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Melchior NDADAYE, Héros de la Démocratie & Prince Louis RWAGASORE, Héros de l’Indépendance

Feu Cyriaque SABINDEMYI, premier président de l'ARIB asbl


 

Umusambi (grue couronnée)

Sites touristiques

La Source du Nil : Petite pyramide à la fois indicative et commémorative, au sommet du mont Gikizi, à 2.145 mètres d'altitude. C'est au pied de cette montagne que surgit, d'abord frêle et timide, la source la plus méridionale du Nil, découverte en 1934 par l'explorateur allemand Burckhard Waldecker.

Pyramide "Source du Nil"

 

Au sud-est du Burundi, dans la province de Rutana, commune de Mpinga-Kayove, sur  la colline de Shanga, se trouvent les chutes et la grotte de Karera. Karera est constituée de quatre chutes d’eau qui sont d’une hauteur variant entre 30 et 60 mètres.

Les chutes de Karera

 

La Faille de Nyakazu, située en province de Rutana dans le Sud-Est du Burundi. L'histoire de cette faille débute en 1914, au début de la Première Guerre mondiale, Nyakazu était un poste militaire allemand construit pour contrôler toute la partie orientale du pays. Le plateau de Nkoma sur lequel il a été édifié aurait été, dit-on, entaillé par les bottes des soldats allemands en fuite devant les forces belges.

La "Faille des Allemands"

 

La "Pierre Stanley et Livingstone" à Mugere où l'explorateur Stanley rencontra le célèbre savant Livingstone le 25 novembre 1871.

Pierre 'Stanley-Livingstone

Info pratique

Vie chère au Burundi : Les causes apparentes et cachées Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Opinion

@rib News, 18/04/2012

La hausse des prix est là. Mais le calme est nécessaire.

Pour mieux la juguler ou faire avec.

Sunzu SalvatorPar Salvator Sunzu, journaliste et expert en socio-économie.

La question fait débat aujourd’hui. Elle risque même de provoquer une crise sociale. Les incompréhensions sont profondes. Les consommateurs voient les prix monter. Ils attendent une initiative gouvernementale de nature à ramener les prix à leur pouvoir d’achat. Mais en vain. Le pouvoir assiste tout aussi impuissant à cette montée inflationniste. Un remède à une malade exige un diagnostic. C’est un exercice nécessaire pour ne pas tomber dans les explications faciles. Et surtout éviter toute politisation du problème. Les écrits d’ici et là, les émissions de certaines radios montrent que la tendance à la récupération des initiatives de pression venant de la société civile est à craindre. La nécessité de faire face au problème, sans faux fuyant, est nécessaire. La lucidité est de mise dans ce type de situation.

Hausse des prix/inflation : Un rappel théorique.

Il y a hausse des prix au Burundi.  C’est une réalité qui crève les yeux. La hausse des prix se produit quand (i) l’offre des biens et des services est inférieure à la demande sur le marché, (ii) les coûts de la publicités influent sur les coûts, la création de stocks spéculatifs, la suppression d’une saine compétition par le jeu des marges bénéficiaires fixés de commun accord entre vendeurs, (iii) l’Etat augmente les droits de douanes, (iv) il y a répercussion des importations des consommation sur les prix locaux par rapport aux modèles de consommations extérieures. Mais toute hausse des prix n’est pas une inflation. Il y a inflation quand (i) la hausse est plus forte que dans les autres pays, (ii) elle affecte d’une manière générale les biens et les services, (iii) elle provoque des perversions économiques et sociales-  avantage à investir plus dans des secteurs plus  spéculatifs que productifs, spoliation de ceux qui ne peuvent pas augmenter rapidement leurs revenus comme les salariés, les vieillards, les petits agriculteurs…Elles ne le deviennent que quand elles se généralisent sur les quantités des produits et dans le temps. Les facteurs de cette généralisation sont de quatre ordre : (i) augmentation de la quantité de la monnaie sans augmentation parallèle de la production,(ii)les investissements qui ont des effets inflationnistes- industries lourdes, les dépenses en voie de communication, en bâtiments, en production énergétique…-, (iii) la persiste de confiance dans la monnaie, et enfin (iv)la dépréciation extérieure de la monnaie qui n’est rien d’autre qu’une opération par laquelle un pays donne une nouvelle définition légale de sa monnaie soit par rapport à un étalon métal (or) soit par rapport à une monnaie étrangère.

La hausse des prix est à caractère inflationniste.

