APA, 15-04-2014

Arusha (Tanzanie) - Trois personnes, dont un journaliste de radio et un musicien populaire, ont été arrêtées par la police rwandaise qui les accuse de "menacer la sécurité de l’Etat", apprend-on mardi de source officielle.

Le chanteur Kizito Mihigo (photo) a été arrêté vendredi dernier, le journaliste Cassien Ntamuhanga -qui était porté disparu- a été appréhendé lundi matin tandis que le militaire retraité Jean-Paul Dukuzumuremyi a été arrêté samedi, selon un communiqué de la police rwandaise publié sur son site Internet.

La police indique disposer de preuves que les trois hommes sont impliqués dans l'organisation d'un complot contre l'Etat, en collaboration avec le Congrès National Rwandais (RNC), parti d'opposition en exil.

Ils sont également accusés de "collaborer depuis un certain temps avec le FDLR", le groupe rebelle hutu rwandais en exil en République démocratique du Congo (RDC) et dont des membres sont accusés d'avoir joué un rôle dans le génocide des Tutsis de 1994 dont le Rwanda commémore actuellement le vingtième anniversaire.

M. Mihigo, jeune rescapé du génocide, est connu pour son répertoire dans lequel il chante notamment l'amour du prochain, le pardon et la réconciliation.

Alors qu'il était devenu le chanteur de l'hymne national lors des grands événements nationaux, cela n'a pas été le cas le lundi 7 avril, à l'ouverture de la semaine de deuil national en mémoire des victimes du génocide.

Pour sa part, Cassien Ntamuhanga, il est connu dans son pays pour une émission qu'il animait à la Télévision nationale.

Selon le communiqué de la police, le journaliste, le musicien et le militaire démobilisé sont impliqués dans un plan visant à "renverser le gouvernement par la violence, assassiner des membres du gouvernement".

Ils auraient également "participé activement à un réseau ayant mené plusieurs attaques à la grenade" au Rwanda.

Selon son porte-parole, Damas Gatare, ils auraient déjà avoué leur collaboration avec les FDLR et le RNC.