Cadavres du lac Rweru : le Burundi accepte l'aide de la police fédérale américaine
Sécurité

RFI, 27-09-2014

Lac Rweru : le Burundi accepte la proposition d'assistance du FBI

Le présidence burundaise dit accepter une proposition du FBI, la police fédérale américaine, de l'assister dans son enquête sur les cadavres retrouvés flottants sur le lac Rweru, à la frontière entre le Rwanda et le Burundi. Pour le gouvernement burundais, toute aide extérieure sera la bienvenue.

« Nous acceptons la proposition d'assistance du FBI », a dit à RFI le conseiller en communication du président Nkurunziza, Willy Nyamitwe, expliquant qu'il s'agissait de la seule offre concrète d'assistance étrangère jusque-là. « Le Burundi ne peut refuser aucune aide extérieure pour élucider ce mystère de cadavres flottants dans le lac Rweru et charriés par la rivière Akagera », a-t-il ajouté.

Jusqu'ici, le porte-parole du ministère burundais de l'Intérieur avait affirmé que l'enquête était terminée. Mais le département d'Etat américain avait appelé le Burundi et le Rwanda à mener des enquêtes avec l'assistance d'experts légistes étrangers et indépendants, sans formellement proposer son aide.

Des pêcheurs burundais du lac Rweru et des riverains rwandais de la Kagera avaient affirmé à RFI que des dizaines de corps avaient été charriés depuis la mi-juillet de cette rivière au Rwanda. Plusieurs associations de défense des droits de l'homme dont Human Rights Watch, l'ACAT et la FIDH avaient dénoncé le peu de volonté des deux pays de mener des enquêtes. Quatre corps seulement avaient été repêchés par les autorités burundaises il y a un mois et enterrés, sans autopsie, pour des raisons sanitaires. Dans la nuit du 21 au 22 septembre, selon le ministère de l'Intérieur, des hommes venus en bateau auraient tenté de déterrer les cadavres et de les voler.

Le gouvernement burundais avait toujours affirmé ne pas disposer des ressources humaines et matérielles pour identifier ces corps mais se dit aujourd'hui prêt à accepter toute aide étrangère susceptible de faire toute la lumière sur cette affaire.

Philippe Nzobonariba, le secrétaire-général et porte-parole du gouvernement burundais : « Chez nous, du côté burundais, on sait que ces corps, d'après la déclaration de la population locale, ont été charriés en provenance de la rivière Kagera qui vient du Rwanda. »