Nouvelles locales des mercredi 24 et jeudi 25 septembre 2014
Nouvelles locales

@rib News, 25/09/2014

Droit de l’homme

- Le président de l’OLUCOME a fait une marche manifestation dans la capitale Bujumbura ce jeudi dans l’après midi pour dénoncer les enrichissements illicites et les détournements des deniers publics par certains dignitaires de ce pays. Avec un parapluie à la main, il portait des habits tout blancs avec un effigie d’une personne très mince en train de nourrir une autre très grosse portant cravate et costume et lui posait cette question : « où as-tu tiré tes richesses ?». Il est parti du building appelé "chez Ngoma" sur la route menant vers la cathédrale Régina Mundi (Avenue Patrice Lumumba) et arrivé devant le bâtiment qui abrite le ministère de l’intérieur, celui de la justice et celui de la fonction publique, il a été interpellé par une foule de policiers sous les applaudissements des personnes qui étaient tout près de lui. Il a été embarqué jusque chez lui à Ngagara où il est mis en résidence surveillée. Avant d’être embarqué, il a fait savoir qu’il est content d’exercer ses droits constitutionnels. Arrivé chez lui, il a fait savoir que même s’il est content d’avoir exercé ses droits, il est par contre attristé par le fait qu’il est en résidence surveillée. [bonesha/rtnb/rtr/rpa/isanganiro]

- Le Forum pour le Renfoncement de la Société Civile (FORSC) dénonce l’attitude du gouvernement du Burundi de toujours utiliser la force pour violer les droits et les libertés individuels. Le délégué général de ce forum estime que la pensée de la popualtion devrait plutôt l’aider à bien parfaire sa politique. Vital Nshimirimana estime que le gouvernement ne comprend pas ce que c’est la démocratie et trouve qu’il devrait laisser les gens s’exprimer librement. Il ajoute aussi que le gouvernement le veuille ou pas, ceux qui ont détournés les biens publics seront identifiés et poursuivis. Il encourage le président de l’OLUCOME et toute autre personne de ne pas avoir peur de dire ce qu’on pense. [bonesha]

- Le ligue des droits de l’homme Iteka se dit inquiète du fait que le présumé auteur des massacres de trois religieuses dans la communauté Xavérienne de la paroisse Kamenge est incarcéré alors que certains le prennent pour un fou. Selon le secrétaire exécutif de cette ligue, Christian Claude Butoyi devrait plutôt subir des examens médicaux afin que son état de santé soit bien déterminé. Anschaire Nikoyagize trouve aberrant que la justice incarcère une personne apparemment sans discernement selon certains, sans avoir le moindre courage de vérifier son état de santé. Il demande ainsi la mise sur pied d’une commission médicale pour examiner la santé de cette personne afin de travailler sur de vraies considérations. [rtr/rpa/isanganiro]

● Justice

- La police a encerclé le matin de ce jeudi le domicile du directeur communal de l’enseignement (DCE) dans la commune de Mukike de la province de Bujumbura. L’objectif était de l’arrêter puisqu’il avait épousé une fille qui étudie en 9ème année. Mais, la population s’est interposée refusant ainsi que le concerné soit embarqué par la police. Le motif que les plus de 300 personnes avançaient était que Jérémie Ngendakumana n’est pas le seul à s’être marié illégalement. De plus, ils ont refusé d’écouter l’administrateur de cette commune arguant que c’est bien elle qui a appelé la police.

Cette autorité communale a annoncé que la population ignore catégoriquement le fonctionnement de la justice puisque quiconque est recherché par la justice doit être entendu. Interrogée à ce propos, la fille mariée illégalement a affirmé qu’elle n’a pas été épousée par contrainte et qu’elle s’est entendue avec son mari pour l’épouser. Elle a jouté qu’elle ne pouvait pas supporter de redoubler de classe chaque fois précisant qu’elle a doublé en 8ème et triplé en 9ème tout en ajoutant qu’elle est âgée de 25 ans.

