M. NDADAYE, un Hutu, a été le premier président démocratiquement élu au Burundi en 1993. Son assassinat en octobre 1993, au cours d’une tentative de coup d’Etat par l’armée, dominée alors par la minorité tutsie, a plongé ce pays dans une guerre civile dont il se relève difficilement.
« Cette assemblée constituante est une mascarade téléguidée par le pouvoir en vue de diviser notre parti. C’est aussi une opération destinée à récupérer des députés qui vont gonfler la mouvance présidentielle », a réagi Pancrace CIMPAYE, porte-parole du FRODEBU.
Cette scission du parti FRODEBU survient après la décision de la Cour constitutionnelle vendredi d’autoriser la déchéance de 22 députés exclus ou démissionnaires du parti présidentiel, et qui étaient passés dans l’opposition.
Le parti présidentiel traverse depuis février 2007 une crise interne qui a conduit à l’éviction de son ancien leader, Hussein RADJABU, aujourd’hui en prison. Une vingtaine de députés fidèles à M. RADJABU avaient ensuite rejoint les rangs de l’opposition, privant ainsi le président burundais Pierre NKURUNZIZA de sa majorité parlementaire.
« Si nous ajoutons les voix des 12 députés du FRODEBU de MINANI à celles de notre parti, nous n’allons plus avoir de problèmes de majorité à l’Assemblée », a expliqué un haut cadre du parti présidentiel. « L’opposition n’a plus moyen d’exercer son chantage. Elle va voir ce qu’elle va voir », a-t-il averti.
En 2007, les travaux de l’Assemblée du Burundi avaient été bloqués de février à novembre, jusqu’à la mise en place d’un gouvernement de consensus comprenant deux des principaux partis de l’opposition, le FRODEBU et l’UPRONA. (Source AFP)