Mais le message aurait été encore plus fort si le président du Burundi, Pierre Nkurunziza, avait choisi de prolonger sa visite de travail en Afrique du Sud pour y rencontrer le chef de file des FNL. « Il soutient la rencontre, nous sommes ses mandataires » a répondu Ndayishimiye.
Les FNL pour leur part ont indiqué qu’elles avaient rédigé une lettre destinée au directoire, qui décline à quelles conditions le groupe rebelle acceptera de désarmer et démobiliser ses troupes avant leur réintégration au sein des corps de polices et de l’armée. Ces conditions portent essentiellement sur deux points, qui sont des points d’achoppement, et pas des moindres : l’immunité des troupes, et la reconnaissance officielle de l’organisation par le gouvernement.
Pretoria est conscient du chemin qui reste à parcourir, si l’on en juge par les déclarations de l’ambassadeur sud-africain Kingsley Mamabolo : « Sur le Burundi, nous commençons à sentir que nous savons où nous allons ». De son, côté, Agathon Rwasa a réfuté ce week-end les accusations du gouvernement burundais, qui dénonçait samedi la poursuite de recrutements massifs par les FNL.
Enfin, à Bujumbura, le président Nkurunziza semble avoir repris la main, après avoir eu des difficultés : il a récupéré une majorité parlementaire, a fait taire les leaders syndicaux et ne cède rien aux FNL.