur notamment, les indemnités de logement et de transport à octroyer aux professionnels de la santé dans le nouveau statut spécial. Une grève inédite de trois jours avait paralysé, le mois dernier, les services sanitaires du pays, sur fond de revendication de meilleures conditions salariales et de travail qui font courir aujourd'hui encore les professionnels de la santé publique nationale. Une nouvelle grève, "plus longue et dure," ne serait pas à exclure au lendemain de la rupture des négociations salariales avec le gouvernement, profère-t-on déjà du côté du SYMEBU. |