@rib News, 23/07/2014

● Politique

- Le député Bonaventure Niyoyankana (photo) vient d’annoncer au ministre de l’Intérieur pour lui annoncer qu’il est prêt à reprendre la direction du parti Uprona. Dans une correspondance lui adressé ce mardi, ce député élu dans la circonscription de Gitega fait savoir qu’il a écouté sa conscience personnelle ainsi que les conseils de certains amis et membres de l’Uprona, de certains sages et même de certaines hautes autorités de ce pays qui lui ont conseillé d’agir ainsi. Il constate par ailleurs que Concilie Nibigira n’a pas été une solution aux problèmes qui minent le parti Uprona mais plutôt un amplificateur de ces derniers puisqu’elle a continué à agir contre les statuts de ce parti.

De plus, il constate qu’elle n’a jamais voulu réunir les organes du parti qui sont les seuls habilités à étudier toute situation confuse au sein du parti Uprona et d’y apporter une solution légitime. Il estime aussi que les états généraux du parti Uprona que Concilie Nibigira veut réunir ce dimanche ne sont pas connus comme organe de ce parti et que ceux qui vont y participer sont ont été invités d’une manière informelle pour qu’ils puissent venir prendre une décision de mettre en place des organes fictifs.

Il accuse également le ministre de l’intérieur d’avoir un côté penchant puisqu’il a autorisé une réunion d’un organe non reconnu par les statuts du parti. De tout cela, il estime qu’il peut donner sa contribution dans la résolution des problèmes qui minent le parti de Rwagasore et demande au ministre Nduwimana de prendre en considération cette correspondance et d’y réserver une suite favorable. [rtnb/isanganiro/bonesha/rpa/rtr]

- Le ministre de l’intérieur n’a pas tardé à réagir à cette correspondance lui adressée par le député Bonaventure Niyoyankana. En effet, il trouve tout d’abord que cette correspondance ne devrait pas lui être adressée. Selon Edouard Nduwimana, elle devrait plutôt être envoyée aux organes du parti Uprona qui sont reconnus par la loi. Il doute aussi de la possibilité pour un démissionnaire de pouvoir récupérer son poste à son retour et lui demande plutôt d’approcher ceux qui dirigent le parti Uprona pour qu’ils analysent cette correspondance et débattent de la situation ainsi que de la suite à y réserver. [rtr/rtnb/isanganiro/bonesha/rpa]

- La présidente du parti Uprona reconnue et acceptée par le ministère de l’Intérieur affirme qu’elle ne peut pas céder cette place au député Bonaventure Niyoyankana. Selon Concilie Nibigira, le parti Uprona ne peut pas être considéré comme un jouet ou un ballon que les dirigeants peuvent se donner tour à tour sous forme de passes. Elle trouve étonnante cette décision de la part de quelqu’un qui s’est rebellé contre les Badasigana et ne comprend pas pourquoi il veut encore récupérer la direction de leur parti. Elle trouve en outre qu’il n’est pas étonnant que Niyoyankana ne reconnaisse pas la légitimité des états généraux du parti Uprona puisque lors de leur instauration, il n’était pas au pays et que par conséquent, il est en train de sillonner toute la province de Gitega pour essayer de dissuader ceux qui doivent répondre au rendez-vous de ce dimanche de ne pas le faire. Elle estime tout de même qu’ils n’auront pas le courage de respecter ce qu’il leur demande. [rtnb/isanganiro/rtr/bonesha/rpa]

- Le député Charles Nditije reconnu par le comité central comme représentant légitime du parti Uprona affirme qu’il n’a pas encore vu cette correspondance adressée par Niyoyankana au ministre de l’Intérieur. Pourtant, il qualifie de fantaisistes ce que le ministre de l’intérieur et Concilie Nibigira sont en train de faire pour le parti Uprona. Néanmoins, il admet que si cette correspondance a réellement pour motif d’œuvrer pour la résolution des problèmes du parti Uprona, Niyoyankana est le bienvenu et que Concilie Nibigira devrait en tirer les conséquences et faire ses valises. [isanganiro/bonesha/rpa/rtr/rtnb]

- C’est ce mercredi que les membres du comité central du parti Uprona se sont rendus au ministère de l’Intérieur pour déposer le rapport de la réunion tenue en date du 13 juillet courant même si la police leur a refusé l’accès à la permanence nationale de ce parti. Ils ont déposé au secrétariat dudit ministère le rapport contenant les conclusions de cette réunion lequel rapport affirme que 411 membres de ce comité sont derrière Charles Nditije alors que 77 autres sont derrière Concilie Nibigira. Le même rapport continue en disant que ces membres du comité central du parti Uprona réitèrent leur indéfectible soutien au député Charles Nditije et au professeur Evariste Ngayimpenda comme seuls représentants du parti Uprona jusqu’à la tenue d’un nouveau congrès qui devra avoir lieu avant la fin de cette année. Enfin, le rapport termine en disant que les membres du comité central du parti Uprona ne reconnaissent pas la réunion des états généraux que Concilie Nibigira prépare pour ce dimanche. [rtr/rtnb/isanganiro/bonesha/rpa]

