Les Burundais commencent à consommer l'alcool dès le plus jeune âge
Société

PANA, 16/07/2009

Bujumbura, Burundi - Les résultats d'une récente enquête de l'Association des scouts du Burundi sur la consommation d'alcool chez les petits de 6 à 20 ans montrent que les enfants burundais commencent à boire dès le plus jeune âge.

Les produits de substitution, comme le lait de vache, n'étant pas partout abondants dans le pays, 50% des petits Burundais, surtout du monde rural, se désaltèrent au vin de banane ainsi qu'à la bière de sorgho, selon le rapport parvenu à la PANA jeudi.

Avec l'âge et les moyens financiers, les boissons artisanales sont remplacées par les bières industrielles de la Brasserie du Burundi (BRARUDI) non moins noccives, poursuit l'enquête.

L'autre triste réalité de l'alcoolisme chez les jeunes Burundais est que 43,5% d'entre eux arrivent même à consommer une dose qui dépasse de loin leur capacité d'absorption en une occasion, soit une moyenne de 3 bouteilles de 72 cl, révèle encore l'enquête qui a été réalisée dans tout le pays auprès des écoliers, élèves, enfants de la rue et dans les ménages.

La fréquence de consommation varie d'un âge à l'autre et 10% des petits Burundais interrogés par les enquêteurs ont avoué boire de 3 à 7 jours par semaine.

Une autre importante proportion de 31% d'enfants mineurs a avoué boire au moins pendant un mois de façon régulière, peut-on encore lire dans l'enquête.

Les raisons majeures qui poussent les enfants en bas âge à consommer les boissons fortes sont à chercher du côté de la curiosité et du goût, dans 24% des cas, ou alors dans les occasions de fêtes pour 21,5% des petits enquêtés.

Ces raisons ne peuvent cependant pas expliquer à elles seules la consommation abusive des boissons alcoolisées chez les plus petits et il faut encore aller chercher d'autres motifs du côté des parents qui en abusent eux aussi ou ne font souvent rien pour empêcher leurs rejetons de suivre le mauvais exemple, déplore l'enquête.

A ce propos, l'enquête révèle que 56% des enfants approchés ont avoué avoir au moins un parent qui abuse de l'alcool.

L'enquête met aussi en exergue l'absence de programmes de sensibilisation à l'arrêt de la consommation abusive de l'alcool chez les plus jeunes.

"Au contraire, les panneaux publicitaires qui vantent les vertus de certaines boissons alcoolisées pullulent partout, la télévision et les radios en font autant avec comme conséquence 45% de jeunes qui ont avoué leur incapacité à arrêter un jour de boire", déplore l'enquête.