Réunion d’évaluation de la feuille de route des élections de 2015 au Burundi
Politique

PANA, 22 octobre 2014

Bujumbura, Burundi - Les parties prenantes aux prochaines élections générales vont se retrouver jeudi à Gitega, la seconde ville du pays, pour un troisième round d’évaluation de l’état de la mise en œuvre de la feuille de route en vue des consultations populaires "apaisées, transparentes, inclusives et démocratiques" à l’horizon 2015, apprend-on d’un communiqué du Bureau des Nations unies au Burundi (Bnub) parvenu mercredi à la PANA.

D’après la même source, la rencontre de Gitega (centre du pays) est organisée par le ministère burundais de l’Intérieur, en collaboration avec le Bnub et devra, entre autres, faire l’état des lieux de la mise en œuvre de la feuille de route depuis un précédent atelier de mai 2014.

Les leaders des partis politiques, les représentants du gouvernement, ceux de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et de la Société civile locale vont encore rechercher les voies et moyens d’améliorer la compréhension des interactions entre les parties prenantes au processus électoral de 2015 et renforcer la concertation et la culture démocratique.

Adoptée en mars 2013, la feuille de route contient 42 propositions articulées autour des thèmes portant sur le cadre légal des élections, l’environnement propice, la gestion et la conduite des élections et le mécanisme de suivi.

La première rencontre des partenaires électoraux pour évaluer la même feuille de route avait eu lieu du 27 au 29 novembre 2013 et les participants s’étaient félicités des résultats de l’atelier, notamment au sujet du consensus qui avait caractérisé la révision du code électoral, rappelle le Bnub.

La seconde rencontre au sommet des partenaires électoraux sur la feuille de route avait abouti à la signature, le 9 juin dernier, d’un code de bonne conduite pour les élections de 2015.

Le climat sociopolitique à la veille du troisième round des discussions entre les partenaires électoraux ne se présente pas néanmoins sous de bons offices.

Une douzaine de partis politiques de l’opposition a envoyé, le 14 octobre 2014, un "mémorandum sur l’environnement sécuritaire et politique à la veille des élections de 2015" au chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza.

"Nous avons l’insigne honneur de nous adresser à votre Excellence pour vous faire part de nos vives préoccupations par rapport à l’environnement sécuritaire et politique qui prévaut dans le pays à la veille des élections de 2015", peut-on lire dans la lettre d’accompagnement du mémorandum au chef de l’Etat, dont une copie est parvenue à la PANA.

"Si rien n’est fait en temps opportun, les graves questions qui sont posées à notre pays, à la veille des élections, risquent de compromettre lourdement le déroulement d’un scrutin libre, inclusif et transparent en l’absence d’un environnement politique et sécuritaire apaisé".

L’indépendance en question de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’instrumentalisation de jeunes des partis politiques, les menaces d’inéligibilité qui pèsent sur certains acteurs politiques en difficulté avec la loi, la restriction des libertés politiques ou encore la confiscation des médias publics sont autant de questions que l’opposition considère comme étant "graves".