Burundi : vers un report des élections et une reprise de la contestation
Politique

RFI, 01-06-2015

Comment régler la crise politique qui paralyse le Burundi ? Réunis pour la deuxième fois en Sommet sur cette question à Dar es-Salaam, les chefs d’Etat d’Afrique de l’Est ont fait une proposition. Ils préconisent un nouveau report des élections communales, législatives et présidentielle, soit un délai supplémentaire d’au moins un mois et demi.

Ce lundi matin, le pouvoir burundais ne parait pas hostile à cette proposition de report, alors que dans les rues, la contestation devrait reprendre.

Sur le principe, le parti au pouvoir fait savoir qu’il n’est pas opposé à un éventuel report. Dans un communiqué, le CNDD-FDD explique qu’une étude de la Commission électorale doit encore être réalisée pour que les délais constitutionnels soient respectés. Ce qui veut dire qu’à ce stade, personne ne sait encore vraiment si le scrutin législatif et communal prévu ce vendredi aura lieu ou pas. En tout cas, ce lundi matin, la Commission électorale distribuait des cartes d’électeurs dans des quartiers de Bujumbura. Cet après-midi, toutes les parties de la crise burundaise vont se concerter et la décision finale du report de l’élection devrait être annoncée dans la journée.

Du côté de la société civile, en revanche, on ne voit pas les choses tout à fait de la même manière. Les anti-troisième mandat ont appelé à de nouvelles manifestations parce que ce report proposé par les chefs d’Etat est-africains, ce dimanche, en Tanzanie n’a fait que déclencher la colère de l’opposition et des manifestants. Pour eux, le préalable à toute discussion et à toute participation aux élections c’est le renoncement de ce troisième mandat de Pierre Nkurunziza.

Le blocage est donc total, et même si dans la rue à Bujumbura la mobilisation montre des signes d’essoufflement devant une répression intense et meurtrière. Dans le discours, les leaders de la contestation sont toujours aussi déterminés et annoncent de nouvelles manifestations dès demain effectivement, et ce, jusqu’au départ de Pierre Nkurunziza.