@rib News, 08/10/2012

De notre correspondant à Anvers (Belgique)

Réunis ce samedi 06 octobre pour échanger sur les stratégies d’organisation de la Diaspora burundaise en Belgique, les Burundais habitant la ville portuaire d’Anvers et ses environs ont catégoriquement rejeté la nouvelle structure dénommée AIDBU (Action Internationale de la Diaspora Burundaise), mise en place cet été à Bujumbura et qui prétend parler dorénavant au nom de toute la Diaspora burundaise.

Répondant à l’invitation du Professeur Libérat Ntibashirakandi, les Burundais de la région anversoise, venus en nombre et dans toute leur diversité, ont longuement débattu sur le sujet, marquant le bien fondé d’une future organisation structurée de leur communauté tout en soulignant leur méfiance et désapprobation vis-à-vis de toute organisation téléguidée à partir de Bujumbura, avec un "agenda caché", et qui viendrait s’imposer à eux.

Pour lancer le débat, le Pr Ntibashirakandi, en tant qu’émissaire de la Commission provisoire chargée de préparer l’Assemblée générale de la Diaspora burundaise de Belgique, a d’abord expliqué le cadre de cet échange, qui allait avoir lieu au niveau provincial dans toute la Belgique, afin de permettre aux Burundais de s’exprimer sur leur vision d’une stratégie à mettre en place pour renforcer l’organisation de leur communauté.

Il a ensuite fait un bref rappel historique des différentes tentatives d’organisation de la Communauté burundaise en Belgique, dont notamment l’association CBB, l’ODIB (experts) et enfin la toute dernière AIDBU, puis a invité les participants à s’exprimer sur le sujet qui les avait réunis.

Un vif échange, très riche et très animé, s’en est suivi où la plupart des intervenants ont exprimé leurs inquiétudes et méfiance à l’égard de l’AIDBU qui apparaît pour nombreux comme une association de quelques personnes "avec des visées politiques cachées et inavouées", qui se sont retrouvées à titre individuel à Bujumbura pendant les vacances d’été et autoproclamées "Représentants de la Diaspora burundaise", sans aucun mandat de cette dernière.

Tout en réaffirmant le bien fondé d’une organisation future des Burundais au niveau national belge, la plupart des participants ont émis le souhait d’éviter la précipitation, et de renforcer d’abord l’organisation de leur communauté au niveau local, provincial ou régional, avant de s’atteler par la suite à la mise en place d’une structure au niveau national belge, et surtout avec des Représentants qu’ils se seraient eux-mêmes choisis.

En remerciant le Pr Ntibashirakandi pour cette initiative louable de les avoir réunis et permis de se rencontrer afin d’échanger sur leur communauté, les Burundais d’Anvers lui ont demandé de transmettre à la Commission qui l’avait envoyé leurs points de vue, à savoir qu’ils ne se reconnaissaient en aucun cas dans une structure qui s’est mise en place sans eux, et qu’ils préfèrent d’abord s’organiser au niveau local pour identifier ensemble les problèmes et enjeux spécifiques qui les concernent et mettre en place les stratégies pour renforcer leur communauté, avec des Représentants reconnus.

Pour ce faire, rendez-vous a été pris pour le samedi 20 octobre prochain où les Burundais d’Anvers et ses environs vont se retrouver pour réfléchir ensemble à la mise en place d’une structure organisationnelle de leur communauté.