Kinshasa et Bujumbura nient toujours la présence de Burundais en armes au Congo
Sécurité

RFI, 02-10-2014

RDC : le mystère de la présence des forces burundaises à Kiliba

La Mission des Nations unies pour le Congo (Monusco) ainsi que les gouvernements burundais et congolais démentent toujours officiellement la présence d'hommes en armes et en uniformes militaires burundais dans l'est du Congo. Et pourtant, ils sont bien là, dans la plaine de la Ruzizi (Sud-Kivu), comme RFI a pu le constater.

Selon plusieurs sources, il existerait un accord secret entre Kinshasa et Bujumbura pour permettre à l'armée burundaise de mener des opérations contre des rebelles. Une explication qui ne correspond pas vraiment à la réalité du terrain.

Depuis le début de l'année 2014, il n'y a eu aucune opération conjointe entre les armées burundaise et congolaise. Les rebelles se présentant comme les Forces nationales de libération (FNL) sont dans les moyens plateaux du territoire d'Uvira. Les forces burundaises de défense sont elles dans la plaine de la Ruzizi. C'est bien plus bas et pourtant elles ont été attaquées à plusieurs reprises ces derniers mois par les rebelles burundais. Aucune opération terrestre n’a eu lieu en représailles.

« Que font alors ces militaires burundais en territoire congolais ? », s'interrogent les observateurs, y compris au sein des FARDC, l'armée congolaise, dont la présence est minime dans la localité de Kiliba et ses différents secteurs. Kiliba, où se trouve le quartier général officieux de l'armée burundaise dans l'est du Congo, se situe à la frontière avec le Burundi. Malgré cette position stratégique, selon plusieurs sources, l'armée congolaise a ordre de n'y inspecter aucun véhicule militaire burundais et n'a qu'un droit d'accès limité.

Accès limité également pour la Monusco, qui a envoyé plusieurs missions sur le terrain depuis le début de l'année. Cet accès limité n'empêche cependant pas la mission onusienne et le groupe d'experts des Nations unies d'avoir toutes les informations, assurent plusieurs sources congolaises comme étrangères. Face aux démentis des gouvernements burundais et congolais et au silence de la Monusco, le mystère Kiliba reste entier.