L'histoire d'un jeune Burundais nous replonge dans les affres de la grande Histoire |
Opinion | |
@rib News, 10/10/2014 En attendant le verdict sur le cas Patrick ! Par JP. Mbonabuca Patrick comme apatride ! Patrick comme pas de trucage Wallah ! Patrick comme pas touche à mon pote en patrie des droits des femmes et des hommes patriotes. C'est pas très marrant ce qui t'arrive, Patrick! Je suis interpellé par le petit papier sur Patrick. Un jeune burundais demandeur d’asile en France en 2011-2014 ? C'est la faute à Pierre, eh Patrick ! Pas Gustave, l'autre Pierre ! Et la raison invoquée est que des rebelles auraient tué ses parents ? Ah Pierre le rebelle d'hier qui fait fuir des enfants aujourd'hui ! Bons repères historiques ! Si l’on devine bien, l’implication est que si notre infortuné Patrick est renvoyé par le charter vol sans retour direction plaine de l'Imbo, les mêmes rebelles qui sont au pouvoir pourraient avoir sa peau ? Bien trouvé, mon gars ! T’en fais pas, ils ne menacent plus de descendre les avions ! Ils les vendent plutôt. Et là je t'assure, nous sommes tous des Patrick ; près à nous enfuir, fuir les cadavres des lacs du Nord, de la Ruvubu, du lac Tanganyika, fuir les hommes en bleu qui matraquent et tirent sur Gatumba et partout; fuir le Parlement qui voulait cautionner le tripatouillage de la Constitution ; fuir la police présidentielle et la police tout court qui quadrille le pays des mille collines; fuir un régime qui ... non, je ne veux pas faire de la politique dans ton dos, Patrick. Je compatis seulement à ton cas pathétique; tout le monde peut compatir évidemment à cette situation; mais je t'avoue que ça ne manque pas de piquant ton truc Patrick ! Me laisser songeur serait exagérer. Loin de nous, toi et moi, l'intention de nous substituer au juge français ; mais n'a-t-on pas vite l'envie de plaider pour toi, Patrick mon chéri de compatriote ? Pour une raison simple. S’il n’a fui qu’en 2011, (il a donc fui quelque chose, allez savoir quoi), à peine à 16 piges, c’est qu’il ne connait rien des escadrons de la mort devenus célèbres par les pogroms commis dans Bujumbura et ailleurs entre 1993 et 1996-7, les fameux sans échecs de sinistres mémoire. Quelquefois les arguments juridiques sont quand même aux frontières de l'humain : 18 ans en mars 2012 signifie être né ou fin décembre 94 ou début janvier 95 (si c'est 31 mars 2012 qui est considéré) ! Donc le petit burundais mushasha n'a même pas connu le Président Ndadaye du Burundi bushasha fauché dans les limbes ? Si l'enfant est né au Burundi, l'on devrait en outre considérer qu'il porte sûrement quelque part enfui en son intimité psychique le traumatisme qui ronge nombre de ses compatriotes. Non, tu es sain d'esprit, faut t'en réjouir. L'oncle doit receler pas mal de secrets ! Qu’on le laisse donc terminer son lycée, le Patrick, puisque vraisemblablement il ne sait rien même de la rébellion dont il parle, étant entendu que l’action de cette dernière s’est estompée officiellement il y a plus d'une dizaine d’années, quand le pauvre jeune réfugié avait à peine 4 ans. Ne me faites pas dire ce que Patrick n'a pas dit à la faveur de son cas, que les escadrons de la mort, ce que les autres appellent milice du parti au pouvoir, ça ressemble à la chose d'il y a quelques années ! Vu le pathétique de la situation, nous n’irons pas jusque à supputer ou vouloir savoir l’année de la mort de ses parents, à l'intéressé, bien que ce faisant nous pourrions avancer dans les hypothèses des auteurs du forfait. Ce doit être pour les mêmes raisons d'ailleurs que nous ne connaissons pas le nom de famille du Burundais d'origine, sinon on irait vite chercher... Des noms et des hommes a écrit quelqu'un : dis-moi comment tu t'appelles je te dirai que tu es un faux ou un vrai réfugié ! Après tout, des fils d’anciens dictateurs major et compagnie n’ont-ils pas fait aussi Lille jusqu'au