- Après le dépôt de cette copie, le député Charles Nditije fait savoir que le ministre de l’Intérieur n’a aucun pouvoir encore moins un droit de ne pas accepter les conclusions de ce congrès du comité central. Selon lui, s’il n’accepte pas le contenu de ce rapport, ils vont porter plainte contre lui devant la Justice. Il a aussi tranquillisé les amis et les membres de ce parti que ce dernier n’ira nulle part puisque les Badasigana sont derrière eux. De son côté, le professeur Evariste Ngayimpenda voit qu’il ne suffit pas que le ministre de l’Intérieur déclare illégale la réunion du comité central, mais, il faut plutôt qu’il le démontre en s’appuyant sur la loi. Il trouve néanmoins que le rapport a été établi sur approbation de plus de 84% des membres de ce comité central et que les délibérations ont été faites conformément aux statuts du parti de Rwagasore. [isanganiro/bonesha/rpa/rtr]

- Les partis politiques de l’opposition dans la province de Gitega s’insurgent contre la manière dont le parti au pouvoir est en train de mener un recensement de ses membres dans la commune de Gishubi de la même province. Selon ces membres de l’opposition, le député Grégoire Ntimpirangeza natif de Gishubi a distribué des fiches d’identification et ce recensement se fait ménage par ménage. Les recenseurs sont les membres du parti au pouvoir ainsi que certains administratifs à la base. L’inquiétude réside au fait que les recenseurs demandent à tout le monde son appartenance politique et si cette dernière est différente du CNDD-FDD, l’intéressé doit fournir des raisons pour les quelles il n’est pas membre du parti au pouvoir. De même, ils annoncent que les membres des autres partis politiques sont intimidés pour qu’ils adhèrent de force au parti présidentiel et sont même inscrits de force sur les fiches.

De son côté, l’administrateur communal de Gishubi précise qu’il doit s’entretenir avec les membres des partis politiques de sa commune dans les plus brefs délais puisque si ceux de l’opposition se lamentent qu’il y a un recensement qui est fait, ceux du parti au pouvoir quant à eux dénoncent le vol d’un de leurs drapeaux. Néanmoins, les membres des partis politiques de l’opposition estiment que ce vol de drapeaux n’en est pas un et trouvent que c’est un motif que le parti au pouvoir veut avancer pour camoufler ce recensement. [isanganiro/bonesha/rpa]

● Justice

- Les 7 jeunes Imbonerakure appréhendés la nuit du samedi à dimanche sur la colline Kagwema de la commune Gihanga en province Bubanza en train de tendre des embuscades aux passants qu’ils dépouillaient de leurs biens viennent d’être condamnés à une peine d’emprisonnement d'1 an et à une amende de 50.000FBu chacun. En effet, lors d’un procès qui a eu lieu ce mardi dans l’après midi à partir de 16h30, le procureur les a accusés de trois infractions à savoir faire des patrouilles nocturnes réservées aux forces de l’ordre, vol sur les passants et de perturbation des particuliers. Tous ont avoué le fait qu’ils étaient en train de faire des patrouilles mais ont renvoyé au secrétaire exécutif de la ligue des Imbonerakure dans la commune Gihanga qui les aurait envoyés. Ils ont également accepté à l’unanimité d’avoir exigé une somme de 15.000FBu à une personne qui transportait du chanvre qu’ils ont ensuite laissé passer avec sa marchandise et ont même demandé pardon à ce sujet.

Le procureur de la République à Bubanza avait requis une peine de 20 ans de prison contre ces jeunes. Après près de 3h que l’audience publique a duré, l’affaire a été prise en délibéré et la sentence a été signifiée sur place vers 19h30. L’APRODH dans cette province remercie la justice du fait que les Imbonerakure ont été traduits devant la justice et que des sanctions aient été prononcées puisque cela peut constituer une leçon. Mais, elle trouve que cette punition n’est pas proportionnelle à la faute commise. [rtnb/isanganiro/bonesha/rpa]

- L’ADC-Ikibiri constate de son côté que la sanction que ces jeunes ont reçue est de loin une vraie sanction eu égard à la faute commise. Selon le président de cette alliance, un voleur ne peut pas être puni de cette manière alors qu’il a été attrapé les mains dans le sac. Léonce Ngendakumana trouve plutôt que si ces jeunes continuent d’agir ainsi et que de telles sanctions sont prononcées contre eux, ils vont continuer à agir de la même manière ou même plus que cela, sachant que la sanction qu’ils encourent est supportable. Il dit ne pas comprendre comme le pouvoir demande que de telles personnes soient punies sérieusement et qu’une sanction comme celle-là soit prise entre temps. Il demande la révision de cette affaire pour impliquer même toutes les personnes citées y compris le secrétaire exécutif de la ligue des jeunes Imbonerakure dans cette commune de Gihanga cité par ces jeunes comme étant le cerveau de cette affaire. [isanganiro/rtr]