Les parents de la fille ont également affirmé qu’ils savaient bien ce projet de mariage entre leur fille et le DCE de Mukike. La population a vidé les lieux après le départ de la police estimant que les mariés ont seulement eu tord de ne pas passer par l’Etat-civil mais que cela ne mérite nullement pas une arrestation. [rpa/bonesha/rtr/rtnb/isanganiro]

Sécurité

- Après que, la nuit de ce dimanche à lundi, des personnes aient tenté de déterrer les cadavres des personnes inconnues enterrés près du lac Rweru du côté de la province de Muyinga, les effectifs des militaires de la marine sur ce lac ont été revus à la hausse. Des patrouilles se font ainsi le jour comme la nuit. En effet, la nuit de dimanche à lundi, des personnes venus en pirogue avec moteur ont essayé d’enlever ces corps du lieu où ils sont enterrés mais, le veilleur a crié et ils sont partis vers le Rwanda par la même pirogue mais laissant derrière eux une tente et une pèle qui devraient probablement leur servir dans cette opération. Les veilleurs affirment que cette pirogue était venue du Rwanda mais le gouverneur de la province de Muyinga fait savoir que la sécurité sur ce lac doit être renforcée et qu’elle ne peut pas affirmer que ces personnes étaient venues du Rwanda. Aline Manirabarusha ajoute même qu’il n’y a jamais eu d’enquête pour essayer de comprendre l’origine de ces victimes. Les militaires quant à eux parlent d’une opération de routine. [bonesha/rpa/isanganiro]

- Un militaire en congé a été battu par des jeunes Imbonerakure au village II de la commune de Gihanga en province Bubanza la nuit du mercredi à jeudi. Selon des sources sur place, il était vers 19h quand le chef des Imbonerakure dans ce village s’est approché de ce militaire qui étanchait sa soif dans un bistrot de ce village et lui a demandé avec force de lui acheter une bière. Ce militaire lui a fait savoir qu’il ne peut pas lui en acheter par force. Edmond Ndayisenga accompagné par son frère ont ainsi battu le militaire sans que personne ne puisse le secourir et d’autres jeunes se sont joints à ces derniers pour le battre. Il a porté plainte devant l’OPJ à Gihanga ce mercredi matin en emportant dans ses mains les habits qu’il portait lors de son agression. Ce dernier a émis des mandats de comparution contre ces deux jeunes. Le chef du village II a confirmé que ce militaire a été battu mais il précise que ceux qui l’ont battu ne l’ont pas fait en tant qu’Imbonerakure. [rpa/bonesha]

Economie

- Les travailleurs du port de Bujumbura réunis au sein du SYTRAPO ont observé un mouvement de grève depuis ce lundi. Ils s’insurgent contre le limogeage du vice-président de ce syndicat sans motif. Ils veulent aussi dénoncer un plan de limogeage de plus de 80 employés d’entre eux. Ils trouvent que tout cela s’inscrit dans le cadre de vouloir réduire à néant leurs réclamations concernant les indemnités de licenciement dues à la substitution d’employeur qui s’est opérée entre l’EPB et la société Global Ports Services Burundi. Ils affirment qu’ils ne vont pas tout de même lâcher. Mais, après une courte médiation menée par l’Omboudsman burundais, ils ont momentanement suspendu la grève ce vendredi et espèrent un déblocage de la situation dans les plus brefs délais. [bonesha/rtnb/rtr/rpa]

- La liste des commerçants devant bénéficier des places au marché provisoire du COTEBU a été rendue publique ce mercredi. Ont reçu de places, ceux qui œuvraient dans l’ancien marché central de Bujumbura et qui avaient des contrats avec la SOGEMAC. Mais, des grognes parmi les commerçants non servis se sont fait entendre. En effet, certains affirment qu’ils avaient des contrats et qu’ils les avaient montrés lors de l’inscription et qu’ils ont été surpris de ne pas se trouver sur la liste. D’autres qui n’en avaient pas affirment qu’il s’agit d’une injustice à leur encontre puisqu’ils avaient demandé à maintes reprises le contrat à la SOGEMAC mais en vain. D’autres en avaient mais ces contrats ont été emportés par l’incendie et ils demandent que la commission consulte les listes dans les machines de la SOGEMAC. La commission chargée de distribution de ces places a demandé aussi aux commerçants non servis de déposer des lettres de recours à la deuxième vice-présidence de la République depuis ce mercredi jusque lundi de la semaine prochaine. [isanganiro/bonesha/rtnb/rtr/rpa]