diplôme pour aller gérer les comptes du paternel ? Qu’on te laisse donc respirer un air de liberté (et d’égalité et de fraternité, j'espère, si l'esprit de la révolution est toujours là), pauvre fugitif qui n’en a pas au Burundi d'air pur, ni de liberté, ni d'égalité, encore moins de fraternité. Ne chicanez pas, je vous prie, chers juges, sur les logiques juridico-humanitaro-civilisationnelles. Pensez que c'est difficile de traverser et la forêt tropicale et le Sahara depuis le Burundi pour arriver à Lampedusa. Faut bien pouvoir arriver à Lille, cette auberge de corons et autres charbonniers ... euh français venus produire l'énergie pour faire rouler les trains, ce Lille qui a été une île de refuge pour tant d'autres, puisque d’autres jeunes ou moins jeunes Burundais pour ne parler que d'eux, des gens souvent aux mains très sales, en rouge sang maculées, se la coulent douce depuis les années 90’ à Lille comme dans les quatre coins des Lilles du monde entier. Le monde justement est devenu si petit et on sait qui vit où et qui a fait quoi. Même les assassins de Ndadaye ou présumés tels sont localisables, du moins ceux que les ambitions machiavéliques du major casseur des noyaux - essayant aujourd’hui de se blanchir par je ne sais quel deus ex machina pour briguer le secrétariat de l’OIF- n’ont pas vite fauchés dans leur exil ou leur geôle pour ne jamais arriver à témoigner. Encore heureux que le jeune burundais ne dise pas (du moins dans le texte référence de l'arib) qu'il est pourchassé parce que Tutsi ou Hutu ; car on sait que depuis 2003, les deux meurent équipollemment (mot inventé pour la cause ; mais ne dites pas que toutes les causes impliquées ici sont inventées !). Ça s'appelle rétablissement sinistre d'un équilibre historique ! On n'ose à peine y penser ! Mais c'est une bonne raison pour fuir vers Lille, suivez le regard du Sphinx ! Par ailleurs, ce ne devrait donc être compliqué à la justice française de savoir localiser l’oncle, les tantes etc. ; de savoir rétablir la vérité pour que l’enfant de 2011 devenu adulte en 2014, soit rétabli dans son droit de demandeur d'asile selon la Convention de Genève. Il reste une vérité crue et presque posée là, immuable, un gros sous-entendu dans cette histoire : le pouvoir actuel burundais est toujours vu sous la même lunette d’il y a plus de 10 ans : des rebelles qui tuent et justifient l'exil de leurs citoyens, y compris de très jeunes citoyens, aux destinées desquels ils sont censés présider. Et nous y voilà ! A eux de démontrer le contraire, soit que le Burundi ne serait pas dirigé par des hordes de tueurs ! Aujourd'hui comme hier ! Courage donc au réfugié burundais ; espérons que le sérieux aux études décrit ici lui servira de porte de sortie, quoi que soit l'issue de son cas en France. Cette France des droits... euh de plus en plus des Français euh ... de souche. Combien sont-ils déjà les "de souches" ? Et c'est jusqu'où qu'il faut reculer pour trouver la vraie souche ou La souche ? Aux Maures ? Ne pousse pas trop loin le bouchon, Maurice ! Ou plus loin encore aux... Néanderthaliens ou Cro-Magnon ? Et puis pardi, fallait t'appeler Nicolas, malheureux Patrick ! Fallait arriver il y a de cela plus de 50 ans ! Et ne jamais naître au Burundi, mais quelque part au Moyen Orient ou dans les pays slaves ! Hélas, puisque tout cela ne s'est pas réalisé, ça s'appelle le fatum ; qu'on te laisse donc vivre, pardieu ! La France ne s'en trouvera pas moins ou plus mal ! Ou plus intelligent et logique encore, Patrick : dis à François qu'il faut payer la dette à Patrick ! Ou à ses oncles. Pas seulement au Burundi. La dette de la solidarité et de l'Humanité en réparation de ce qu'il sait depuis les premiers comptoirs sur la côte atlantique et au moins depuis l'occupation illégale des îles de Martinique, Guadeloupe, Grenadines, Saint-Domingue, Saint-Martin, Saint Christophe et