Les cinq éléments explicatifs de la hausse des prix n’apparaissent pas toujours concomitamment. Les uns peuvent être plus déterminant que d’autres. Dans le cas burundais, l’offre est là, mais elle est chère. La quantité de monnaie en circulation n’est pas énorme, mais elle circule rapidement, car ne pouvant être ni épargné, ni investi. Le Burundi vit des vivres produits localement et importés. La plupart des produits manufacturés sont importés. Les produits vivriers locaux manquent. La production a diminué. L’on est dans une période de soudure, c’est vrai. Les mois de mars et d’Avril et de mai ont été un calvaire pour les Burundais. C’est une vérité que l’on doit savoir. Demandez aux petites vendeuses du marché, elles vous le diront. Mais cela n’est qu’une infime partie de l’explication.  Les structures traditionnelles de productions ne parviennent pas à soutenir la demande.  Les taxes sur les produits importés ont freiné les importations. Les structures de productions modernes ont du mal à démarrer. Les petites savonneries qui font office d’usines burundaises ne font pas le poids dans l’économie. On ne peut importer sans espoir ni de bénéfice, ni d’acheteurs. Le prix de revient du produit est tel que l’on ne peut changer le prix de vente. La publicité, le stockage ou les marges bénéficiaires arbitraires ne semblent pas avoir joué un rôle important dans cette hausse. Non plus les modèles de consommation extérieurs même si l’une ou l’autre personne s’achète une Heineken à 6000 FBU. Par contre il est clair que les droits de douanes constituent un facteur important dans cette hausse des prix à caractère inflationniste. Ces droits de douanes, l’Etat en a besoin. Il ne peu y renoncer. Et c’est cela qui fait qu’il ne s’agit pas d’une simple hausse temporelle des prix, qui est de nature à se résorber. Elle est là pour durer. Il n’y a donc pas de doute sur le caractère inflationniste de cette hausse. Elle est là pour durer. Elle n’est pas passagère.

Les trois éléments sont en effet réunis pour confirmer l’existence d’une inflation. Les prix montent plus que dans les autres pays de la sous-région. Tous les biens sont pratiquement concernés même s’il y ‘en a qui sont plus chers que d’autres. Le troisième élément, à savoir  les perversions économiques de cette hausse est plus intéressant. Ceux qui ont l’argent (peu importe comment ils l’ont) n’investissent pas dans les secteurs productifs tels que la grande et moyenne industrie, mais dans des secteurs spéculatifs, tels que les bâtiments, l’achat des terres. C’est le constat dans notre pays. Les personnes vulnérables sont les plus menacées, certains doivent vendre ce qu’ils ont pour survivre.  Les petites  gens vendent leurs terrains, parfois rien que pour satisfaire leurs besoins de  base. L’Etat fait des pressions sur les salaires. Les impôts sur les fortunes n’existe pas alors que certains candidats à la présidentielle française promettent de frapper d’impôt les grosses fortunes de 75% de leurs bénéfices, contre plus de 30% aux Etats-Unis.

Nous l’avons dit, toute hausse de prix n’est pas inflationniste. L’augmentation des prix autour de fêtes de Noêl, de Nouvel An ou de Pâques ne peuvent être assimilés à une inflation. Elle ne devient inflationniste que quand cette augmentation tend à se généraliser et les facteurs de cette généralisation cités ci-haut sont visibles. Encore une fois certains sont plus déterminants que d’autres. Peut-on dire qu’il y augmentation de la masse monétaire? Ce n’est pas évident, mais pas exclus car la planche à billet est toujours tentante. Par contre, la nature des investissements, de même que l’inflation elle-même donne l’impression que l’argent a augmenté sur le marché. Vous l’avez vu ces derniers jours. La construction des quartiers entier en en rien de temps a mis sur le marché une quantité impressionnante d’argent par exemple. Les gens fortunés construisent dans les campagnes, injectant l’argent dans des populations qui naguère vivaient en autarcie grâce à l’agriculture de subsistance. La vente des parcelles et des terres dans la mairie de Bujumbura et ses environs est une autre source passagère de l’argent. Tout cela multiplie la quantité de monnaie en circulation et crée l’inflation, surtout quand la production n’augmente pas proportionnellement. Tous les grands chantiers favorisent l’inflation, car pas accompagne par une véritable stratégie de production. Certes on voit les fonctionnaires investir de plus en plus dans l’agriculture dans leurs communes d’origines, et cela est de bon augure. Pour autant qu’ils cessent d’utiliser les moyens de l’Etat. Reste à prendre des mesures de protections de petits paysans qui vont certainement souffrir ou mourir de cette reconversion des urbains. Personne n’accepte de mourir. Ils préfèrent envahir la ville où ils vont faire de petits métiers, taxi-moto-vélo, salon de coiffures, les rabatteurs, les commissionnaires etc. Ce ne sont pas des boulots productifs. Ils relèvent du secteur tertiaire, mais ils procurent des revenus quotidiens qui sont dépensés rapidement, les produits et des services étant devenus chers. Cette circulation rapide de l’argent donne cette impression que la demande est forte, ou plutôt qu’il y a beaucoup d’argent sur le marché.

