Le Burundi salue la naturalisation de réfugiés burundais en Tanzanie
Société

PANA, 16 octobre 2014

Bujumbura, Burundi - Le gouvernement du Burundi a publié mercredi une déclaration pour saluer "avec une grande satisfaction" l'octroi, mardi, de la nationalité tanzanienne à quelque 162.000 Burundais réfugiés en Tanzanie dans les années 1970.

On estime généralement à plus d’un million les Burundais qui ont fui les guerres civiles cycliques de ces 40 dernières années, essentiellement vers la Tanzanie voisine.

Le gros de ces réfugiés a toutefois regagné le bercail à la faveur de l’accord global de cessez-le-feu de 2003 dans la seconde grande guerre civile qui a duré plus d’une décennie au Burundi.

La première grande guerre civile de 1972 avait poussé à l’exil 200.000 Burundais, dont les 162.000 qui viennent de bénéficier de la nationalité tanzanienne.

Le pays compte également des déplacés intérieurs de la guerre civile de 1993 qui refusent toujours de retourner sur les collines d’origine avant la mise en place de la Commission pour la vérité et la réconciliation nationale (CVR), comme convenu dans l’accord d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, sur la paix et la réconciliation au Burundi.

Ces déplacés intérieurs avoisinaient les 300.000 personnes au plus fort des années passées d’une guerre civile qui a emporté autant de vies humaines, selon les estimations des Nations unies.

Le Burundi abrite, lui aussi, des demandeurs d’asile en provenance, surtout, de la République démocratique du Congo, suite aux troubles également cycliques chez ce grand voisin de l'ouest.

Ces congolais sont aujourd’hui estimés à 57.773, dont 31.532 recensés dans des camps de réfugiés connus de l’intérieur du pays et 26.241 en milieu urbain.

La guerre civile au Burundi n’a pas non plus épargné les demandeurs d’asile, comme lors de l’attaque de la nuit du 12 au 13 août 2004 contre un camp de réfugiés congolais "Banyamulenge" de Gatumba, non loin de la frontière avec la République démocratique du Congo.

L’attaque a fait 162 morts et une centaine de blessés parmi les réfugiés, sans que l’on sache aujourd’hui encore les commanditaires et exécutants réels du forfait.

Le gouvernement américain a accordé l’asile à plus de 500 rescapés "Banyamulenge" de l’attaque de Gatumba.