Saint-Barthélemy. Depuis au moins 1594, soit 500 ans avant la naissance de Patrick ! Tu t'imagines la richesse amassée ? Le SMIG qui te serait garanti à vie n'en serait que piètre portion. Dis-lui que Montesquieu, Voltaire et les autres se sont trompés. Dieu, qui est si bon pour eux, l'est aussi pour toi ! Rappelle-lui le code noir I et II. ! Et si jamais tu es laissé libre et qu'un jour tu surviens sur les ports de Saint-Malo, Bordeaux, Nantes, La Rochelle, Le Havre, rentre dans un silence méditatif et pieux : tu verras des silhouettes de navires vides s'ébranlant vers le large direction Sud et battant pavillon français, s'enfonçant dans le noir continent peuplé jadis de lions, mais qui se videra à Gorée, Cap Verde, Cape Cost et ailleurs encore, de ses hommes les plus musclés et ses femmes sveltes. Mon Patrick pas de bol, ce n’était pas des milliers ou des millions, mais des dizaines peut-être même des centaines de millions ! Ils n’étaient pas envoyés par des oncles, mais vendus comme de la marchandise. Ensuite la cargaison bois d'ébène, les navires pleins à craquer pour avoir de quoi déverser au passage aux requins, sera échangée contre du rhum ou tafia, du sucre et des pacotilles qui viendront faire le bonheur de la même France -pas elle seulement- au faîte de sa chrétienté inventée, comme tu ne le sais pas, de toutes pièces par l’empereur Constantin quelques siècles au paravent pour gouverner ses ouailles et agrandir en douce son empire. Dis aussi à Marine ou Marianne ou Jeanne d'Arc, pardon j'ai oublié comme ça s'appelle cette engeance d'un autre âge, que quand tu auras le temps nécessaire sous le climat froid (même si de froid il ne reste que le nom !), tu deviendras aussi blanc ou rose, c'est selon ; non, que dis-je, leucoderme. Comme les autres. Même ton nez pourrait commencer à s'allonger ! Oublie la hutité ou la tutsité pour ta plaidoirie ; ça ne sert à rien. Tout comme ce qui a trait aux races et leurs couleurs et leurs origines. Tu demandes seulement à vivre en paix, n'est-ce pas ? A mener ta courte vie de ... 100 ans en dehors des brimades et de l'incertitude quotidienne ! 100 ans ? Rien, strictement rien, par rapport aux 40.000 que les Cro-Magnon et autres Sapiens-machins-choses, tes ancêtres aussi n'ayons pas peur des mots, se sont croisés dans l'Europe encore invivable et inhospitalière, et en ont fait ce qu'elle est devenue : chrétienne et ... euh... de plus en plus inhospitalière ! Eh, j'oubliais. Dis-lui aussi, à l'oncle François, que l'oncle qui t'a aidé à "fuir" dont tu parles est un heureux survivant, un rescapé de ce que la razzia humaine n'a pas emporté vers les plantations de cannes à sucre et de je ne sais quoi encore. Dis encore, mais à voix basse, que tu n'es pas allé revendiquer de te faire élire en 2017 ! Fallait t'appeler Nicolas et de... souche ! Ajoute enfin, que tu pourrais bien rentrer aisément dans le pays de Nyaburunga, si 2015 se passe sans heurt ni heurter les enjeux biaisés comme en 1993 et autres logiques de domination géostratégique. Attention au nickel quand même, au pétrole du lac et autres minerais de l'Ouest de ton petit pays minuscule. Ça intéresse Lille et alentours. Et puis bon sang, après tout tu parles français, non ? T'as donc fini ton intégration ! Reste à parler beaucoup et agir peu, à faire grève tout le temps et avoir une grande gueule. Non, non; ça se sont des clichés. Laisse-les aux hexagonaux de ... souche ; laisse tomber et observe seulement la loi française. La Taubira et les autres lois. L'observance de la loi, eh oui, c'est ça que tu n'as pas eu chez toi, mon cher fils de ton oncle Sam burundais. Oublie ces histoires de rebelles qui auraient fait je ne sais quoi avant ta naissance ou je ne sais quand ; dis-leur seulement que tu as envie de vivre libre ! On attend le verdict dans ... trois semaines; et je te dirais davantage. Bon vent ! Un internaute compatissant. |