Eviter la manipulation politicienne de la situation.

La société civile réclame une discussion avec le pouvoir pour que l’on discute de la chose. Le pouvoir hésite pour des raisons qui sont les siennes. Mais cette société civile dispose-t-elle réellement de propositions concrètes à faire pour sortir de l’ornière. Une réunion en concave le fera-t-elle mieux ? C’est possible, maïs le doute est permis. Car le problème est politico-économique. Politique dans ce sens qu’il est question de choix économique qui s’inspirent d’un objectif global de développement à atteindre. Economique dans ce sens qu’il relève du domaine de l’économie qui a ses spécialistes. Ceux-ci devraient être appelés à réfléchir pour voir, quelles réponses économiques faut-il pour atteindre un objectif politique dont le fondement devrait être bien être des populations. La hausse des prix ne date pas d’aujourd’hui. Les prix ont toujours monté. Il s’est développé au fur des années, et l’on en est aujourd’hui à une phase aigüe, finale, dirait-on. Le  manque de vision et de la réduction des aides extérieures y sont pour quelque chose. C’est un peu comme la question des terres. Si aujourd’hui les gens s’entretuent dans des conflits fonciers, le pouvoir d’aujourd’hui actuel n’est pas entièrement responsable. Mais il a le devoir de gérer ces situations de crises aigües. Et la meilleure manière de le faire est de mieux clarifier son projet de société, de donner les stratégies pouvant aider à exécuter ce projet ou tout simplement la planification de l’exécution. C’est peut-être l’une des revendications de la société civile quand elle appelle à une discussion ou un débat sur la crise. La crise en Occident a eu sans nul doute des répercussions. Les bailleurs ont de bons prétextes pour fermer les robinets : mauvaise gouvernance, corruption …chez-nous, crise économique et financière, récession chez-eux. Ce sont ces aides qui ont toujours maintenu le pays sous perfusion. Et leur tarissement est nuisible. Le plus grand problème est que 50 ans après l’indépendance que nous nous préparons à célébrer avec faste, l’on ait accepté de vivre sous perfusion, sans vision de l’avenir. Il y a d’autres facteurs aggravants certes : alors qu’hier les paysans vivaient en autarcie, ils ont aujourd’hui envahi pratiquement la ville, ils ont découvert qu’ils ne peuvent plus vivre la pauvreté comme une fatalité. C’est ce qui explique l’exode rural actuel qui était fortement limité par les pouvoirs autoritaires.

Dans un tel contexte de marasme économique, il est trop simpliste de tout attribuer à la mauvaise gestion actuelle et la mauvaise gouvernance que l’on ne peut en aucun cas légitimer. Celles-ci aggravent une situation déjà compliquée. Personne ne devrait inciter ou crier "hourra !!" quand les traditionnels bailleurs décident de fermer le robinet. Une telle attitude n’est pas responsable. Les aides sont destinées aux peuples et non aux pouvoirs. Les errances d’un pouvoir ne peuvent justifier la condamnation à mort de tout un peuple. Certains voudraient récupérer une situation économique éprouvante à des fins politiques. L’on entend même certains nostalgiques des anciens régimes chuchoter "jamais l’on a connu pareille situation", rien qu’avec l’intention de souffler sur la braise ou de se caresser le nombril car ayant trouvé leur alter ego. Les réclamations actuelles de la société civiles sont légitime certes, mais un appel à la grève et sa mise en exécution peut être contre productive, voire même néfaste pour un pays aussi fragile, avec un pouvoir qui n’est pas encore rompu dans l’art de gérer et canaliser les contestations. Si demain l’on pousse plus loin, la planche à biller va commencer à fonctionner. Et  la situation va s’empirer.