Politique

- Le parti Uprona dirigé par Concilie Nibigira et reconnu par le ministère de l’intérieur a tenu une conférence de presse ce mercredi pour montrer sa position face aux récentes déclarations de l’assemblée législative européenne sur l’emprisonnement de Pierre Claver Mbonimpa. Selon un des dirigeants de ce parti, si l’UE prenait une décision de suspendre le Burundi de l’accord de Cotonou, cette décision serait précipitée et cela ne servirait à rien. Jean Claude Banyiyezako estime qu’il s’agirait même d’une violation de l’article 2 de cet accord qui stipule que ce même accord est basé sur le dialogue.

Il trouve qu’au Burundi, la liberté d’expression est garantie et que c’est ainsi qu’il a pu tenir cette conférence de presse. Il a estimé qu’il y a des personnes ou des organisations, qu’il n’a pourtant pas voulu nommer, qui sont en train de perturber les relations entre le Burundi et les puissances qui le soutiennent. Il estime que cela n’est pas du tout patriotique aux yeux du parti Uprona. Il a profité de cette occasion pour annoncer que des enquêtes pour savoir si oui u non des jeunes burundais feraient des entraînements sur le sol congolais ne sont pas nécessaires puisque selon lui, ces enquêtes prendraient une autre orientation. [bonesha/rtnb/rtr/isanganiro/rpa]

- Le gouvernement du Burundi a sorti un communiqué de presse pour réagir après que les députés européens aient brandi la menace de sanctions contre le pays si le président de l’APRODH n’est pas libéré dans deux mois. Selon ce communiqué, les droits de l’homme et surtout la liberté d’expression sont garantis au Burundi. Il trouve plutôt que les eurodéputés ont pris leur position suite à de faux rapports qui sont fournis par certaines personnes ou organisations de la société civile tant nationales qu’étrangères. Il précise que Pierre Claver Mbonimpa est incarcéré non pas parce qu’il a exprimé sa position, mais parce qu’il a fourni de fausses preuves.

Le communiqué continue en affirmant que ce n’est pas la première fois que cet individu est incarcérée mais que même dans le passé, il toujours eu à répondre de ses actes. Il ajoute aussi que personne n’est au dessus de la loi et que celui à qui la justice a quelque chose à lui demander doit être entendu.

Le gouvernement s’étonne tout de même du fait que l’Union Européenne n’a pas levé le petit doigt quand au mois de mars de cette année, les membres du parti MSD se sont affrontés avec la police ; ce qui a été considéré comme un acte de rébellion par le pouvoir puisque des aliments et des stupéfiants ont été retrouvés dans cette même permanence ; un signe que ces agissements avaient été bien préparés et avaient un but précis. Il demande plutôt aux députés européens de se rendre sur place pour constater la situation étant sur terrain. [bonesha/rtnb/rtr/rpa/isanganiro]

- L’ancien membre du conseil des sages du parti CNDD-FDD en la personne de Manassé Nzobonimpa dénonce le comportement de certains politiciens qui sont en train de manipuler certains démobilisés pour les utiliser dans la perturbation des élections de 2015. Il affirme que certains jeunes sont en train d’être entraînés sur la manière dont ils vont procéder pour que les électeurs n’aillent pas voter. Il demande aux politiciens qui seraient derrière ces magouilles de laisser cela de côté eu égard à ce qui s’est passé dans d’autres pays surtout africains. Il demande également à ces jeunes qui seraient en train d’être manipulés de prendre conscience et de se désolidariser avec ces politiciens qui ne veulent que leurs propres intérêts et non ceux de ces jeunes qu’ils manipulent puis que ce sont ces jeunes qui vont répondre de ces actes. Il interpelle donc la conscience de chacun pour que le pays ne sombre pas encore une fois dans une période de crise. [bonesha/rpa]