Visite du Médiateur de la République à de jeunes présumés rebelles au Burundi
Politique

PANA, 02 octobre 2014

Bujumbura, Burundi - L’Ombudsman, Mohamed Rukara, a rendu une visite d'information, mardi, à cinq jeunes présumés déserteurs d’une rébellion naissante qui avaient été arrêtés, la semaine dernière, sur le sol de la République démocratique du Congo voisine, avant leur incarcération dans un cachot de la Police nationale à Cibitoke, une province du Nord-Ouest du pays, a rapporté, mercredi, la radio nationale du Burundi, citant une source proche du Médiateur de la République.

Selon la conseillère juridique du Médiateur, Me Jacqueline Rukuki, le Médiateur a pris le temps nécessaire pour écouter les jeunes présumés rebelles, avant de charger une commission d’enquêter plus en profondeur sur l’affaire.

Jeudi dernier, la même radio d’Etat burundaise avait cité l’Alliance démocratique pour le changement (ADC, une coalition de partis politiques de l’opposition) d’être derrière cette rébellion naissante.

Le président de l’ADC, Léonce Ngendakumana a, par la suite, déclaré que ce n’était pas la première fois que l’Alliance était mise en cause dans ce genre de dossier par «simple manipulation» de l’opinion.

Le retrait de l'ADC des élections générales de 2010 avait été suivi par de fortes tensions postélectorales et la fuite à l'étranger de certains leaders politiques de l'opposition.

Du côté toujours du médiateur de la république, on prend l'affaire d'une supposée rébellion naissante au Burundi très au sérieux et la commission ira, s’il le faut, en République démocratique du Congo, pour mieux enquêter sur ce dossier sécuritaire qui n’est cependant pas le premier du genre à troubler l’opinion, ces derniers temps, dans les relations de voisinage entre les deux pays.

La présence supposée de jeunes affiliés au parti au pouvoir au Burundi sur le sol congolais pour des entraînements paramilitaires supposés reste à la Une de l’actualité politique, diplomatique et sécuritaire à Bujumbura depuis des mois.

Les gouvernements burundais et congolais ont toutefois déjà démenti, à plusieurs reprises, une telle présence de paramilitaires au motif qu'il reste également flou à ce jour.

Un défenseur des droits humains connu au Burundi par qui ces révélations controversées sont arrivées, a bénéficié d’une remise en liberté conditionnelle, lundi, au bout de quatre mois d’incarcération à Mpimba, la prison centrale de Bujumbura, pour «atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat».

Le président de l’Association pour la défense des droits humains et des détenus, Pierre Claver Mbonimpa, n’a cependant pas regagné immédiatement son domicile à cause de son état de santé qui le maintient depuis un mois sur un lit d’hôpital à Bujumbura.

Le Burundi s’achemine vers des élections générales en 2015, sur fond de tensions sociopolitiques grandissantes.