Les grèves ne peuvent être une solution.

S’acquitter des impôts est un devoir citoyen. Personne en devrait s’y dérober. Le payement d’impôt par les députés, sénateurs et autre mandataires ne va pas avoir un impact direct sur le panier de la ménagère. Les pouvoirs publics ont à améliorer la gouvernance, a lutter efficacement contre la corruption, à mieux recadrer le projet de société, à mieux le planifier et à mieux le vendre et à ne plus  se contenter d’un dirigisme dépassé qui prête le flanc aux détracteurs de tout acabit. Ils doivent prendre conscience qu’ils héritent d’un passé pourri, et qu’ils ont intérêt à le dépoussiérer avec prudence, mais sans hésiter. Je le disais dans mes derniers articles, la première urgence est d’assainir la vie politique. La société civile doit comprendre que certaines erreurs, certaines incapacités des gestionnaires actuels ne relèvent pas d’une incapacité naturelle, mais qu’elles sont parfois le résultat d’une douloureuse histoire, que tous les Burundais devraient assumer, à commencer par les gestionnaires d’hier. La compassion, la solidarité, la magnanimité doit guider les bailleurs, dès lors que ces derniers ont affaire à des pays fragiles comme le notre.  En tout cas, le plus grand vœu ne serait pas de voir les gens prendre la rue. Le plus grand vœu serait l’assainissement rapide de la vie politique en laissant notamment les politiciens jouer leur jeu et à ciel ouvert pour que les alternances concurrentielles puissent fonctionner correctement. Penser toujours en termes d’alternances politiques. Car cela permet de choisir un homme, un parti, non sur base de son nez, mais sur base des propositions, de l’offre. Plus l’on reste au pouvoir, plus l’on  s’y crétinise, et la sortie devient difficile. Il faut penser en termes de départ-retour au pouvoir à la Poutine, plutôt qu’un départ honteux à la Bagbo que l’on  devrait politiquement et humainement ne souhaiter à personne.

Une crise économique n’est jamais résolue par des tintamarres ou des bruits de klaxons. Encore moins par des coups de gueules ou des politiques des chaises vides dans les bureaux. A moins que l’on ne veuille l’attiser pour en tirer profit. Il faut en faire un bon diagnostic pour  trouver une cure appropriée. Le plus grand problème n’est ni cette inflation, ni cette pauvreté, mais les problèmes économiques structurels qui en sont à la base. Il faut d’abord faire des choix économiques avisés. Notamment clarifier de quel type de développement le pays a besoin, quelles infrastructures de productions à mettre en place, quel est le type de citoyen à faire émerger et quel devrait être son rôle dans le processus de développement. Mais dans le très court terme, il faut regagner rapidement la confiance des bailleurs. Et chacun des acteurs a un rôle à jouer. Le pouvoir public plus que d’autres. Les autres empoignades, surtout celles qui n’apportent pas de véritables solutions sont inutiles. Les grèves ou absence au travail ne vont pas résoudre les problèmes économiques structurels. Il faut éviter la mimique. Les occidentaux peuvent faire des grèves, manifester contre la hausse des prix. Les Burundais peuvent le faire aussi puisque dans les deux cas il s’agit d’actions légales. Mais les solutions seront inévitablement différentes. Il y a des  décisions économiques que les pouvoirs publics occidentaux peuvent prendre, car évoluant dans une économie structurée et articulée. Chez-nous ce n’est pas ça. Nous sommes dans une économie dominée et désarticulée. Une comparaison est nécessaire. Il n’est pas difficile de percevoir et corriger une erreur de fonctionnement d’une voiture neuve. Car l’ensemble du système fonctionne. Par contre la correction du fonctionnement d’une vielle ferraille perdant ses pièces à tout bout de chemin donne du fil à retordre. Parfois on préfère la garer définitivement pour réduire les ennuis. On ne peut garer un pays. On fait avec, dans l’attente des solutions que le pouvoir ne peut trouver seul. D’où la légitimité de la demande de la société civile quand elle réclame une discussion sur la question. Les grèves peuvent par contre être contre-productives dans le contexte du moment.

NdlR : Salvator Sunzu est aussi auteur de plusieurs articles dont les deux plus récents sont parus sur Arib.info dont les titres sont "Burundi-crise : nécessité d’un débat pour sceller un pacte nationale" et  "La grève : une solution ou un moyen ? Et au-delà, que faire ?".

 
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